LES ADIEUX À LA REINE, réalisé par Benoît Jacquot

14 juillet 1789. Alors que le petit peuple, affamé, prend symboliquement une Bastille presque vide, la Reine Marie-Antoinette partage ses lectures de pièces de théâtre et autres catalogues de mode avec sa lectrice personnelle mademoiselle Sidonie Laborde, tout en consignant soigneusement dans un cahier ses idées sur les tissus et motifs de ses prochaines tenues.
De ce décalage sidérant entre deux mondes qui ne se côtoient jamais, Benoît Jacquot en tire le sujet principal de son 20ème long-métrage.

LES ADIEUX À LA REINE raconte les derniers jours de Marie-Antoinette à Versailles, vus à hauteur du regard d’une courtisane sans passé, interprétée par Léa Seydoux, qui se dévoue à la Reine dans un don de soi et une abnégation étourdissants.
Avec une unité de lieu qu’est celle du château de Versailles, et sans qu’aucune image de Paris ne nous soit jamais montrée, le film rend compte avec intelligence et subtilité de cette absence folle de connexion entre ce qui se passe dans les rues de la capitale française, et l’inébranlable légèreté et futilité de la vie à la Cour.

Tandis que la grande Histoire s’écrit à Paris, les petites rumeurs de la Cour et autres ragots se racontent à Versailles, dans une désinvolture et une innocence presque juvéniles.
D’un point de vue historique, le film est passionnant et propose une vision des faits originale. Benoît Jacquot a réuni un casting féminin de renom qu’il dirige de façon impeccable.
LES ADIEUX À LA REINE - image du film - Go with the Blog

Cependant, il faut bien entendre que l’on a affaire ici à un film exigeant, dont le rythme faussement lent nous perd un peu par moments. De plus, la reconstitution historique particulièrement soignée, a tendance à étouffer les personnages, nous empêchant d’être réellement en empathie avec eux, qu’il s’agisse de Sidonie Laborde au destion tragique que nous découvrons dans le dernier quart d’heure, ou de Marie-Antoinette dont nous connaissons déjà la triste fin.

LES ADIEUX À LA REINE touche à la perfection formelle, par un réalisateur qui livre peut-être une de ses plus belles réussites. C’est un véritable film de cinéma au sens le plus artistique du terme.
Il m’a seulement manqué, à titre personnel, l’émotion nécessaire pour en faire une œuvre marquante et touchante.

En complément, retrouvez notre article sur la visite des coulisses de Versailles : ici

LES ADIEUX À LA REINE, sorti en France le 21 mars 2012.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=y95nMIQx8lM[/youtube]

Article rédigé par Elle.

7 réponses sur « LES ADIEUX À LA REINE, réalisé par Benoît Jacquot »

Ah, ah… 🙂 Je l’ai vu un peu par « accident » ce film (tu te doutes bien)… L’unanimité de la critique m’avait interpellé. Elle est incompréhensible. Aucune émotion, un traitement déjà-vu, une lenteur de tous les instants, des actrices insupportables, à commencer par Léa Seydoux, qui devrait travailler une deuxième expression de visage. Virginie Ledoyen est au diapason… Un petit tour « postmortem » sur allocine rend compte de la fracture critique-public. Jacquot la fripouille ne m’aura plus.

Ca veut dire quoi exactement « par accident » ? Les circonstances précises, on peut savoir ? 🙂

J’suis d’accord avec toi, Léa Seydoux est fortement pénible dans ce film. En revanche je n’ai rien à dire à Diane Kruger (enfin une actrice qui incarne Marie-Antoinette avec un accent germanique !), Virginie Ledoyen, et Julie-Marie Parmentier (je ne suis pas hyper fan de cette actrice, mais là son rôle lui va bien).

Comme dit dans mon article, le pb c’est vraiment que le film ne m’a jamais ému, et que je suis restée très en dehors de tout ça.
Par contre, je maintiens ce que j’ai dit : une mise en scène impeccable, des plans ultra léchés, gros travail sur la lumière, les mvts de caméra. On ne peut pas retirer à B.Jacquot d’être un très bon metteur en scène.

Et oui, j’ai lu les avis sur Allociné également, et effectivement, il y a un gap, voire un fossé entre les critiques presse dithyrambiques et les avis de spectateurs.

Merci pour ton commentaire 😉

c’est pas un fossé c’est un gouffre entre la presse et les spectateurs.
moi qui aime tous les styles de films hier je me suis ennuyé fortement et
j’ai suivi péniblement le déroulement jusqu’au dénouement quelconque.

Impressions favorables sur ce film .Pas ennuyé et bien accroché .
Jacquot nous propose une totale immersion dans le Versailles de l’ Ancien Régime .Cela nous permet de voir que derrière le faste des appartements royaux, la Cour était loin de vivre dans le mème apparat .
Si historiquement parlant, il me parassait plus pertinent d’ établir la chronologie du film du 14 juillet aux journées d’ octobre, en compressant sur 4 jours, cela permet de gagner peut etre plus en intensité.
Le casting est dans l’ ensemble réussie . Diane Kruger est parfaite dans son role de reine faussement douce et assez proche au niveau de la ressemblence physique et de son parlé (hé hé le petit accent autrichien) . Si V Ledoyen incarne une Duchesse de Polignac un peu caricaturale par son aspect hautaine , elle joue bien ce role . Concernant Léa Seydoux, on peut certes lui reprocher son manque d’ expressivité, cepandant pour ce film, cela permet de donner à son personnage un coté réservé , observateur qui vit dans l’ ombre, pudique . Mention également à la jeune (enfin 30 ans tt de mème) Parmentier . X de Beauvois apparait peu mais par ses qq phrases, donne l’ image d’ un roi qui ne voulait pas exercer le pouvoir (représentation assez classique donc du dernier souverain de l’ Ancien Régime) .
On peut peut etre discuter de l’ utlitité du jeune à la pyrogue.Michel Robin dans le role de l’ historiographe apporte un coté pédogique dans l’ histoire .
La mise en scène de Jacquot est très bien faite ( le plan séquence dans les couloirs du chateau, « la séquence » pour les fans de l’ anatomie de Ledoyen est très bien filmée ) de mème que le travail sur les lumières.
Sur la fameuse polémique du film (qui a valu à Jacquot qq pb avec un « groupuscule monarchiste » lors de l’ avant première du film à Versailles) :au delà que cela s’ inscrit dans une oeuvre ne visant pas à reconstituer de manière véridique la réalité mais plus à intercaler une part de fiction ( le personnage fictif de Seydoux )sur un fil rouge historique , certains échanges entre la reine et la Polignac laissent sous entendre la fascination que cette dernière exerce sur Marie Antoinette et montrent donc l’aspect complexe de leurs relations . Certes, certes gestes pretent à équivoque, mème si on pourra tj objecter que les moeurs varient d’ une époque à l’ autre et changent en termes de connotation .

« Comme dit dans mon article, le pb c’est vraiment que le film ne m’a jamais ému. » C’est avant tout ce qu’on/je demande à un film. 😉

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