On avait laissé le réalisateur britannique Christopher Nolan en 2012 avec la conclusion de sa trilogie DARK KNIGHT où il avait totalement réinventé la saga Batman. Et même si le dernier volet THE DARK KNIGHT RISES nous avait moins emballé que l’époustouflant et nihiliste THE DARK KNIGHT (où s’affrontaient l’homme chauve-souris et un Joker jusqu’au-boutiste d’exception), il n’en demeure pas moins que Christopher Nolan était définitivement passé dans la cour des (très) Grands, se révélant surtout comme un des rares réalisateurs du XXIème siècle capable d’imposer une patte d’auteur sur des films à très gros budget, orientés blockbusters haut de gamme.
Pas facile de trouver un nouveau souffle quand on s’est autant investi dans une trilogie très ambitieuse. Christopher Nolan est alors parti dans les étoiles et la galaxie (et même au-delà) pour y trouver une nouvelle inspiration. Auréolé d’un mystère exceptionnel devenu rarissime au cinéma de nos jours (seules des images énigmatiques et une bande-annonce en forme de puzzle incomplet ont servi à promouvoir le film), INTERSTELLAR nous est présenté dans le plus grand des suspens.
On ne va pas essayer de résumer l’histoire d’INTERSTELLAR, d’abord parce que c’est quasiment impossible ; ensuite, parce que moins vous en saurez avant de découvrir ce film, plus vous serez à même d’appréhender le projet cinéma de Christopher Nolan.
Ce que l’on peut dire, c’est que l’histoire d’INTERSTELLAR se situe dans un lieu indéterminé au fin fond des États-Unis, dans une temporalité future, mais elle aussi imprécise. Cooper (Matthew McConaughey) a renoncé depuis longtemps à sa vie d’ingénieur sur ordre de son pays, pour se reconvertir en cultivateur de champs de maïs démesurés. En effet, les récoltes sont devenues compliquées à gérer en raison de tempêtes de poussière quasiment constantes, et qui ont déjà totalement anéanties certaines espèces végétales. Pour survivre, il faut impérativement cultiver en masse !
Mais cette solution n’est que temporaire, car à terme la planète est vouée à s’assécher et ne plus pouvoir nourrir les hommes. Sauf si une solution pour quitter la Terre et s’installer dans une autre galaxie est trouvée d’ici là.
INTERSTELLAR ressemble dans ses premiers instants à un film de fin du monde. Mais ça aurait été bien trop facile. Non, INTERSTELLAR lorgne clairement vers un autre film majeur dans l’histoire du cinéma : 2001, L’ODYSSÉE DE L’ESPACE, la grande œuvre de Stanley Kubrick sorti en 1968.
Outre le voyage dans l’Espace, le film de C. Nolan ne se cache pas de faire des références explicites, voire de vraies citations de 2001 : le vaisseau spatial dans lequel arrive Cooper, l’ordinateur intelligent et doué de parole à bord, le lien qui se crée entre l’homme et cet ordinateur, la référence directe aux fameux monolithes, etc …
Il n’y a donc pas de doute à avoir, Christopher Nolan assume son ambition (démesurée ?), et compte bien faire d’ INTERSTELLAR son 2001 : L’ODYSSÉE DE L’ESPACE, ni plus ni moins. Et pour accomplir cet audacieux projet, le réalisateur anglais ne recule devant aucun grand sujet de réflexion. C’est bien simple, tout y passe : il questionne la science et le progrès, les capacités intellectuelles humaines, la théorie, le savoir, la préservation de la planète, l’écologie, mais aussi la famille, la filiation, la transmission, la paternité, l’héritage, l’avenir de l’humanité, notre rapport à la terre, notre sens du sacrifice, le mensonge, … Un vaste programme qui, malheureusement et inévitablement, vire aussi à l’indigestion.
Clairement trop ambitieux et trop dense, INTERSTELLAR multiplie les questionnements philosophiques, passe de l’un à l’autre avec des transitions parfois hasardeuses, brutales, voire pas toujours très subtiles. Bien entendu, on n’a pas grand chose à reprocher à la mise en scène de celui qui n’a plus besoin de nous prouver quoi que ce soit de ce côté là. S’appuyant sur une bande son spectaculaire, puissante et saisissante, signée une nouvelle fois par Hans Zimmer, C. Nolan déroule sous nos yeux des séquences grandioses, haletantes, et réussit à nous saisir par la tension et l’intensité folle qu’il y insuffle !
Mais malgré cela, on se perd pourtant dans les dédales de théories inter-galactiques et scientifico-spatiales faussement complexes, qui à force de vouloir asséner de grandes réflexions sur la vie et l’Univers qui nous entoure, finissent surtout par noyer le film lui-même (et sans doute un peu le spectateur en même temps).
Et puis surtout, INTERSTELLAR et ses 2h49 glissent tragiquement vers une fin mélodramatique poussée à l’excès, et archi caricaturale ! On reste pantois devant les trente dernières minutes (interminables, il faut le dire), où rien ne nous est épargné. On a presque peine à croire que Christopher Nolan ait pu céder à ce point aux diktats des studios d’Hollywood, nous poussant même à nous demander s’il a réellement eu le fameux final cut sur son film.
Christopher Nolan solde son épopée spatiale d’une ellipse aberrante, inexpliquée, qui vient quasiment balayer d’un revers de manche tout ce qui a précédé ! … La conclusion totalement pathos de ce vaste récit, parachève le long (et pénible) développement de la relation père-fille entre le personnage de Cooper (Matthew McConaughey) et sa fille Murphy (tour à tour interprétée par la jeune Mackenzie Foy puis Jessica Chastain). Cette relation est le fil d’Ariane de l’histoire, mais malheureusement cette quête incessante de l’émotion à tout prix, lasse voire agace sur la longueur.
INTERSTELLAR aurait pu s’appeler 2014, l’ODYSSÉE DE CHRISTOPHER NOLAN qu’on n’y aurait rien trouvé à redire. Si notre ressenti peut paraître assez sévère à la lecture de cet article, c’est surtout que cette neuvième réalisation de Nolan déborde d’ambition, jusqu’à l’excès. On se retrouve face à un film qui semble nous dire toutes les cinq minutes que oui, il sera une grande œuvre, comme celle du maître Kubrick en son temps.
Loin de nous la prétention de taxer Christopher Nolan de pâle copie, absolument pas ! Mais INTERSTELLAR force trop souvent le trait, surenchérit sans cesse, complique inutilement son récit, pour finir par l’égarer d’ailleurs.
Christopher Nolan poursuit avec INTERSTELLAR des questionnements déjà largement amorcés dans ses précédentes réalisations. Pavée de bonnes intentions, sa quête spatiale s’égare au final dans l’infini des galaxies au sein desquelles, comme les héros du film, il faut aussi savoir accepter parfois que les éléments (et nos propres créations) nous dépassent … et nous échappent.
INTERSTELLAR, sortie en France le 05 novembre 2014.
[youtube]http://youtu.be/FY9qn00EleM[/youtube]
Article rédigé par Elle.
20 réponses sur « INTERSTELLAR : Christopher Nolan se perd dans l’Univers »
[…] Notre article critique complet sur INTERSTELLAR : ICI. […]
Beau et bon film.
Nul doute que pour les plus critiques, dont je fait parti, l’attente, l’espoir et l’exigence lié à un Nolan aussi habile à entretenir le mystère que la promo, joue en défaveur du film. Réalisé par un réal dont on ne s’attendrait à rien de particulier, le film gagnerait quelques points.
Mais voilà.
Très ambitieux, le scénario atteint les limites de l’écriture des Nolan, laissant apparaître, de manière plus flagrante les scories de leurs histoires.
De l’esbroufe scientifique dans un merveilleux science fictionnel saupoudré de trauma affectif poussés ici bcp plus loin. Où soudainement les possibilités se multiplient comme les vaisseaux alors que la dramaturgie était de nous les faire réduire.
Mais ici, ce que Nolan nous présente n’est pas à la hauteur de l’enjeu qui n’est rien de moins que l’avenir de l’humanité.
Les émotions devaient êtres le moteur du film, elles restent souvent au niveau du tire larme ou de la bluette sentimentale.
Plus que par le scénario encore, le déceptif provient d’un manque de merveilleux dans les images que le voyage vers l’infini et au-delà nous donne à voir. Des mondes stériles qui se limites à un coin de désert, fusse t-il d’eau !. Le grandiose n’est qu’éphémère et déjà vu mainte fois ailleurs (et chez lui en auto référence stérile) et parfois en mieux.
Dans ce film, celui réussi par un autre, les twist sont bien intégrés, les thèmes de l’amour, de la foi, des intérêts personnels,des promesses impossibles, de l’espérance, de la faiblesse des scientifiques tenant leurs équations pour absolues ont leur effet fulgurant sur le coup mais sont noyés dans la naïveté qui suit. Les échos à 2001 (et d’autres) sont nombreux, pas à son avantage, mais sans, miracle, être néfaste, comme un bel hommage à ce qui est insurpassable depuis 46 ans.
Le tout s’attachant seulement a être un dispositif scientifico-phylosophique hollywoodien à vouloir sauvé l’humanité d’un fléau écologique auquel la faute (forcement) n’est jamais mise en exergue.
Nolan évacue aussi en grande partie la part sombre de ces scripts qui faisait de ces précédents film des perles noires fascinantes. Là où il transcendait la banalité relative d’un sujet ou celle marketé d’un super héros, dans l’ambition de son dernier sujet, dans une mise en image presque anodine, il nous rend une copie un peu pâlichonne.
Beau et bon film, mais rien de plus.
Hello widescreen,
Voilà un avis très détaillé et argumenté sur INTERSTELLAR.
Tu as donc été un peu déçu comme nous.
Tu soulignes des éléments très intéressants dont nous n’avons pas parlé :
_ la déception visuelle lorsque Nolan filme l’Espace et les autres planètes. On est d’accord avec toi.
Surtout après le récent GRAVITY qui nous avait offert des images impressionnantes de l’Espace, et jamais vues jusqu’à présent au cinéma …
_ autre très bonne remarque au sujet du manque de noirceur dans les personnages et la narration d’INTERSTELLAR.
Nolan nous avait effectivement habitué à nuancer ses personnages et ses récits (et ce, depuis MEMENTO d’ailleurs), en ne dessinant jamais des personnages parfaits, mais enclins à pencher du côté obscur.
Dans INTERSTELLAR, on ne retrouve pas cela, et les personnages principaux sont noyés dans un déluge de bons sentiments à la limite de la mièvrerie, on est d’accord (McConaughey, Michael Caine, Anne Hathaway, Jessica Chastain, …)
Seuls peut-être les personnages de Matt Damon & celui de Casey Affleck bénéficient d’un peu de nuance, mais ils sont si secondaires et donc peu développés, que cela ne va pas bien loin.
Merci beaucoup de ton retour sur le film !
Vu aujourd’hui et je ne suis pas sûre d’avoir tout compris, et surtout je suis incapable de dire si j’ai aimé ou pas ..
Tout d’abord je n’ai pas trouvé les acteurs principaux convaincus et convaincants. ( En particulier sur les scènes où il fallait de l’émotion , je n’ai rien ressentie) Je ne sais pas non plus où le réalisateur veut nous emmener, ni ce qu’il a envie de nous dire. Je pense que j’aurais préféré voir les différentes planètes où ils se posent que des questions métaphysiques et de la poussière sur des champs de maîs à n’en plus finir.
Certaines scènes sont belles en particulier la fin entre la fille et le père à travers la dimension tridimensionnelle ..
La musique est magnifique et Hans Zimmer confirme une fois de plus son talent. C’est l’un des points forts du film.
Maintenant je n’ai rien compris à la fin ? Et je ne sais pas où Cooper s’envole..
Bref je suis un peu larguée tout comme pour 2001 sauf que je n’ai jamais réussis à aller jusqu’au bout, mais je ne peux pas dire que Nolan n’a pas d’imagination, mais je ne sais pas ce qu’il a voulu dire..
Bonjour Eleane,
D’abord, merci pour ton avis très détaillé et plein de sincérité.
On te rassure, nous aussi Christopher Nolan nous a un peu perdu, et il y a clairement des parties entières du film qui nous ont échappé.
Comme toi, nous n’avons pas été émus par les personnages, et cela est clairement gênant car le réalisateur insiste quand même longuement, et à plusieurs reprises, sur les relations entre ses personnages, et les enjeux d’ordre émotionnel.
Je pense qu’à trop vouloir faire complexe et scientifique, Nolan a malheureusement laissé de nombreux spectateurs sur le bord de la route de son voyage spatial. C’est dommage.
Merci encore de ton avis 😉
vous êtes durs avec ce pauvre Nolan ! Comme vous je me suis perdu dans les méandres scientifiques de la relativité , du trou noir et autres explications pseudos scientifiques ! L ellipse dans le trou noir me paraît vraiment bizarre car ça coince au niveau des messages reçus !un peu decu également du visuel dans l espace à notre époque il pouvait faire beaucoup mieux que ce vaisseau sorti des années 80 tout comme ce robot !par contre je me suis attaché à la relation père fille et Jessica châtain a apporté l émotion nécessaire ! Un peu de mal avec Anne hataway …
Malgré tout cela , je n ai pas vu passe les 2 h49 et ce film me fait réfléchir et me donne envie d’aller le revoir histoire de bien comprendre !
Sinon à la fin il part bien rejoindre Anne hataway sur la planète où elle se retrouve seule non ?
Bonjour Jonh Doe,
Oui, on a été dur dans notre avis sur INTERSTELLAR.
Mais on est sorti tellement énervé et agacé par cette toute fin de l’histoire, et ces moments ultra pathos insupportables, que les meilleurs moments du film ont été un peu occultés par cette fin.
Je n’en ai pas parlé dans mon article, mais comme toi, j’ai trouvé aussi les images dans l’Espace pas forcément de très grandes qualités, surtout un an après GRAVITY où Cuaron avait créé des images incroyables de l’Espace.
Pour la fin, je pense que le personnage d’Anne Hathaway est seule sur l’autre planète. Je l’ai compris comme ça. 😉
Film vu hier, avec initialement beaucoup d’attentes, qui, après avoir lu pas mal de critiques pas vraiment dithyrambiques, étaient nettement moins importantes au début de la séance… Heureusement.
Comme pas mal d’autres spectateurs, je suis sorti sans vraiment savoir si j’avais aimé ou détesté le film; je pense que c’est un peu des 2 (avec 2h50, on peut facilement alterner les 2 opinions d’une séquence à l’autre).
A force de vouloir faire un film qui marquerait le cinéma de SF, je trouve que les « Nolan » se sont un peu perdus en route. En particulier, ils ont ont un peu dérapé de « clin d’oeil » à « pompage bien marqué » (et remarqué) au sujet de 2001 l’Odyssée de l’Espace: préambule sur Terre (très long chez Nolan…); arrimage d’un vaisseau; c’est le vaisseau principal et pas une grande base spatiale qui tourne sur lui-même; c’est un humain et pas un ordinateur qui ment et cherche à nuire à l’équipage principal; c’est un trou noir et pas le monolithe (rappelé par les robots) qui est un passage de retour vers les terriens.
Le manque de rythme du film laisse le temps au spectateur de se rendre compte des trous du scénario en cours de projection: quoi ? on va envoyer ce qu’il reste d’humanité sur une planète qui subit l’influence d’un trou noir ou une planète entièrement recouverte de glace ? Pas très crédible, même vu de l’espace. Dans la galaxie où arrive le vaisseau, il y aurait une douzaine de planètes qui sembleraient habitables, dont 3 le semblent encore plus, à très faible distance les unes des autres ? (il faut 2 ans pour aller de la Terre à Saturne, mais il n’est plus question de trajets aussi longs une fois le trou de verre franchis). Un homme à pieds se déplace plus vite sur un glacier qu’un vaisseau qui vole par dessus (!?!?). Si l’humanité a trouve comment se déplacer facilement et habiter dans l’espace, pourquoi personne n’est repassé de l’autre côté du trou de verre ?
Je dois avouer que je n’ai toujours pas compris comment le fameux plan B devait être mis en oeuvre: comment l’humanité à sauver devait passer d’un petit conteneur de tubes à une population d’êtres humains ? Ils comptaient faire comme dans Prometheus ???
Bref: j’ai trouvé Interstellar nettement moins nul que Contact (qui est parfois cité comme référence), mais néanmoins pas satisfaisant, surtout par rapport au buzz d’avant sa sortie et à certaines critiques particulièrement élogieuses.
Ma critique :
ZzzzzzzZZzzzzzZZzzzzzz
Voilà, très constructif j’avoue… Par contre je garderai bien la première partie du film pour en faire autre chose. La mise en place est réussie pour moi. Dès que la science s’en mêle, Nolan m’a perdu !
Autre bon point : je revois du coup mon jugement sur Gravity qui est moins nul qu’avant hier ^^
Salut Cédric,
Merci pour ton retour !
On se rejoint sur l’errance scientifique du film, si je comprends bien 😉
Pour ma part, j’ai vraiment apprécié le film, les scènes de pathos m’ont ému jusqu’aux larmes et c’est surement la différence entre ceux qui ont été immergé dans le film et les autres. Ainsi, je n’ai pas vu passer les 2 heures 50, les scènes « stressantes » ont aussi fonctionné, la musique m’a transporté.
Pourtant, je ne suis pas forcement bon public mais la tout s’est déroulé logiquement, bien qu’en sortant du film, et c’est ce que j’aime chez Nolan, je me retrouve à triturer mon cerveau pour tout remettre en place comme pour inception, avec en plus le coup du « je reste assis sur mon siège un petit moment » tellement j’étais dedans.
J’étais été servi par les twists, avec un scénario riche, de la matière et c’est une autre qualité des films de Nolan, il y a plusieurs lectures. Des petits défauts, une manière de filmer assez académique/classique comme toujours chez Nolan, manque un peu plus de vue de l’espace.
Bonjour Gabriel,
Merci beaucoup de ce commentaire super intéressant sur INTERSTELLAR 🙂
Le film t’a donc totalement conquis, y compris les parties un peu + larmoyantes et + sentimentales.
C’est vrai que pour nous, ça nous a beaucoup bloqué, et comme on le disait, surtout la dernière demi heure.
Ton message encourage vraiment à aller voir le film, et ça c’est important ! 🙂
Merci encore de ton avis très sincère, et à bientôt sur Go with the Blog !
Je signale quand-même que la fin d’Interstellar est bien plus compréhensible que 2001, et que je trouve (je ne suis pas un grand matheux mais juste un éléve de 1er ES) que les théories scientifique, qui sont crédible, ne sont pas incompréhensible. Pour moi Interstellar est une expérience intense mais inquiétante car le monde qui y est décrit représente l’un des futur les plus réalistes de l’histoire du cinéma…
Bonjour Turgo,
Merci beaucoup de ton avis et de tes infos complémentaires, c’est très intéressant d’avoir le regard de quelqu’un qui a la tête dans le sujet !
Perso, j’avoue, j’ai été un peu perdue par certaines théories et l’avalanche de termes un peu trop techniques à mon goût.
À bientôt sur Go with the Blog ! 🙂
Juste un message pour témoigner d’un avis critique peu représenté mais qui doit surement parler à certains amateurs de science fiction :
Pour moi c’est une déception aussi bien sur le plan du scénario que de la narration et de l’esthétique. Je trouve que les thématiques du film ont été mal exploitées. Le voyage spacio-temporel, l’exploration d’autres mondes, la découverte de l’inconnu… il y avait moyen de faire quelque chose d’épique avec ces thématiques mais malheureusement tout à été réduit à des perspectives à dimension humaine dans une formule surfant sur le mélodrame et les enjeux personnels des protagonistes.
Pendant 1 heure on attend le grand saut dans l’inconnu en se persuadant que le réalisateur nous prépare à un spectacle qui défie l’imagination (surtout avec tout le tapage fait autour du film), et lorsque les choses démarrent, elles s’enchaînent finalement de manière tout aussi banale que l’introduction, sans l’alchimie du mystère, sans la magie de la découverte, sans panorama, sans envergure, sans saveur…
Les aspects scientifiques du film sont mal traités, mal exploités. Certes ils pouvaient être compliqués à comprendre pour le spectateur lambda mais ouvrez un livre de Carl Sagan, écoutez parler un André Brahic à propos de l’espace : ils arrivent à vous émerveiller car ils ont le talent pour ça. Ici on nous délivre la recette habituelle du survol général des idées pour pas endormir le spectateur et au final on passe à côté de 90% de l’intérêt du film.
Enfin, et pour moi c’est le plus gros défaut du film, Nolan ne sait pas filmer l’espace. C’est à se demander si il a perçu la puissance de ce qu’il avait entre les mains. Ou est le gigantisme ? Ou sont les visions ? Quand on voit un plan large avec Saturne il dure à peine 5 secondes on a même pas le temps d’apprécier le spectacle. Il me semblait pourtant que l’espace était au centre de l’histoire… On assiste à des plans rapprochés du vaisseau sans aucune dimension. Même les plans du trou noir sont affreusement courts. Pire, il n’y a pas un seul plan de paysages d’exoplanètes avec des satellites ou des planètes flottant dans le ciel à l’horizon pour nous émerveiller de l’étrangeté des mondes que l’homme aura peut être un jour l’occasion d’explorer. Est-ce que Nolan a seulement une fois ouvert un bouquin consacré à des peintres comme Chesley Bonestell pour percevoir la force visuelle qu’il y a derrière cela ? Ou est l’exploration à proprement parler ?
Bref pour moi c’est une déception totale. Faire un film accessible ne signifie pas faire un film fade. Il n’y a dans ce film aucun parti pris esthétique et d’ailleurs arrêtons de le comparer à 2001 il ne lui arrive pas à la cheville. J’ai vu récemment un court métrage intitulé Wanderers, il parvient en 4 minutes à provoquer plus d’émerveillement que Interstellar. Le jour ou un réalisateur parviendra à nous pondre un film avec ces qualités, on pourra commencer à parler de science fiction et éventuellement comparer avec 2001.
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Moi ce qui m’amuse c’est que tout le monde montre 2001 : L’Odyssée de l’Espace comme un chef d’oeuvre, mais pourquoi?
OK pour son époque c’était une belle prestation, mais franchement on s’endort aussi bien devant les 2 films…
Certes Nolan a repris quelques éléments de 2001, mais quel film de SF ne l’a pas fait?
Pour moi aucun des 2 films sont des chef d’oeuvre, les 2 ont des défauts et des qualités mais traînent trop en longueur…beaucoup trop…et on s’ennuie devant les 2 films au bout de 2h…
Chacun ses goûts, mais dire que Interstellar est moins bon que 2001 est un peu facile et banal, autant comparer avec Contact dans ce cas…
Bonjour Yopyop,
D’abord, merci de nous faire partager ton avis sur le film !
Comme tu as pu le lire dans notre article, nous avons un avis mitigé sur INTERSTELLAR.
Par ailleurs, concernant 2001 L’ODYSSÉE DE L’ESPACE, il ne me semble pas qu’on parle de chef d’œuvre. Mais force est de constater que c’est un film fondateur de la SF au cinéma.
Et c’est justement parce que beaucoup de réalisateurs s’inspirent du film de Kubrick (comme tu le dis toi-même 😉 ) que l’on peut considérer que 2001 L’ODYSSÉE DE L’ESPACE comme un film très important de la SF au cinéma ! 😉
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