ROBOT AND FRANK : la mémoire dans le robot

Hunter et Madison s’inquiètent pour leur père Frank, ancien cambrioleur devenu un vieux loup solitaire, mais surtout qui commence à connaître les premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Hunter décide alors d’imposer à son père de vivre avec un robot assistant très évolué.
Derrière ce pitch de départ qui semble dessiner avec évidence les contours d’une comédie larmoyante à la sensiblerie exacerbée, ROBOT AND FRANK est en réalité un film bien moins cousu de fil blanc qu’il n’y paraît.


Il s’agit de la première réalisation de Jake Schreier, qui n’avait jusqu’à présent qu’un seul court-métrage à son actif. Réunissant autour de lui un bien joli casting en la présence de Frank Lagella, Susan Sarandon, James Marsden et Liv Tyler, le réalisateur place surtout au cœur de son histoire ce robot docile, bienfaisant et très serviable. Et si l’on s’attend à une banale histoire d’amitié entre un vieil homme aigri et un bonhomme métallique dernier cri de la technologie, on se réjouit de découvrir un scénario un peu plus malin que cela.

En effet, Frank n’est pas seulement un homme âgé atteint de la maladie d’Alzheimer, c’est surtout un cleptomane insatiable au passé peu reluisant, et qui a connu la prison. Alors s’il rejette au départ ce robot qui le suit partout et veut le mettre au jardinage, il lui trouve finalement très vite un grand intérêt pour envisager quelques cambriolages assez dingues.

Idée originale et particulièrement cocasse donc, que de créer une alliance improbable entre deux personnages que tout oppose, pour les entraîner dans un film de gangsters, ou presque ! ROBOT AND FRANK fonctionne donc plutôt bien grâce à cette réjouissance scénaristique, et certaines situations complètement incongrues donnent lieu à des moments de vraie drôlerie.

Le film doit aussi beaucoup à la réussite du robot, son esthétique et ses réactions. Le réalisateur le filme très souvent comme une vraie personne, notamment dans la plupart des scènes en duo avec l’acteur Frank Lagella (les balades dans la forêt côte à côte, les scènes de cambriolage la nuit, …). En dépit d’un ‘visage’ sans regard, ce robot parvient tout de même à exprimer quelque chose d’assez difficilement descriptible, qui suscite de l’empathie chez le spectateur. On pense à EVE le robot féminin dans WALL-E des Studios Pixar.

ROBOT AND FRANK est une comédie tout à fait plaisante, au scénario plein de finesse et de tendresse aussi, où l’inattendu côtoie un comique de bonne facture. Avec légèreté et sans fausse pudeur, ce long-métrage passe ainsi par le biais de l’humour pour aborder un sujet sensible, sans jamais trop en faire.

ROBOT AND FRANK, sortie en France le 19 septembre 2012.

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Article rédigé par Elle.

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