CENDRILLON : son prince charmant a foutu le camp …

Après avoir réalisé le très estimable THOR et le beaucoup plus discutable THE RYAN INITIATIVE, Kenneth Branagh se voit confier les rênes de l’adaptation ‘live’ de CENDRILLON. Ce nouveau film Disney reprend l’histoire du dessin animé sorti en décembre 1950. Est-il encore vraiment nécessaire de vous résumer l’histoire de Cendrillon ? … Voici quand même quelques lignes pour vous rafraîchir la mémoire.

Ayant perdu ses deux parents, Ella (qui n’est pas encore Cendrillon) se retrouve à vivre en compagnie de sa marâtre et de ses deux demies-sœurs. Elle se fait maltraiter et devient rapidement leur servante.

Ella reçoit alors la visite de sa marraine fée, qui la pare d’une robe de princesse à l’occasion du bal organisé par le Prince. Sachant que la magie s’estompera à minuit, la jeune fille devenue Cendrillon le temps d’une nuit, s’enfuit et perd une pantoufle de verre dans les marches du château. Le Prince, tombé amoureux de Cendrillon pendant le bal, veut absolument la retrouver grâce à cette pantoufle délaissée, trop petite pour un pied ordinaire.

Le réalisateur Kenneth Branagh a t-il réussi cette nouvelle adaptation du cultissime conte ?

Dans les salles de cinéma, le film CENDRILLON est précédé d’un court-métrage totalement inédit, produit par les équipes Disney. Il s’agit du très attendu LA REINE DES NEIGES – UNE FÊTE GIVRÉE, réalisé par Jennifer Lee et Chris Buck, le même duo que pour le long-métrage LA REINE DES NEIGES.

Ce court-métrage nous emporte à nouveau dans le royaume gelé d’Elsa, en compagnie de sa sœur Anna, Sven le renne, et bien évidemment le farceur Olaf, adorable petit bonhomme de neige.

Cette « fête givrée » est organisée en l’honneur de l’anniversaire d’Anna. Sa sœur Elsa se démène afin d’offrir à Anna une inoubliable fête d’anniversaire. Aidée par les autres personnages, va t-elle y parvenir totalement ?

Bien que le scénario soit très simple, le court-métrage LA REINE DES NEIGES – UNE FÊTE GIVRÉE nous fait rire, et on retrouve tous ces personnages attachants. On s’aperçoit avec grand plaisir que Olaf fait encore des siennes !
De nouveaux petits personnages font même leur apparition lorsque Elsa éternue … mais on n’en dit pas plus, on vous laisse découvrir ce court-métrage et ses surprises !

Après ce bon nappage de glace, c’est au tour d’une autre (future) princesse de nous emmener dans sa féérie, celle de CENDRILLON.

Le film nous entraîne dès le début dans le monde doré d’Ella où tout va pour le mieux, jusqu’au jour de la mort de sa mère … Cette scène et l’ouverture du film ont commencé d’entrée à me faire pâlir, de part ses répliques et sa mise en scène.

Car tout au long de ce CENDRILLON, on découvre de nombreuses scènes kitsch et des répliques redondantes, qui apportent une certaine niaiserie à l’ensemble.

Parmi les exemples que l’on peut donner, il y a la scène de l’arrivée au bal où le personnage de Cendrillon arrive par un passage secret, puis finit par descendre l’escalier principal sous les yeux de tous, rivés sur elle … De même, la scène finale illustre bien les niaiseries qu’il y a durant tout le film.

La musique blindée de violons nous fait avaler les répliques du film, mais renforce encore plus le côté kitsch de cette mise en scène.

Ceci dit, les personnages restent attachants et sympathiques. Les petites souris (qui deviennent les valets du carrosse) ainsi que les autres animaux, apportent un peu de fraîcheur, et nous font souvent rire. Cette carte de l’humour est exploitée avec parcimonie et ingéniosité.

Le personnage de Cendrillon interprété par Lilly James essaie de nous faire passer ses émotions avec « courage et bienveillance » (une expression si souvent répétée dans le film), malheureusement sans grand succès … Malgré cette apparente bonne volonté, le film accentue à outrance les émotions, ce qui rend le personnage de Cendrillon finalement niais.

Heureusement que la marâtre, joué par la toujours brillante Cate Blanchett, est là pour remonter la barre ! Elle est l’un des points forts du film.

Côté masculin, après avoir porté les habits de Robb Stark dans la série GAME OF THRONES, Richard Madden se remet dans la peau d’un prince avec légèreté.

La fée marraine, interprétée par Helena Bonham Carter, nous a fait frémir ! Oubliez tout de suite le personnage rondouillard du dessin animé, et découvrez une fée à l’air hautain, ruinant le « Bbidi bobidi bou ». L’actrice qui incarnait Bellatrix Lestrange dans HARRY POTTER aurait-elle oublié la magie ?!

En revanche, les décors sont vraiment sublimes et collent parfaitement à cet univers. Les effets spéciaux sont eux aussi assez stupéfiants, et rendent par exemple la scène de la transformation du carrosse magique et magnifique !

L’un des autres aspects positifs de CENDRILLON, c’est qu’il nous apporte de nombreuses informations sur les personnages, et des réponses aux questions que l’on pouvait se poser avec le dessin animé. Nous découvrons ainsi l’enfance d’Ella, et nous comprenons pourquoi la marâtre est aussi méchante. Nous apprenons aussi d’où vient le nom de ‘Cendrillon’ .

CENDRILLON a certes quelques bons ingrédients, et avait le potentiel pour nous offrir un bon film. Mais il n’arrive pas à se démarquer, et reste beaucoup trop dans l’ombre du dessin animé. L’histoire et les personnages manquent malheureusement d’originalité.

On avait espéré un CENDRILLON avec une vraie prise de risques, dans l’esprit de BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR (sorti en 2012) par exemple, qui pour le coup est un extrême.

Mais ce défi d’adaptation du conte de Cendrillon, n’est pas un franc succès … Vous pouvez bien évidemment aller voir ce film, si vous voulez en apprendre d’avantage sur les personnages du dessin animé ; mais ne vous attendez pas à un bon film Disney.
N’oubliez pas, nous pouvons tout surmonter avec « courage et bienveillance ».

CENDRILLON, sortie en France le 25 mars 2015.

[youtube id= »s1LqEQPmfMc » width= »600″ height= »340″ position= »center »]

Article rédigé par Théotime.