TAKE SHELTER : tous aux abris

Curtis LaForche est un père de famille du Midwest des États-Unis, employé modèle dans une société de chantiers de construction. Il partage sa vie avec sa femme Samantha, douce et aimante, et leur jeune fille Hannah, sourde muette.

Cette image simple et bienveillante de la famille moyenne américaine se voit alors perturber par les visions diurnes de plus en plus fréquentes de Curtis, qui croit ressentir l’arrivée imminente d’une violente tornade dans la région. Et à cela s’ajoutent des cauchemars terrifiants, impliquant les membres de sa famille.

TAKE SHELTER ressemble à un film apocalyptique dés sa scène d’ouverture, mais c’est pour mieux nous emmener là où on ne s’y attend pas forcément.
D’une empreinte très naturaliste (la campagne américaine est magnifiquement filmée, avec un mix intéressant entre images réelles et images numériques), le film est surtout une plongée dans la paranoïa ordinaire. Et il renvoie par la même occasion aux angoisses du quotidien de gens tout aussi ordinaires (mettre sa famille à l’abri et la protéger, prendre soin de sa mère malade et isolée dans le cas de Curtis, échapper à la tentation d’une société qui repose sur le crédit à la consommation, …).

TAKE SHELTER ne propose pas tant une vision de la fin du monde, mais plutôt invite à réfléchir sur les origines de la souffrance intérieure et du mal-être, de la peur et l’angoisse. Le personnage de Curtis est ainsi à la fois parfaitement conscient de sa déraison, et en même temps ne parvient pas à s’en échapper réellement. Il est partagé entre sa volonté sincère de protéger sa femme et sa fille de la violence du monde extérieur (figurée métaphoriquement par cette tornade à venir), et celle de les protéger de lui-même et de ses angoisses paranoïaques.

Le film de Jeff Nichols souffre de quelques longueurs et d’une narration parfois trop répétitive et qui aurait méritée d’être un peu moins linéaire dans la description de la spirale irrémédiable qu’est celle de la paranoïa. Mais ces défauts sont comblés par l’interprétation superbe de Michael Shannon dont le visage et le regard si singuliers nous avaient déjà marqués dans BUG de William Friedkin (sorti en France en 2007). Jessica Chastain qui incarne son épouse, est tout aussi parfaite dans son rôle de femme désespérément aimante et apportant sagesse et réconfort face au tumulte psychique de son mari.

TAKE SHELTER, sortie en France le 04 janvier 2012.

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Article rédigé par Elle.

 

 

6 réponses sur « TAKE SHELTER : tous aux abris »

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