Vincent galère un peu dans la vie : la construction de sa maison lui coûte très cher, son père devenu sénile est domicilié chez lui depuis peu, et il rend la situation complexe au sein du couple de Vincent. Le jeune homme peine à s’en sortir, pourtant il tente de garder le moral et de faire face à l’adversité. Surtout, il garde son calme et cela il le doit à sa passion, le tir au fusil, où la tranquillité de l’esprit est indispensable.
C’est dans son club de tir où il a ses habitudes que Vincent rencontre Renaud, un nouveau venu, qui s’intéresse de près à lui et lui propose même de l’aider. Pourtant, cette rencontre met Vincent face à un choix dangereux, et l’argent facile peut vous pousser à aller au-delà de vos limites.
LA RÉSISTANCE DE L’AIR est le tout premier long-métrage de Fred Grivois, ancien premier assistant de Jacques Audiard notamment sur LE PROPHÈTE, où il a rencontré Reda Kateb à qui il offre le rôle principal de ce film.
LA RÉSISTANCE DE L’AIR a les ingrédients des bons polars dramatiques, et notamment des gueules. Reda Kateb, Johan Heldenbergh, Tchéky Karyo et Pascal Demolon sont tous pas mal dans le registre ! Au-delà de ça, ils sont également de très bons comédiens. L’étonnant Tchéky Karyo en père sénile et cynique se montre assez émouvant, même si son rôle est secondaire.
Surtout, le duo Reda Kateb/Johan Heldenbergh surprend de prime abord, mais fonctionne à merveille. Les deux hommes nous offrent quelques scènes à la tension ultra palpable, bien aidés par des dialogues justes, crédibles et percutants.
Au milieu de ce casting très masculin, Ludivine Sagnier est quant à elle un peu en retrait, mais elle rend une copie tout à fait correcte, apportant la densité nécessaire à son personnage, qui finit même par prendre une vraie dimension sur la fin de l’intrigue.
Ce film développe une atmosphère assez particulière, qui lui donne un charme et un intérêt réel. En effet, il y a un gros travail sur le son, très important dans cette histoire où même les silences sont calculés. De ce fait, LA RÉSISTANCE DE L’AIR a parfois un aspect un peu clinique, froid voire insensible, ce qui n’est pas toujours le cas dans les films de ce genre, privilégiant habituellement une mise en scène nerveuse.
A contrario, LA RÉSISTANCE DE L’AIR est plus posé et calme, à l’instar de son personnage principal, apportant par ce biais une tension singulière et une intensité assez forte au récit.
On apprécie également le personnage de Renaud (interprété par Johan Heldenbergh), qui tout en reprenant les codes usuels du méchant, parvient à dessiner certaines originalités, qui ne vont cependant pas assez loin. Et c’est un peu le principal bémol de ce long-métrage : certaines pistes intéressantes ne sont que simplement effleurer, comme le frisson de goûter à l’argent plus ou moins facile et de se sentir soudainement envahir par son côté sombre.
Rappelons-le, LA RÉSISTANCE DE L’AIR est un premier film, et donc pas exempt de quelques défauts. Néanmoins, le résultat dans son ensemble est plutôt bon, et surtout fait naître un intérêt autour de son réalisateur Fred Grivois qui propose une vision bien à lui de ce genre de cinéma, et un style naissant.
Avec un excellent casting et une réalisation intelligente et maîtrisée, LA RÉSISTANCE DE L’AIR part sur de bonnes bases et c’est pour cela qu’on lui pardonne ses petits pas de côté, notamment dans le développement du scénario. Mais cette première réalisation laisse entrevoir un réalisateur intéressant !
LA RÉSISTANCE DE L’AIR, sortie le 17 juin 2015.
[youtube id= »RoVT_wlpkwg » width= »600″ height= »340″ position= »center »]
Page Facebook officielle du film LA RÉSISTANCE DE L’AIR
Article rédigé par Lui.
2 réponses sur « LA RÉSISTANCE DE L’AIR : choisir sa cible »
Bon il y-a bien un peu de flottement dans la manière dont le 1er contrat est accepté ou dans les lieux -trop exposés – dans lesquels le tireur agit. Mais le tout est positif. R. Kateb offre là encore une très bonne performance ( le reste du cast y est bon aussi). La réalisation est sobre; s’attachant aux personnages et à une certaine crédibilité. Plutôt film noir qu’a se la jouer actionner.
Salut Widescreen,
Tout n’est pas parfait mais l’ensemble est bon et surtout prometteur pour un réalisateur qui n’est qu’à son premier film !
Reda Kateb, une fois de plus, excellent !