Rachel, 9 ans, aurait tout pour être heureuse sauf qu’elle ne l’est pas, et le pire est que c’est en grande partie à cause de ses parents. Il y a d’abord un père trop gentil, monteur de cuisines, mais qui ne cesse de faire la morale à sa fille en lui disant que son enfance à lui, à Auschwitz, était bien pire. Et puis une mère juive, étouffante et traumatisante en couvant bien trop son enfant. Tout ce que désire Rachel, c’est un peu de liberté, profiter de son enfance, et surtout faire partie du Club des Amies de Barbie.
Le jour de la rentrée scolaire coïncide alors pour Rachel, avec son premier rendez-vous chez sa pedopsychiatre. C’est ce jour qui va venir tout bousculer, notamment grâce à la petite Valérie, sa voisine de pupitre, une fille espiègle et intrépide qui va l’initier à la joie d’être une enfant.
DU VENT DANS LES MOLLETS alterne cynisme, humour noir et légèreté parfois un peu loufoque, pour aborder des thèmes graves tels la Shoah ou le décès d’une personne très proche.
Ce long-métrage a un véritable univers visuel et esthétique, lorgnant par moments du côté de Wes Anderson dans sa lumière, sa dimension farfelue et à la limite de la caricature, et grâce à sa galerie de personnages hauts en couleurs. Ces derniers sont tous très attachants, et possèdent une face douce qui cache une face plus ténébreuse et inquiète. Ils sont tout autant attachants que les acteurs sont convaincants, à la fois chez les adultes servis par le formidable trio Denis Podalydès, Agnès Jaoui et Isabelle Carré, et du côté des enfants avec les révélations de Juliette Gombert (Rachel) et Anna Lemarchand (Valérie).
Tous ces éléments font que le film fonctionne parfaitement bien, avec notamment ce parti-pris de passer par les enfants pour traiter des thèmes d’adultes (la maladie, l’infidélité …), sans pour autant être niais ou trop fleur bleue et ressembler à un quelconque téléfilm.
DU VENT DANS MES MOLLETS est une comédie inventive et intéressante qui, tout en distrayant le spectateur, évite les erreurs faciles du genre et se refuse à tout excès d’émotion. Avec le choix d’une narration à hauteur d’enfant tout en restant très adulte dans son propos, le film de Carine Tardieu offre un agréable moment de cinéma entre légèreté et gravité, servi par des comédiens tout à fait justes et qui donnent beaucoup à ce projet.
DU VENT DANS MES MOLLETS, sortie en France le 22 août 2012.
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Article rédigé par Lui.
Une réponse sur « DU VENT DANS MES MOLLETS : un souffle de tendresse »
[…] des enfants est réussi (avec notamment la jeune Anna Lemarchand découverte dans le touchant DU VENT DANS MES MOLLETS en 2012), chose pas toujours aisée à trouver dans le cinéma […]