ANTIGANG n’y va pas par quatre chemins. Affichant clairement son ambition de faire un film policier bourré d’action, lorgnant clairement vers l’hommage au HEAT de Michael Mann, ANTIGANG part d’un pitch relativement classique : un flic en fin de carrière, aux méthodes souvent à la limite du réglementaire, part en croisade avec sa brigade contre un groupe de braqueurs ultra violents, prêts à multiplier les gros coups dans des bijouteries et des banques de Paris.
Réalisé par le français Benjamin Rocher, qui s’était essentiellement exprimé dans le cinéma d’horreur jusqu’à présent avec les très bons LA HORDE (co-réalisé avec Yannick Dahan) et GOAL OF THE DEAD, ANTIGANG est-il une pâle copie du cinéma américain, ou bien réussit-il à apporter au film policier d’action cette French Touch qui fait la différence ?
Côté scénario, ANTIGANG ne cherche pas forcément l’originalité. Serge Buren (interprété par un Jean Reno en mode vieux loup revenu de tout), chapeaute une brigade de jeunes flics qui n’ont pas froid aux yeux, et qui affectionnent de déjouer les cambriolages et les braquages à coup de batte de baseball entre autres.
Leurs méthodes peu orthodoxes ont fait leurs preuves, mais ne sont pas vraiment au goût de Becker (joué par Thierry Neuvic), récemment nommé au poste de commissaire.
Dès la séquence d’ouverture, ANTIGANG affiche clairement ses deux principales qualités : d’abord son action ultra efficace et plutôt bien mise en scène, ainsi que sa volonté de ne pas singer à tout prix le cinéma américain mais de garder son identité bien française. Il faut dire qu’il fallait oser démarrer un film d’action sur une reprise d’un vieux standard de Johnny Hallyday !
Le réalisateur Benjamin Rocher pilote son bolide sans temps mort, et soigne surtout sa mise en scène avec un talent certain. On apprécie tout particulièrement des séquences de gunfights dans Paris tout à fait lisibles, énergiques, parfois étirées sur la durée avec un sens du cadrage très intéressant.
La French Touch de ANTIGANG, elle est aussi dans la manière tout à fait moderne de filmer Paris, évitant les images trop cartes postales et privilégiant les parties très contemporaines de la capitale française, comme La Défense ou la Bibliothèque François Mitterrand. Avec des scènes d’action filmées en décors réels, le film de Benjamin Rocher exploite pleinement ces lieux de Paris.
S’entourant d’un jeune casting tout à fait convaincant et hyper attachant, en tête Alban Lenoir déjà très bon dans GOAL OF THE DEAD, Benjamin Rocher emmène toute sa petite troupe en chasse d’un gang de braqueurs radicaux et sans limites.
Si l’on peut émettre quelques réserves sur la prestation de Jean Reno, un peu trop caricatural par moments dans son incarnation du vieil ours caverneux, la plupart des autres acteurs – y compris les bad guys -, nous convainc largement, et rendent l’ensemble suffisamment crédible pour que le spectateur suive tout ça avec intérêt.
Pour finir, on apprécie également des dialogues qui font parfois preuve d’humour avec un dosage assez bien équilibré, histoire de ne jamais tomber dans le potache ou la blague de trop.
ANTIGANG s’en sort donc largement avec les honneurs, bénéficiant d’une mise en scène maîtrisée, au service de l’action. S’appuyant sur un vrai bon casting, le film de Benjamin Rocher se révèle ainsi efficace, sans jamais chercher à singer le cinéma américain. Quand le cinéma français fait du cinéma d’action avec un peu de personnalité, on dit un grand Oui !
ANTIGANG, sortie en France le 19 août 2015.
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Article rédigé par Elle.
2 réponses sur « ANTIGANG : la French Touch »
[…] pas forcément les grands noms, tout le monde se montre franchement convaincant, notamment Alban Lenoir dans le rôle principal de Sam Lorit. On note également l’excellente prestation de Bruno […]
Jean Reno n’est absolument as crédible dans ce rôle. Beaucoup trop vieux, il s’essouffle à la moindre action et ne tient pas la cadence.