OUIJA : motus et bouche cousue

En France, le mot « ouija » ne nous dit pas grand chose, et pour cause ; mais aux États-Unis il y a fort à parier que beaucoup de monde vous expliquera sans sourciller de quoi il s’agit. Un ouija, c’est une planche qui sert aux séances de spiritisme pour taper la discussion avec les esprits de l’Au-Delà. Sur cette planche figurent les lettres de l’alphabet, les chiffres de 1 à 0, et les mots « yes » et « no ».

Aux États-Unis, ouija est également un jeu commercialisé par la marque Hasbro, vendu comme un jeu de société. Vous aurez ainsi rapidement compris ce qui est au centre du film OUIJA.
Un groupe d’amis accuse le coup après le décès dans de terribles circonstances de leur copine Debbie. Laine, sa meilleure amie, propose au groupe d’organiser une séance de spiritisme un soir à l’aide d’une planche ouija, histoire de dire un dernier au revoir à Debbie. Mais cette soirée de spiritisme prend une tournure absolument inattendue, et ce n’est pas certain que ce soit vraiment l’esprit de Debbie qui se manifeste …

Ne cherchez pas de grands noms sur l’affiche de OUIJA, le casting est composé de jeunes comédiens totalement inconnus, à l’exception de l’anglaise Olivia Cooke âgée de 21 ans, et que vous pouvez voir dans la série télévisée BATES MOTEL.
Néanmoins, ces jeunes acteurs remplissent plutôt honnêtement leur mission, et sans pour autant livrer des performances d’exception (mais enfin bon, ce n’est pas vraiment ce que l’on attend d’eux), ils réussissent à rendre leurs différents personnages relativement attachants.

Tourné avec un petit budget de 5 millions de dollars seulement, OUIJA laisse clairement apparaître ses faiblesses sur ce plan là, en particulier du côté des costumes, des perruques (parfois grossières, par exemple pour le personnage de Debbie), ou des effets spéciaux un peu légers tout de même.

Il faut bien comprendre que OUIJA ne cherche pas vraiment à se positionner comme une œuvre magistrale en terme de film d’horreur. Pour autant, le cahier des charges est ici parfaitement rempli. On retrouve dans OUIJA tous les éléments qui font le teenage horror movie américain aujourd’hui : un casting jeune et frais, un groupe d’amis qui doit faire face à des forces obscures menaçantes, et des décès mystérieux qui se succèdent.

En tout honnêteté, l’ensemble tient correctement la route. Les personnages sont plaisants, les comédiens font bien le boulot, et le récit horrifique parvient à être suffisamment captivant. Certes, on n’a guère de surprises, si ce n’est ce personnage de vieille dame que va rencontrer le personnage de Laine (et là, on n’en dit pas davantage …). 

Mais OUIJA remplit sa mission de film distrayant à destination d’un public adolescents & jeunes adultes. Si l’on ajoute à cela la co-production de Michael Bay, Andrew Form et Brad Fuller, ainsi que l’association de la société Platinum Dunes qui fait équipe avec Blumhouse Productions (les incontournables du cinéma d’horreur aux US aujourd’hui, et qui sont derrière PARANORMAL ACTIVITY, INSIDIOUS 1, 2 & 3, et AMERICAN NIGHTMARE), vous aurez une idée assez précise de ce qui vous attend avec OUIJA.

Avec une mise en scène pas toujours très propre et des effets spéciaux parfois un peu pauvres, OUIJA ne démérite pas pour autant. À la limite, sa principale faiblesse c’est d’être surtout un film destiné au public jeune américain, bien plus familier que nous en Europe avec le spiritisme, et ce jeu qu’est le ouija.
Pour finir, sachez que la marque Hasbro (qui commercialise les planches de jeu ouija) participe à la production de ce film, et qu’il est fort probable qu’une suite soit mise en chantier.

OUIJA, sortie en France le 29 avril 2015.

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Article rédigé par Elle.