Depuis quelques temps, les héros musclés de notre adolescence reviennent en force sur nos grands écrans. En force, c’est le cas de le dire lorsqu’il s’agit de l’ancien gouverneur de Californie, également ancien champion de culturisme, mais surtout de celui qui reste comme l’éternel Terminator, on parle bien sûr d’Arnold Schwarzenegger.
Dans LE DERNIER REMPART de Kim Jee-Woon, il campe le shérif d’une petite bourgade située le long de la frontière mexicaine. Petite ville où il ne se passe a priori jamais rien, et le lieu idéal pour un ex-flic qui ne désire qu’une seule chose, finir sa carrière au calme. Mais tout ceci tombe à l’eau le jour où un dangereux chef de cartel en cavale décide de choisir précisément cette ville pour franchir la frontière et se réfugier au Mexique. Arnold Schwarzenegger devient alors LE DERNIER REMPART pour l’arrêter.
Comme nous le disions, Hollywood a décidé depuis peu de remettre sur le devant de la scène les gros biscottos des années 80 et 90, la preuve avec le succès l’an passé de EXPENDABLES 2 où Arnold Schwarzenegger y faisait déjà de brèves apparitions sous forme de clins d’œil, et en attendant la sortie cette année du film DU PLOMB DANS LA TÊTE où Sylvester Stallone retrouvera un premier rôle.
Avec LE DERNIER REMPART, Schwarzy renoue lui aussi avec un rôle principal, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a le recul nécessaire pour jouer sur le côté ‘je suis trop vieux pour vos conneries’. En effet, dès sa première apparition à l’écran, il accepte de jouer à fond la carte de l’humour et de l’auto-dérision, et c’est une des réussites du projet. Sans chercher à aucun moment à cacher son âge avancé, l’acteur déplace sa carcasse massive et vieillissante avec pénibilité, et il assume totalement son statut d’ex-star sur le retour qui est passée entre temps par la case ‘has-been’. À plusieurs reprises, le film se joue de cette position avec la complicité de l’acteur, et c’est une idée particulièrement intéressante, plutôt rare, et finalement assez neuve au cinéma.
En outre, LE DERNIER REMPART est aussi en quête d’humour dans de nombreuses séquences et dialogues, mais malheureusement sur ce point, force est de constater que ça ne fonctionne pas à tous les coups. Alors que la première moitié du film se veut premier degré et se prend au sérieux, déroulant une chasse à l’homme avec grands renforts de moyens techniques, d’hélicoptères, de grosses voitures et d’hommes du FBI, la seconde partie en revanche vire à la gaudriole, et c’est un peu tout le problème du film qui n’arrive jamais à trouver le ton juste. On se perd dans les méandres de cette rupture de ton excessivement perturbante.
Toute la seconde partie du DERNIER REMPART se transforme donc en une sorte d’Agence Tous Risques où une bande de bras cassés bouseux tente de stopper le méchant en fuite. On s’arrête quand même un instant dans cette équipe sur la performance foldingue de Johnny Knoxville (inoubliable membre de Jackass), qui incarne un vrai-faux Looping totalement barré. Mais il est bien le seul à tirer son épingle du jeu, il faut l’avouer.
Et Arnold dans tout ça, nous direz-vous ? … Si l’on apprécie son auto-dérision, du côté des scènes d’actions il est évident que le poids des années se fait ressentir, et son manque de vivacité, déjà flagrant dans tout le film, en devient assez gênant dans la baston finale à mains nues.
Autour de lui, les seconds rôles ramassent les restes et servent essentiellement de faire-valoir. Quant à Eduardo Noriega qui interprète Cortez le chef de cartel, on l’a connu dans de meilleures postures tant ici son personnage archi caricatural manque cruellement de densité, de grandeur et de crédibilité. Et comme très souvent, lorsque le méchant d’un film d’action n’est pas bon, c’est tout le film qui en pâtit. On se demande aussi ce qu’avait mangé Forest Whitaker (ici le chef du FBI) à la cantine sur le tournage, fort peu inspiré dans ce long-métrage.
Avec des scènes d’actions pas très bien réalisées (à l’exception d’une séquence nocturne de barrage forcé), un casting en déperdition et un vrai gros souci de cohérence dans le ton, LE DERNIER REMPART cherche à jouer sur tous les tableaux et à être partout, pour finir par être malheureusement nulle part.
On conclut sur une grosse déception et le regret d’un projet pourtant alléchant. Un film à voir donc sans réelle attente, et à réserver aux inconditionnels d’Arnold Schwarzenegger.
LE DERNIER REMPART, sortie en France le 23 janvier 2013.
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Article rédigé par Lui.
Une réponse sur « LE DERNIER REMPART : Shérif, fais-moi peur ! »
[…] à l’écran dans GANGSTER SQUAD), et de Jaimie Alexander que l’on peut voir dans LE DERNIER REMPART. Qu’en est-il vraiment de ce film d’action […]