DES HOMMES SANS LOI est l’adaptation du roman « The Wettest County in the World » qui évoque l’histoire réelle – quoique un peu transformée à la fois dans le roman et dans le film – de la famille Bondurant. Les frères de cette famille ont été de redoutables trafiquants pendant la période de prohibition en Virginie, aux États-Unis. Ce clan est craint dans la région, et parvient à créer un véritable empire autour de l’alcool, jusqu’à obtenir des accords avec le fameux Floyd Banner, sorte de congénère de Al Capone.
De la famille, on retient surtout les trois frères. Le plus jeune, Jack (Shia LaBeouf), rêve d’argent, de gloire, et d’épouser la jolie Bertha ; malheureusement il est un peu trouillard. Á l’inverse de son cadet, Howard (incarné par Jason Clarke), lui est un incessant bagarreur, souvent aidé par l’alcool. Reste l’aîné, le chef de la meute, Forrest ( le sculptural Tom Hardy), il endosse le rôle du véritable cerveau de la bande, que tout le monde respecte dans le comté ; sauf un nouveau venu, un certain Rakes (le Britannique Guy Pearce), maniaque de l’élégance et de la propreté, et surtout agent fédéral en charge de démanteler les réseaux de contrebande.
Á n’en pas douter, ce casting impressionne et compte dans ses rangs de vraies ‘gueules’, comme l’on dit. Shia LaBeouf endosse très bien le rôle du petit chien fou qui ne rêve que de devenir plus grand, quitte à prendre l’ascendant sur ses frères. Mais c’est la confrontation entre deux autres personnages (et donc deux autres comédiens) qui mène véritablement le film. En effet, Guy Pearce fait de cet agent fédéral un dangereux homme, prêt à tout et même au pire pour parvenir à nettoyer la région. Magnifiquement hautain et odieux, il prend les habitants pour de simples pions et parias, dont la vie ne vaut pas grand chose. Face à lui se tient Forrest Bondurant, personnage taciturne et bourru mais véritable volcan prêt à exploser. Tom Hardy est une fois de plus impressionnant : il crève l’écran dans toutes les scènes où son personnage apparaît, il accapare tous les regards et focalise tout l’intérêt sur ses larges épaules.
De l’aveu même du réalisateur, ce film est un croisement entre le western et le film de gangsters, deux genres dont il est lui-même fan. Et c’est vrai que les références y sont légions, tant dans les décors choisis que dans les caractères des personnages. Et comme dans ces deux genres cinématographiques, la violence est très présente, de manière assez crue et avec peu de retenue, pour montrer toute la dureté de l’époque.
Et si le casting est à la hauteur et représente le grand intérêt de ce long-métrage, la réalisation n’est pas en reste. Certes, on peut regretter une petite faiblesse dans les scènes de fusillades : autant les bagarres à mains nues sont bien orchestrées, autant dès qu’il s’agît de mettre en scène des armes à feux, les séquences sont un peu moins parfaites, ce qui est d’autant plus dommageable sur la fin.
Enfin pour ce qui est de l’histoire, elle reste assez classique et n’est en rien originale ou complexe. On peut même lui reprocher d’être un peu trop linéaire.
Au final, DES HOMMES SANS LOI nous fait passer un bon moment notamment grâce à un casting de haute volée, où les talents se bousculent. Toutefois, dans la lignée d’autres films de gangsters, celui-ci ne parvient pas à nous saisir totalement, faute à un scénario presque banal et une ambiance somme toute classique.
DES HOMMES SANS LOI, sortie en France le 12 septembre 2012.
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Article rédigé par Lui.
2 réponses sur « DES HOMMES SANS LOI, réalisé par John Hillcoat »
Film agréable mème si il lui manque en effet qq chose . Shia Labeouf bénéfice d’ un rôle qui lui permets pour une fois de livrer une prestation plus qu’ honorable.
Coté casting féminin , j’ ai trouvé le personnage de J Chastain assez interessant. Mia Wasikowska confirme tout le bien que je pense d’ elle. Je me demande cepandant quel réalisateur osera lui proposer un rôle cassant son image de jeune fille plein de douceur.
Il y a un aspect qui aurait peut être mérité d’ être davantage mis en avant dans le film, c’ est l’ aspect en partie « légendaire » que semble porter la famille Bondurant et surtout Forrest. La manière dont il se tire de son agression et l’histoire (fausse) qui est véhiculée à la place et qui lui confère d’ une certaine manière un aspect invulnérable est significatif sur ce point.
Oui, c’est vrai que ce film manque un truc pour être plus marquant, pas sûr qu’avec le temps on en garde un grand souvenir. L’avenir, nous le dira.
En tout cas, encore une confirmation que Tom Hardy devient un acteur très très intéressant.