Sorti en 2013, le premier film INSAISISSABLES avait décroché la timbale à la fois au box office et auprès des critiques : plus de trois millions de spectateurs en France, et 350 millions de dollars de recettes dans le monde (pour un film qui en avait coûté 75) !!
Logiquement, une suite a alors été rapidement mise en chantier. Tout le monde rempile (ou presque), puisque seules la rousse Isla Fisher manque à l’appel, et la française Mélanie Laurent (dont l’absence dans cette suite n’est pas évoquée, mais passons).
Ceux que l’on appelle les Quatre Cavaliers – des magiciens professionnels avec chacun avec sa spécialité (mentaliste, close-up, évasion …) – , ont échappé un an plus tôt au FBI, et depuis, ils vivent cachés et isolés. Mais ils sont amenés à se réunir à nouveau, bon gré mal gré, sous l’impulsion d’un jeune magnat de la technologie qui veut s’emparer d’une carte électronique permettant d’accéder à toutes les données informatiques privées du monde entier.
INSAISISSABLES 2 reprend grosso modo les mêmes recettes et la même architecture globale que le premier film. En même temps, les scénaristes auraient tort de se priver des éléments qui ont séduit le public en 2013. On retrouve ainsi l’esprit ludique et la mise en avant du travail d’illusion des magiciens.
Les Quatre Cavaliers restent des personnages super attachants, dont la malice et l’humour sont toujours aussi jubilatoires. L’alchimie entre les comédiens, qui se connaissent maintenant bien, se ressent clairement à l’écran, et il semble que tous reprennent leur rôle respectif avec un vrai plaisir. Jesse Eisenberg et Woody Harrelson gardent toujours une longueur d’avance sur leurs petits camarades, amenant même quelques taquineries plutôt amusantes entre leurs personnages.
Dave Franco, le charmeur de la bande, continue de montrer qu’il est un acteur convaincant ; et la petite nouvelle dans ce quatuor, Lizzy Caplan (qui ‘remplace’ plus ou moins Isla Fisher), creuse discrètement son sillon, même si son personnage est sans doute inutilement trop bavard, surtout dans ses premières scènes.
Pour compléter ce casting, outre les toujours irréprochables Mark Ruffalo, Michael Caine et Morgan Freeman (déjà présents dans le premier volet), c’est un Daniel Radcliffe barbu qui se colle au rôle du ‘méchant’ de l’histoire. Et on peut dire qu’il s’en sort vraiment très bien dans cette posture de fils-à-papa enfoiré sur les bords, prêt à tout pour arriver à ses fins !
L’acteur et son personnage contribuent d’ailleurs à amener un peu de fraîcheur et du neuf à cet INSAISISSABLES 2, qui pour le reste ne prend vraiment pas beaucoup de risques.
Si le spectateur trouve un réel plaisir à revoir cette équipe de magiciens illusionnistes voleurs et arnaqueurs, l’enthousiasme est malheureusement de courte durée. INSAISISSABLES 2 n’a pas la même explosivité que son prédécesseur, ni le même panache.
Mais surtout, deux aspects fondamentaux sont cruellement en perdition : d’abord le scénario, qui souffre de terribles manques de cohérence et se perd dans d’inutiles complexités, souvent absurdes et très maladroites. Là où le premier film entourloupait le spectateur dans de vraies illusions et des arnaques plutôt bien foutues, cette suite manque d’inventivité sur ce point, et se réfugie du coup dans une narration lourde et plombée par des dialogues souvent interminables, vides, et faussement compliqués.
De plus, on a ajouté ici des éléments de psychologie familiale (la relation père/fils, la relation frère/frère, etc …) qui sont terriblement mal exploités : au lieu de donner éventuellement un peu de profondeur aux personnages, ils ne font qu’embourber l’histoire dans des séquences pénibles et plombantes.
D’autre part, le français Louis Leterrier qui avait réalisé INSAISISSABLES en 2013, a cédé sa place à Jon M. Chu, se contentant d’être simplement co-producteur. Moins inspiré que Leterrier, le réalisateur américain ne parvient pas à impulser la même énergie, ni à maîtriser le rythme de son film, un rythme qui s’effrite et qui connaît trop de hauts et de bas au fil du récit.
De la même manière, la bande originale qui était assez canon dans le premier film, manque là aussi d’originalité. Surtout, les tours de magie et d’illusion ne sont que trop peu (et trop mal) exploités. INSAISISSABLES 2 n’apporte pas vraiment le spectacle visuel que l’on est en droit d’espérer, en particulier pour la grande séquence de fin qui tombe un peu à plat, alors que le premier film avait justement su nous en mettre plein la vue dans sa dernière partie.
Le principal souci d’INSAISISSABLES 2, c’est de chercher davantage à en faire un film de conspiration mondiale et de traque policière, plutôt que d’exploiter le thème de l’illusion et des tours de magie dans leur pleine grandeur, voire leur démesure.
Les Quatre Cavaliers, personnages certes au capital sympathie indéniable et très bien incarnés, ne passent que trop peu de temps sur scène et en démonstration de leur talent (à l’exception de cette séquence de cambriolage bien menée), et ne peuvent pas ainsi apporter l’énergie du show et l’électricité du spectacle (visuel comme scénaristique) que l’on pouvait attendre. Reste néanmoins un divertissement sympathique, porté par des acteurs impliqués et séduisants. En espérant que le troisième volet, déjà signé, n’ait pas peur de voir plus grand …
INSAISISSABLES 2, sortie en France le 27 juillet 2016.
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Article rédigé par Elle.
2 réponses sur « INSAISISSABLES 2 : la magie opère-t-elle à nouveau ? »
Tout à fait d’accord avec votre critique. Pour moi le film repose en partie sur l’alchimie qui règne entre les acteurs et ce depuis le début.
Maintenant, j’ai trouvé ce film assez brouillon en particulier le show final où je suis restée pas mal sur ma fin, car je n’ai pas tout capté à vrai dire..
J’ai bien aimé la scène ou ils doivent voler le processeur, et c’est tout. La petite nouvelle Lizzy Caplan en fait des tonnes et je ne la trouve pas crédible.
Daniel Radcliffe ne sert pas à grand chose à vrai dire et comme grand méchant on fait mieux.
Ceci dit, je suis quand même curieuse de voir ce qu’ils ont prévu pour le 3, car je trouve les 4 cavaliers relativement attachants et surtout connaître les réelles pouvoir de Mark Ruffalo
Salut Anne,
Avis super complet, merci !!! 🙂
Je suis on-ne-peut-plus d’accord avec toi, le show final est décevant, on s’attend à quelque chose de spectaculaire & de bluffant quand il sont à Londres, et puis il ne se passe pas grand chose.
Lizzy Caplan se retrouve avec un personnage mal écrit, qui surjoue trop, et ses dialogues sont pénibles, comme tu le dis très justement.
Mais je suis aussi d’accord avec toi, ces personnages des Quatre Cavaliers sont hyper attachants, donc malgré tout, on attendra le troisième film avec un plaisir qu’on ne boudera pas. 😉