Un film qui s’ouvre en rendant hommage au regretté Kim Jong-il ne peut pas être foncièrement mauvais. Si dès à présent vous êtes choqués ou mal à l’aise, ne perdez pas votre temps et n’allez pas voir THE DICTATOR.
Si au contraire vous aimez l’humour irrévérencieux et cynique, bienvenue dans la République du Wadiya, dirigée de main de fer par l’Amiral Général Aladeen. Ce dernier doit se rendre à New York afin de prononcer un discours important au sein de l’hémicycle de l’ONU ; mais tout ne va pas se passer comme prévu …
En effet, Aladeen est victime d’un complot et après une tentative d’assassinat ratée, il se retrouve perdu dans New York avec pour seul objectif : déjouer la machination contre lui et revenir au pouvoir. Toutefois tout n’est pas simple quand vous êtes un dictateur à l’ego démesuré et à l’extravagance sans limite et que brutalement, vous devenez un citoyen ordinaire.
Si l’histoire n’est pas d’une originalité folle, elle est l’occasion pour Sacha Baron Cohen de revenir sur le grand écran pour la quatrième fois après le désormais célèbre BORAT ou le moins bon BRÜNO.
Le comédien adepte des déguisements improbables, incarne avec fougue ce tyran autoritaire, et si officiellement il s’est inspiré d’une biographie de Saddam Hussein, le personnage fantasque et illuminé qu’est l’Amiral Général Aladeen ressemble étrangement à Kadhafi pour son goût immodéré du culte de la personne, sa cruauté et ses frasques innombrables. C’est l’occasion pour Sacha Baron Cohen de tirer à boulets rouges sur ces despotes de manière extrêmement drôle. Le début du film est explosif et nous montre le quotidien et la démence du Leader Suprême à Vie qui passe son temps à corrompre son entourage, torturer et gaspiller sa fortune dans des délires qui ne servent qu’à affirmer son despotisme (il organise ainsi ses propres Jeux Olympiques dont il est multiple médaillé d’Or).
On retrouve dans THE DICTATOR tous les ingrédients qui font le succès de Sacha Baron Cohen : humour outrageusement et politiquement incorrect, parodie fantasque, et souci du détail – ne pas hésiter à perdre son regard dans les décors qui fourmillent d’absurdités et de petits clins d’oeil -. Le héros est machiste, raciste, intolérant et bien pire encore, ce qui à chaque scène, est l’occasion de gags et dialogues scandaleux qui déclenchent le rire ; car on se moque de ce personnage odieux osant dire tout haut ce qu’on ose même pas penser tout bas !
Le film est très rythmé, les blagues fusent sans temps mort. Alors si l’une ne fonctionne pas tout à fait, la suivante vous fait rire et oublier aussitôt la précédente. On regrette cependant que certaines séquences humoristiques tombent par moments dans l’humour pipi-caca, gâchant un peu les efforts d’irrévérence satirique du réalisateur Larry Charles et de son acteur principal.
Malgré tout, une des qualités du long-métrage est de pouvoir faire passer un bon moment au spectateur à la fois avec un humour complètement primaire (pousser un enfant dans le rayonnage d’une supérette), et aussi avec un humour bourré de références, cynique et plus réfléchi. Derrière cette pantalonnade assumée se cache un discours plus étoffé. On pense notamment à une scène où le dictateur expose sa définition très personnelle de la démocratie, qui est en réalité un brûlot très acerbe envers les États-Unis et bon nombre d’autres pays considérés comme des ‘grandes démocraties’.
C’est ce mélange qui rend THE DICTATOR savoureux, et sans doute l’une des comédies à ne pas manquer cette année, en tout cas très certainement la plus impertinente !
THE DICTATOR, sortie en France le 20 juin 2012.
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Article rédigé par Lui.
3 réponses sur « THE DICTATOR : politiquement indispensable ! »
[…] nord-coréen ou à défaut des régimes dictatoriaux, à l’instar de l’excellent THE DICTATOR réalisé par Sacha Baron Cohen. Et c’est là, la grande déception : le film ne trouve pas […]
[…] loin de là, nous reconnaissons être assez amateurs des films de SACHA BARON COHEN de ALI G à THE DICTATOR mais rapidement ici ce long-métrage se contente d’accumuler des grossièretés sans […]
[…] comme STAR WARS, ÉPISODE II : L’ATTAQUE DES CLONES (en 2002), ou inspirant le Palais dans THE DICTATOR de Sacha Baron Cohen (en […]