La masterclass d’Alexandre Aja


Si le nom d’Alexandre Aja ne vous dit pas grand chose, les titres des films suivants doivent forcément vous parler : HAUTE TENSION sorti en 2003, MIRRORS en 2008, et surtout PIRANHA 3D sur nos écrans en 2010. Mais c’est avec le remake du cultissime LA COLLINE A DES YEUX en 2006, que le réalisateur français a acquis ses lettres de noblesse et a su s’imposer.

À l’occasion de la sortie en France du film MANIAC qu’il produit, Alexandre Aja fait sa masterclass dans le célèbre cinéma le Max Linder à Paris, avec aussi la présence de l’actrice principale Nora Arnezeder, et de Rob, musicien et compositeur français qui signe en intégralité la bande son originale pour le film. Récit et photos exclusives rien que pour vous !

Avec le remake de LA COLLINE A DES YEUX, Alexandre Aja s’attaquait à l’époque à un film référence du cinéma d’horreur, son domaine de prédilection, et s’engageait sur le terrain souvent glissant du remake. Couronnée de plusieurs prix dans des festivals de cinéma importants, sa version de LA COLLINE A DES YEUX a été plébiscitée par les fans du genre et aussi par une partie du grand public.
Six ans après, il renoue avec un nouveau projet de remake pour MANIAC, mais cette fois-ci en tant que producteur et co-scénariste. Ceci étant dit, s’il a confié la réalisation à Franck Khalfoun, il n’en reste pas moins très impliqué dan le projet.



MANIAC est un film de serial killer particulièrement violent et sanglant. L’original sorti en 1980, a été réalisé par William Lustig, avec Joe Spinell dans le rôle principal. Le film a rapidement été élevé au rang de référence de par la froideur de ses séquences de meurtres, et aussi de par l’interprétation très physique de Spinell.

Pour l’avant-première du remake produit par Aja, le Max Linder nous a tout de suite plongés dans l’ambiance fétichiste et sanguinolente du long-métrage. Joliment mis en scène, les mannequins nous accompagnaient le long du couloir jusqu’à l’entrée de la salle. Mais la surprise était aussi à l’intérieur ! … Nous avons trouvé l’idée géniale !!




Nous avons donc assisté à la projection en avant-première de MANIAC réalisé par Franck Khalfoun, entourés de ces mannequins de plastique au regard fixe. Une expérience pas banale, vous pouvez nous croire !
À l’issue de la projection, Alexandre Aja, Nora Arnezeder et Rob sont arrivés dans la salle et se sont installés sur la scène, accompagnés de l’organisateur de la soirée qui a alors commencé à présenter le projet et à poser les premières questions à l’équipe du film.



Parmi les questions posées, beaucoup tournaient autour de la comparaison entre l’original et le remake, ce qui semble finalement assez inévitable. Ainsi, Alexandre Aja nous a expliqué la raison qui l’avait poussé à choisir Los Angeles comme lieu de tournage du remake, alors que le film de 1980 se déroule à New York, la ville jouant quasiment un rôle à part entière. D’après lui, New York, devenue trop clean, « trop Disneyland » selon ses propres mots, a beaucoup changé par rapport à ce qu’elle a pu être dans les années 70 et 80. En revanche, le Downtown de Los Angeles lui apparaît nettement plus intéressant car c’est une partie de la ville de la côte Ouest peu utilisée jusqu’à présent, presque déserte, et qui prend des allures de cour des miracles le soir venu. Cela collait parfaitement à l’atmosphère qu’il recherchait pour MANIAC.


C’était aussi super intéressant de l’écouter nous raconter la genèse du projet. Il nous a expliqué que lorsque Elijah Wood a entendu parler du remake de MANIAC et appris que son nom circulait pour tenir le rôle principal, il n’a pas compris et a cru à une blague, tellement il est le strict opposé de Joe Spinell qui incarnait Franck dans le film original.
À propos d’Elijah Wood, le comédien en travaillant son personnage, s’est fait une idée très précise de l’interprétation qu’il en donnerait sur le tournage. Il a apporté beaucoup sur le plateau ; présent tous les jours même lorsqu’il n’avait pas forcément de scènes à tourner, il s’est beaucoup investi.


L’idée la plus importante dans la réalisation de ce remake et qui le distingue de l’original, c’est que ce MANIAC version 2012 a entièrement été tourné en caméra subjective. Nous voyons ce que voit le personnage d’Elijah Wood (autant dire que tout n’est pas beau à voir !!). Ce procédé de mise en scène est aussi une référence avouée à plusieurs films, mais Alexandre Aja a surtout tenu à citer LA FEMME DÉFENDUE, un film français de 1997 avec Isabelle Carré.

La présence de Rob, musicien connu pour accompagner en tournée le groupe Phoenix, était un autre attrait de cette masterclass. Il a entièrement composé la bande son du long-métrage, et nous a ainsi détaillé son processus de travail. Il recevait à Paris presque tous les jours les rush du film en plein tournage aux États-Unis, et c’est à partir de ces images qu’il a créé les morceaux qui illustrent le film.
Pour ce qui nous concerne, nous avons absolument adoré son travail de composition ; la musique présente dans le film participe énormément à l’ambiance singulière de MANIAC, et aussi à prendre quelques distances avec l’original.



De son côté, Nora Arnezeder s’est montrée assez peu bavarde. Elle a exprimé son plaisir à avoir tourné avec un comédien comme Elijah Wood, très présent, très méticuleux et une vraie source d’inspiration pour la jeune comédienne française. Elle a avoué ne pas avoir vu le MANIAC de 1980, elle souhaitait éviter tout mimétisme avec le film original.


Le public a ensuite questionné Alexandre Aja sur tout un tas de sujets : le processus de réécriture du remake, les apports et les nouveautés scénaristiques autour du personnage principal de Franck (dans cette version 2012, l’homme nous est montré plus complexe et nous apprenons aussi davantage de choses sur sa relation singulière avec sa mère décédée). Le producteur a aussi expliqué pour quelle raison il n’avait pas lui-même réalisé le film : il a commencé à penser au projet au moment du tournage de PIRANHA 3D, et après avoir d’abord songé à Gregory Levasseur son co-scénariste, il s’est finalement tourné vers Franck Khalfoun, l’intérêt pour lui étant de prendre de la distance avec le projet et de permettre à un jeune réalisateur d’apporter un regard neuf.

Enfin pour conclure, Aja n’a pas pu échapper à des questions sur le projet de réalisation de COBRA, adaptation du dessin animé futuriste des années 80 (lui-même adaptation d’un manga). Le réalisateur français ne nous en a pas dit beaucoup, il a simplement indiqué que c’était un très gros projet avec un budget important et donc assez complexe. Le projet est toujours en cours, mais aucune date de début de tournage ni aucune info sur le casting ne nous aura été dévoilée. Il n’en demeure pas moins que les fans dans la salle attendent avec une vraie impatience ce projet !

(Cette affiche teaser dévoilée lors du Festival de Cannes 2012, laissait entendre une sortie pour l’été 2013. Mais il est très peu probable que le projet voit le jour l’an prochain, le film étant encore en recherche de financements et le casting semble très loin d’être commencé).

La masterclass s’est terminée dans la bonne humeur et Alexandre Aja s’est prêté au jeu des autographes avec beaucoup de sympathie et de disponibilité.




MANIAC, sortie en France le 02 janvier 2013.

Remerciements à Gwenn, Way to Blue, et Warner Bros France.

Article et photos par Elle.

Photos : tous droits réservés. Ne pas utiliser sans autorisation préalable de leur auteur.

 

5 réponses sur « La masterclass d’Alexandre Aja »

[…] Alexandre Aja est à l’origine de ce remake. Réalisateur de HAUTE TENSION, MIRRORS et surtout du remake de LA COLLINE A DES YEUX en 2006, le français  réussi à imposer sa signature dans le cinéma d’horreur. Ici co-scénariste et producteur, il a confié la réalisation à son ami Franck Khalfoun. Ce remake de MANIAC est riche de deux grandes idées de génie, n’ayons pas peur des mots. La première, c’est celle d’être allé chercher Elijah Wood pour le rôle principal. Physiquement totalement à l’opposé de Joe Spinell qui incarnait Franck dans l’original, le comédien américain tient sans doute un des plus grands rôles de sa carrière jusqu’à présent, tant sa performance est exceptionnelle. Son travail sur sa voix et sa diction est remarquable, et son regard magnétique saisit le spectateur de par sa froideur et son angoisse folle, pour ne le lâcher à aucun moment. […]

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