THE LOST CITY OF Z : la mystérieuse cité d’or

Réalisateur fascinant et adoubé autant par les cinéphiles que par la critique, James Gray nous propose son sixième long-métrage avec THE LOST CITY OF Z. Et pour la première fois dans sa filmographie, il adapte un roman, « La Cité Perdue de Z » écrit par David Grann.

S’inspirant des aventures de l’explorateur et colonel britannique Percy Fawcett, THE LOST CITY OF Z raconte sa quête incessante et étalée sur plusieurs décennies d’une mystérieuse cité perdue dans la jungle amazonienne, entre 1906 et 1925.
Alors que son tout premier voyage, ordonné par la Société Géographique Royale d’Angleterre, a pour objectif de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie, Percy Fawcett découvre le sort réservé aux indiens d’Amérique du Sud ; surtout, il est convaincu de l’existence d’une cité ancienne et très élaborée, dont la découverte pourrait bouleverser l’opinion et la vision qu’ont les occidentaux des indiens et des civilisations amérindiennes.

En 2013, James Gray nous surprenait en réalisant son premier film en costumes avec THE IMMIGRANT, alors que jusqu’à présent, de LITTLE ODESSA à LA NUIT NOUS APPARTIENT (WE OWN THE NIGHT), il s’était uniquement consacré à des récits contemporains mais sombres, des histoires de famille, de mafia, parfois les deux en même temps.
Nouvelle exploration ici avec THE LOST CITY OF Z pour le cinéaste américain, en abordant un genre nouveau, celui du film d’aventure historique. Autre nouveauté également, il n’a pas fait appel à Joaquin Phoenix, son acteur fétiche, avec qui il avait systématiquement travaillé sur tous ses films jusque lors (à la seule exception de LITTLE ODESSA).

Avec un casting majoritairement britannique, THE LOST CITY OF Z réunit Charlie Hunnam (la star de la série télévisée SONS OF ANARCHY) dans le rôle principal de Percy Fawcett, Sienna Miller, Robert Pattinson, et le jeune Tom Holland (le nouveau Spider-man).

Visiblement très bien documenté, THE LOST CITY OF Z déroule un récit chronologique minutieux, réaliste, mais surtout passionnant. Au fil des différentes missions d’exploration du personnage de Percy Fawcett, le spectateur se prend de passion pour la quête à la fois historique et folle de cet homme prêt à sacrifier sa vie de famille au nom de ce qui devient peu à peu, son unique obsession.

Tourné en décors réels pour ce qui concerne toutes les séquences à travers la jungle, le film de James Gray fait du bien dans une industrie du cinéma saturée de décors numériques ! Enfin un cinéaste qui prend des risques, qui s’imprègne du réel (et avec lui, ses comédiens) pour nous donner à voir et à ressentir à l’écran la dureté de territoires hostiles à l’homme occidental.

James Gray est un réalisateur qui a toujours apporté un soin très méticuleux à l’image, aux couleurs, à l’esthétique de ses réalisations, même les plus violentes parfois, et THE LOST CITY OF Z ne déroge pas à cette règle. Servi par une photographie une fois encore très soignée et en adéquation avec son sujet, cette histoire d’exploration dépasse le simple fait historique pour raconter surtout une aventure humaine, une aventure d’hommes en quête de l’inconnu.

Archi convaincant, Charlie Hunnam impressionne par la force et le déterminisme qu’il insuffle à son personnage, beaucoup plus complexe qu’il ne pouvait y paraître de prime abord. Tiraillé entre son épouse aimante qui est son meilleur soutien (l’impeccable Sienna Miller), et entre son désir obsédant – voire dévorant – d’aller au bout de sa quête absolue, le personnage de Percy Fawcett n’est pas qu’un simple aventurier : humaniste, ami fraternel et fidèle, il cherche à accomplir quelque chose de grand, quelque chose qui finit sans doute par le dépasser.

À ses côtés, l’acteur Charlie Hunnam est accompagné par un Robert Pattinson au diapason. En dépit de son rôle secondaire et en retrait, incarnant en plus un homme très peu bavard, Robert Pattinson parvient à donner une vraie présence à son personnage.
À certains moments, dans cette jungle si hostile et imprévisible, il n’est pas sans rappeler un peu John Hurt dans MIDNIGHT EXPRESS (petites lunettes, barbe mal taillée, cheveux sales …), qui tenait aussi un rôle secondaire dans ce film et pourtant si important pour le personnage principal, exactement comme Pattinson avec Hunnam.

À travers ce voyage – ou plutôt ces voyages – en Amazonie à la recherche de cette mystérieuse cité d’or, James Gray continue de travailler et de questionner des thématiques qui lui sont visiblement chères, et ce depuis son tout premier film : la famille, les liens familiaux, l’amitié et plus particulièrement l’amitié fraternelle, la filiation, la relation père-fils (cf. THE YARDS et LA NUIT NOUS APPARTIENT).
Dans THE LOST CITY OF Z, plus le film progresse, plus l’on se demande si Percy Fawcett ne veut pas autant retourner dans la jungle pour achever sa quête de cette cité perdue, que pour être entouré de ceux qui lui sont chers, qui le rassurent et donnent un sens à son existence, qu’il s’agisse de ses compagnons de voyage dans un premier temps, ou de son fils aîné dans un second temps.

Derrière son apparent classicisme, THE LOST CITY OF Z n’en demeure pas moins un film historique vraiment captivant, qui fait se confronter deux mondes si opposés, le Royaume britannique du début du XXème siècle, intellectuel et économiquement puissant, et la jungle amazonienne sauvage, mystérieuse, et qui cache peut-être quelque part les traces de civilisations bien plus évoluées et puissantes que ce que les britanniques ne l’imaginaient à cette époque.

Et une fois n’est pas coutume, derrière la grande Histoire il y a la plus petite, l’histoire intime d’un homme riche de son désir, de ses passions, de sa fidélité aux autres et surtout à ses camarades d’expédition, et qui n’a jamais cessé de croire en son destin.

THE LOST CITY OF Z, sortie en France le 15 mars 2017.

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Article rédigé par Elle.

4 réponses sur « THE LOST CITY OF Z : la mystérieuse cité d’or »

Salut,

Oui, on peut le penser avant d’avoir vu THE LOST CITY OF Z.
Après, l’histoire est vraiment davantage tournée vers des questions de famille, de quête de soi-même et de relations à l’autre.
L’aventure dans THE LOST CITY OF Z n’est au fond, pas le sujet premier, en y regardant de + près. 🙂

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