TULIP FEVER : le Jeu de l’amour et de la tulipe

TULIP FEVER est l’adaptation cinématographique du roman « Le peintre des vanités » écrit par la britannique Deborah Moggach et publié en 2000 en France.

Après une première tentative d’adaptation en 2004 par John Madden, tuée dans l’œuf après une trop forte augmentation du budget de production (avec Keira Knightley et Jude Law annoncés en têtes d’affiche), ce n’est qu’en 2017 que TULIP FEVER voit finalement le jour, avec cette fois-ci l’anglais Justin Chadwick à la réalisation.

Les amateurs de films historiques le connaissent très certainement pour avoir réalisé DEUX SŒURS POUR UN ROI (son tout premier film, présenté à la Berlinale en 2008), ou encore un biopic sur MANDELA, qui lui vaut une nomination aux BAFTA en 2014.

Fidèle à lui-même, Justin Chadwick nous propose de nouveau un film historique sur fond de romance et de drame. TULIP FEVER nous plonge dans l’Amsterdam des années 1930, lors de la crise commerciale des bulbes de tulipes.
Un riche marchand décide d’engager un célèbre portraitiste pour immortaliser la beauté de son épouse, partie avec lui sous la contrainte. Au premier coup de pinceau, une passion dévorante naît alors entre la jeune Sophia et le séduisant peintre.
Pris de passion l’un pour l’autre, les deux amants cherchent à se débarrasser du mari envahissant et à s’enfuir. Une soif de liberté qui aura un prix, aussi précieux que celui d’une tulipe …

Bien que le scénario de TULIP FEVER se concentre principalement sur la romance entre Sophia et le jeune peintre néerlandais Jan Van Loos, l’histoire est racontée telle un conte, avec la voix off de sa servante Maria. Malgré leur différence de rang social, Sophia et Maria se montrent complices, et leur duo va jouer un grand rôle non seulement pour aider Sophia à fuir son époux (qui n’attend d’elle qu’un héritier), mais aussi pour que Maria garde son honneur et son emploi suite a une grossesse hors mariage.

La stratégie des deux femmes, tout à fait plausible, est une vraie mine d’or à suspense et à la montée de tension dans l’intrigue. Le rythme est soutenu et permet de nous tenir en haleine durant la deuxième partie, malgré des rebondissements quelque peu farfelus et pas toujours assez exploités par le réalisateur.

Ces faux-semblants mis en scène par les deux jeunes femmes mettent du piment non seulement dans le quotidien terne et vide de Sophia, mais également dans le scénario de TULIP FEVER, dont la romance est plutôt basique et finalement peu passionnante.
En effet, si le roman de Deborah Moggach raconte une romance interdite qui tourne au drame passionnel (comme dans tous les grands classiques de la littérature d’époque), l’histoire d’amour au sein du film n’est pas romantique pour un sou, tant les deux amants se jettent littéralement l’un sur l’autre en moins de temps qu’il m’en a fallu pour écrire cette phrase.
Les voir tomber amoureux aussi rapidement rend leur romance assez peu crédible. Pour le coup, la relation entre la servante Maria et le poissonnier  Willem l’est beaucoup plus, et leur couple sauve au bout du compte le caractère romanesque de TULIP FEVER. Au bout du compte, les personnages secondaires prennent davantage de profondeur et d’intérêt que les premiers rôles.

La fin – pourtant dramatique – laisse le spectateur quelque peu pantois, face à des personnages froids, à l’image du mari trompé Cornelis (interprété par Christoph Waltz), qui malgré la gravité de la situation n’éprouve aucune tristesse ou rancune vis-à-vis de son épouse Sophia.

Le casting cinq étoiles composé entre autres des oscarisés Alicia Vikander (THE DANISH GIRL) et Christoph Waltz (DJANGO UNCHAINED), ainsi que les décors, costumes, et la photographie, sont les véritables atouts de ce long-métrage !

Avec TULIP FEVER, les amoureux de voyages n’auront qu’une seule hâte : découvrir Amsterdam ! Les costumes et les rues de la ville offrent un excellent travail de reconstitution, et le spectateur se trouve véritablement plongé en 1636. Le dépaysement est total.
De même, la lumière joue énormément, notamment au niveau de la différence des rangs sociaux entre les personnages : par exemple, les séquences de Sophia et Cornelis sont toujours très sombres pour symboliser leur tristesse et existence morose ; alors que Maria et son amant Willem sont constamment mis en lumière, pour mettre en exergue leur caractère solaire et leur joie de vivre.

TULIP FEVER réunit pour la deuxième fois Cara Delevingne et Dane DeHaan, déjà ensemble dans VALERIAN ET LA CITE DES MILLE PLANÈTES de Luc Besson (même si là, ils ne font que se croiser lors des marchés de bulbes de tulipes).
Mais le personnage que l’on retient dans TULIP FEVER c’est Maria, interprétée par Holliday Grainger, une jeune britannique trop peu connue en France !
Enfin, ce long-métrage est également l’occasion de retrouver la beaucoup plus reconnue Judi Dench (M dans la saga JAMES BOND … la base).

TULIP FEVER devrait ravir les amateurs de jolis films historiques ; néanmoins il ne restera pas forcément dans les mémoires, essentiellement en raison d’un scénario bancal et de personnages trop peu aboutis.

TULIP FEVER, sortie en e-cinéma* le 12 juillet 2018.

* e-cinéma = Exclusivement sur vos services de vidéo à la demande, à savoir My TF1 Vidéo, Club Vidéo SFR, FilmoTV, Google Play, Itunes, Orange, Pluzz VAD, VideoFutur, Wuaki.TV.

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Article rédigé par Julie.

2 réponses sur « TULIP FEVER : le Jeu de l’amour et de la tulipe »

Bonjour Kimysmile,

Si le duo vous enchante alors foncez, vous pourrez le voir autant de fois que vous le voudrez 🙂

Au plaisir de vous relire sur le Blog,

Belle journée à vous ! 🙂

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