Alice Howland a tout pour être heureuse : elle mène une brillante carrière de professeur de linguistique, elle est une épouse heureuse, et la mère de trois grands enfants. Sa vie est remplie et réussie, pourtant des petits signes la perturbent : des pertes de mots, des errances a priori sans gravité, des trous de mémoire.
Pour se rassurer, elle décide de passer des examens. Et là, le diagnostic est sans appel : Alice est atteinte d’un cas rare car précoce de la maladie d’Alzheimer. Alors désormais, le combat d’Alice est de combattre l’inévitable : disparaître pour soi aux yeux des autres.
Basé sur un roman de la neuroscientifique Lisa Genova, STILL ALICE est totalement porté par la remarquable Julianne Moore, oscarisée en tant que meilleure actrice pour ce rôle ! Le film nous rend alors spectateur de la violence invisible de la maladie d’Alzheimer, une violence aussi bien pour le malade que pour ses proches.
STILL ALICE pourrait être catalogué un peu trop vite, et à tort, comme un énième film sur la maladie. Bien sûr, elle est le thème central de ce long-métrage. Mais cette maladie d’Alzheimer est finalement encore assez rare au cinéma – on peut citer le très sobre et attachant ROBOT AND FRANK sorti en 2012.
Il faut dire qu’elle est très particulière, car elle s’attaque non pas au corps de l’individu, mais à sa mémoire et ses souvenirs. C’est une dégénérescence progressive qui pousse le patient à s’effacer de lui-même. Une des rares maladies où le patient finit par oublier lui-même sa propre maladie. C’est en cela que STILL ALICE offre une certaine originalité dans sa manière de montrer la maladie au cinéma, et dans le traitement qu’il en propose.
Ici, le personnage d’Alice ne se voit pas doucement mourir mais plutôt disparaître, perdre ses souvenirs, et pourtant la maladie n’a pas d’effets visibles sur son corps. Il était donc indispensable d’avoir une excellente actrice pour nous donner à voir (et à ressentir) l’invisible. Et même si Julianne Moore n’était pas le premier choix de la production, force est de constater que son Oscar de la Meilleure Actrice obtenu pour ce rôle, est pleinement mérité !
Absolument remarquable, l’actrice américaine nous émeut et nous bouleverse, que cela soit en tant que femme, mère ou épouse. Sans jamais trop en faire, toute en subtilité, Julianne Moore nous fait ressentir le cauchemar qu’est cette maladie, sans en faire une pénitence.
À ses côtés, Alec Baldwin est vraiment parfait dans le rôle de son mari : très en retenu et dans un jeu d’une grande sobriété, il nous touche véritablement. Citons aussi parmi le reste du casting, impeccable dans son ensemble, la jeune Kristen Stewart qui donne la réplique à Julianne Moore dans des scènes fortes et importantes dans le récit !
À l’image de sa distribution, la mise en scène du duo de réalisateurs Richard Glatzer et Wash Westmoreland est simple et dépouillée. Sans tomber dans les clichés du genre, le long-métrage réussit à captiver le spectateur tout au long du récit, sans baisse d’intensité.
Par ailleurs, STILL ALICE arrive aussi à être très moderne, avec par exemple l’utilisation des nouvelles technologies comme Skype. De plus, le scénario se montre réaliste sur le plan médical, la source étant le roman de Lisa Genova, fruit de ses recherches scientifiques.
Touchant et bouleversant, STILL ALICE est percutant par sa manière presque naturelle de traiter ce sujet, avec beaucoup de sérieux mais jamais de misérabilisme. Dans la même idée, le film refuse le manichéisme, les protagonistes n’étant pas tous parfaits. On suit avec un vrai attachement les personnages, et la lente évolution de la maladie sur Alice, que parvient à retranscrire merveilleusement Julianne Moore.
Poignant et intense, STILL ALICE est un beau film qui risque fort de vous laisser la gorge nouée. Le genre de film qui ne laisse absolument pas indifférent, et qui nous touche pour de bonnes et belles raisons.
Malheureusement, le film est aujourd’hui endeuillé par la disparition de l’un des deux réalisateurs, Richard Glatzer, atteint lui-même de la sclérose latérale amyotrophique, l’obligeant d’ailleurs à communiquer via une tablette pendant le tournage. Il nous a quitté quelques semaines à peine après le triomphe de Julianne Moore aux Oscars, et quelques jours avant la sortie du film en France.
Site officiel du film STILL ALICE.
Page Facebook officielle du film STILL ALICE.
STILL ALICE, sortie en France le 18 mars 2015.
[youtube]http://youtu.be/l2LNUNSarPg[/youtube]
Article rédigé par Lui.
9 réponses sur « STILL ALICE : se souvenir des belles choses »
Bon, pleurer en regardant la bande d’annonce ça c’est fait !! Il ne me reste plus qu’à aller voire le film ! sans oublier le paquet de mouchoirs !!
Bonjour Sakhura59,
Si dès la bande-annonce, les larmes font leur apparition oui je conseille fortement un paquet de mouchoirs ! 😉
C’est un beau film pour ressentir ce genre d’émotions.
Bonne séance, et n’hésites pas à nous dire si le film est aussi touchant que la BA.
Merci.
[…] dans nos salles de cinéma en mars 2015, STILL ALICE nous avait particulièrement émus et touchés, notamment grâce à son très beau casting : […]
Bonjour,
Grâce à vous, j’ai enfin vu ce film et je vous en remercie 🙂
Mes impressions :
Still Alice : Un film émotion.
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai pleuré pendant le film…
Julianne MOORE joue à Merveille tout au long du film.
La mise en scène est remarquable.
On nous présente la maladie dans un même rythme et sans forte graduation.
C’est comme un chant monotone, on suit sa vie sur le même ton du début à la fin.
Même le choix des vêtements (vert bouteille, sombre…) et les couleurs, l’ambiance, on se voit en automne/hiver, c’est la saison où le temps est comme suspendu, il est lent et un peu triste…
Ils ont bien choisi l’atmosphère qui s’y dégage.
Il n’y a pas de forte excitation, d’énormes rebondissements pour nous tenir en haleine.
De toute manière on n’a pas besoin de ça car on ressent chaque émotion d’Alice et on se sent concerné de près ou de loin par ce qui lui arrive…
Bon j’avoue à un moment je me suis dit « non.. elle ne va pas écouter sa vidéo… » un moment d’angoisse pour elle et heureusement ce n’est pas le dénouement qu’on imagine sinon le film serait trop basique. Alors que là, on nous offre une fin remarquable… (J’ai encore pleuré… une vraie Madeleine…).
Il y a un bon jeu d’acteurs, Alec joue parfaitement son rôle de mari aimant et ambitieux.
Un peu trop bosseur à mon goût vers la fin…
Finalement l’actrice Kristen, la fille d’Alice, a un rôle majeur.
Le peu qu’elle joue, c’est des moments clés du film!
Le frère est trop effacé et la soeur qui a des jumeaux, un peu trop autoritaire…
Le dernier discours en public d’Alice, intelligent, sincère, émouvant, attachant et à la fois beau et triste. Il y a une touche de bonheur dans ses paroles et de tristesse car elle est bien entourée. Elle ne souffre pas, elle disparaît peu à peu… :/
C’est un combat chaque jour et en plus elle ne dort plus !
Bref, il y a tellement à dire sur ce sujet…
Si je devais donner un conseil : C’est un film à voir car il décrit avec brio ce que traverse Alice.
Mais à voir quand on est prêt(e) à passer en mode émotion (sortez les mouchoirs !).
Bon film 😉
Virginie.L
Bonjour Virginie,
Tout d’abord nous sommes ravis d’avoir pu te donner l’occasion de voir ce film, et nous te remercions pour ton commentaire.
Et tu as tout à fait raison ce film est à regarder. C’est un beau film émouvant, touchant et très bien interprété. En effet, l’émotion est forte sans être poussé par des artifices grossiers, l’histoire se suffit à elle-même.
Surtout ce long-métrage parvient à soulever toute la problématique de cette terrible maladie aussi bien pou la personne atteinte que pour les proches. Ce n’est pas une lutte contre la mort mais contre l’oublie.
A bientôt,
Bonsoir,
Tout à fait d’accord, vous résumez en quelques mots l’essentiel 🙂
Bonne soirée 😉
Virginie.L
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