Présenté hors compétition au 69e Festival de Cannes en 2016, et sorti en salles le même jour, MONEY MONSTER est la quatrième réalisation de Jodie Foster. L’actrice américaine est passée derrière la caméra dès 1991 (avec un film intitulé LE PETIT HOMME), mais elle semble prendre le temps entre chacune de ses réalisations pour choisir avec soin son sujet.
MONEY MONSTER, c’est le nom d’une émission de télé présentée par Lee Gates (George Clooney), un gourou du petit écran qui prodigue ses conseils sur la finance et les placements boursiers dans un show extrêmement rôdé.
Son petit confort d’homme médiatique bien installé dans le star system, se retrouve chamboulé le jour où un type débarque sur le plateau de son émission de télé, et le prend en otage en direct, devant des millions de téléspectateurs ! Cet homme s’appelle Kyle (Jack O’Connell), livreur à New York, et il a perdu toutes ses économies en suivant les conseils de Lee Gates, sur ce qui s’est révélé un très mauvais placement.
Jodie Foster revient donc à la réalisation avec MONEY MONSTER, après avoir mis en scène plusieurs épisodes de séries télévisées à succès (HOUSE OF CARDS, ORANGE IS THE NEW BLACK). Elle réunit autour d’elle George Clooney, Julia Roberts (dans le rôle de la productrice de télé), ainsi que Jack O’Connell et Caitriona Balfe (actrice dans la série OUTLANDER).
Thriller efficace qui tient en haleine le spectateur jusqu’au bout, MONEY MONSTER balaie différentes thématiques archi contemporaines, comme la spéculation financière, le dérèglement de la machine économique mondiale, la violence sociale, ou encore les fossés qui se creusent entre les classes sociales.
S’il est un peu maladroit et simpliste dans sa partie strictement financière, et dans ce qu’il décrit du système des marchés financiers, MONEY MONSTER se révèle en revanche nettement plus intéressant dans son portrait au vitriol de la sphère médiatique, des médias en général, et de notre rapport à l’actualité et aux faits divers.
D’ailleurs, MONEY MONSTER est surtout (et avant tout) un film sur les médias, plutôt qu’un réel film sur la finance. Cet aspect, la manière dont il explique les dérèglements de l’économie de marché et de la spéculation boursière, sont trop rudimentaires et superficiels pour être vraiment intéressants.
Par contre, le film de Jodie Foster se montre acerbe sur sa vision des médias aujourd’hui, aussi bien les grands chaînes de télévision que les réseaux sociaux. La réalisatrice n’hésite pas à faire preuve d’un vrai cynisme à la toute fin de son récit.
Jodie Foster peut compter sur son impeccable casting, avec un George Clooney en forme, tout à fait correct. On retrouve avec énormément de plaisir Julia Roberts particulièrement juste, et proposant une palette d’émotions intéressante.
Mais surtout, on n’en finit plus d’adorer le britannique Jack O’Connell, tout juste 25 ans, et qui est tout bonnement fabuleux ici dans un rôle nerveux, violent et grave. Depuis qu’il est sorti de la série SKINS qui l’a fait connaître, Jack O’Connell enchaîne les films aux sujets toujours pertinents, et multiplie les performances exceptionnelles !
Pas un film magistral, mais un récit rondement mené et une mise en scène dans l’ensemble très maîtrisée, MONEY MONSTER ne manque pas d’intérêt. Jodie Foster sait capter l’attention du spectateur sans jamais le lâcher, et même si son film se montre un peu limité sur le fond, il tient toutes ses promesses sur la forme, le tout musclé par un casting irréprochable.
Page Facebook officielle de MONEY MONSTER.
MONEY MONSTER, sortie en France le 12 mai 2016.
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Article rédigé par Elle.
