Film britannique, DANCER DESERT est réalisé par Richard Raymond, un jeune metteur en scène de 38 ans. Il avait auparavant produit HEARTLESS en 2009, et réalisé un court-métrage.
DESERT DANCER nous emmène au cœur de l’Iran. Après des années de dictature et la révolution iranienne de 1979, l’Iran est un pays gouverné par l’état islamique. Ce gouvernement extrémiste ne tolère aucune forme de culture, aucun moyen d’expression artistique quel qu’il soit, et la danse ne fait donc pas partie des activités autorisées par le gouvernement.
C’est dans cet environnement totalitaire que vit Afshin Ghaffarian, un jeune iranien passionné par la danse depuis son enfance. Pour pouvoir vivre de sa passion, Afshin va devoir user de tous les stratagèmes pour contrer les forces de l’ordre.
Pour nous qui sommes en France, le pays des Droits de l’Homme, où nous sommes libres de penser, d’exercer une activité artistique de notre choix, il nous est difficile de comprendre comment les dirigeants de certains pays comme l’Iran peuvent encore de nos jours (l’histoire se déroule dans le contexte des manifestations de 2009 en Iran) priver leur peuple de leurs droits les plus fondamentaux.
DESERT DANCER est le biopic d’une partie de la vie d’Afshin Ghaffarian, qui n’est pas prêt à renoncer à son droit de danser et d‘exercer sa passion. Il va alors créer clandestinement sa petite troupe de danseurs, avec laquelle il va braver tous les dangers.
DESERT DANCER se regarde avec encore plus d’émotion en pensant aux attentats qui se sont déroulés à Paris en 2015 et qui ont attaqué directement nos libertés ; mais aussi en sachant qu’Afshin est actuellement un danseur reconnu, et se produit dans le monde entier avec une troupe de danseurs professionnels.
Pour arriver où il en est aujourd’hui, il a dû quitter son pays pour Paris, et DESERT DANCER raconte son histoire juste avant sa fuite. Cet homme est une preuve de courage, et son histoire nous montre qu’à force de ténacité, la passion et les valeurs profondes des Droits de l’Homme triomphent toujours face aux idées les plus totalitaires.
Bien sûr, le film n’a pas pu être tourné en Iran, mais au Maroc, car cela était jugé trop dangereux. Malgré tout, Afshin Ghaffarian tient à préciser que la danse existe tout de même en Iran aujourd’hui, lors de fêtes, de cérémonies, mais est toujours interdite « dans le milieu officiel ». La danse est présente mais sous différents noms, comme ‘théâtre physique’ ou sous le nom de ‘sport aérobic’ pour la danse hip-hop par exemple.
Les chorégraphies que l’on peut voir dans DESERT DANCER ont été créées par Akram Khan (qui a aussi chorégraphié la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012 !). Ce ne sont donc pas celles qu’Afshin a réellement réalisées dans son parcours de vie, mais le chorégraphe s’en est inspiré ainsi que de vidéos sur internet.
Pour incarner le rôle d’Afshin Ghaffarian, le réalisateur a choisi le comédien Reece Ritchi (que l’on a pu voir dans PRINCE OF PERSIA et HERCULE par exemple), reconnu pour ses rôles dans des péplums, mais aux personnages tout aussi exotiques.
Pour le rôle d’Elaheh, jeune danseuse qui devient la compagne d’Afshin Ghaffarian, l’actrice indienne Freida Pinto (SLUMDOG MILLIONAIRE, OR NOIR …) s’est entraînée durement : elle a pris beaucoup de cours de danse, et selon le réalisateur lui-même, elle s’est transformée au fur et à mesure en véritable danseuse !
Lors des scènes de danse, les deux acteurs nous font passer par le regard et les gestes précis de leurs chorégraphies toute l’émotion que les deux personnages ressentent, comme s’il s’agissait de leur dernière danse.
DESERT DANCER plaira beaucoup aux danseurs, aux amateurs de danse, aux passionnés de cet art, mais également à tous les autres !
C’est un film dépaysant dans lequel on ressent la persévérance et la volonté d’exercer son art coûte que coûte ; les musiques et les pas de danse sont intensifiés par le climat de peur et d’incertitude qui règne tout au long du film.
DESERT DANCER, sortie en France le 06 décembre 2015.
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Article rédigé par Julie.
Une réponse sur « DESERT DANCER : ma liberté de danser »
[…] l’heure où nos libertés d’expression et de vivre sont misent à mal, DESERT DANCER porte un beau message d’espoir et de rage de vivre. C’est l’histoire vraie […]