STAR WARS – LES DERNIERS JEDI reprend l’histoire de cette galaxie lointaine, très lointaine, exactement là où l’avait laissée STAR WARS – LE RÉVEIL DE LA FORCE. Plus que jamais, la Résistance est mise à mal face aux incessantes attaques du Premier Ordre, dont les troupes et les vaisseaux traquent sans relâche ceux qui tentent de résister à son déploiement. Avec à sa tête le Général Armitage Hux et Kylo Ren, qui se partagent tant bien que mal le commandement des assauts, le Premier Ordre est surtout commandé par le mystérieux Suprême Leader Snoke.
Tandis que la Générale Leia Organa s’évertue à conduire les troupes vaillantes mais affaiblies de la Résistance, la jeune Rey se rend sur la planète Ahch-To pour retrouver Luke Skywalker, le dernier Maître Jedi de la Galaxie, et seul espoir pour la Résistance.
STAR WARS – LES DERNIERS JEDI s’affiche comme un Épisode de transition, qui n’est pas sans rappeler à bien des égards L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE. Les batailles intergalactiques se succèdent et s’enchaînent, nous offrant ainsi quelques grandes séquences épiques, au rythme effréné. Entre deux explosions de X-wing, les troupes de la Résistance essuient de dramatiques revers, allant parfois jusqu’au sacrifice de certains équipages ou d’individus prêts à tout pour combattre le Premier Ordre.
L’espoir est le maître-mot du film. C’est sa quête permanente – et surtout comment l’alimenter -, qui occupe le cœur du récit. De la Princesse Leia à Rey, en passant par Luke Skywalker et aussi Kylo Ren ou encore la Vice-Amiral Holdo (nouveau personnage, incarné par l’impeccable Laura Dern), tous ses personnages interrogent la notion d’espoir, le sens à lui donner, et sa subsistance face aux Côté Obscur de la Force.
Dans STAR WARS – LES DERNIERS JEDI, la plupart des personnages sont en quête d’eux-mêmes et de cet espoir intérieur, qu’il s’agisse des personnages les plus importants comme les seconds rôles (on pense par exemple au personnage de Rose Tico, simple membre de la maintenance à bord de la flotte de la Résistance, interprété par l’énergique Kelly Marie Tran).
Mais ne nous y trompons pas, STAR WARS – LES DERNIERS JEDI privilégie avant tout l’action. Certes, il y a bien toute cette narration initiatique en parallèle entre le personnage de Rey et un Luke Skywalker reclus dans sa tanière, loin des préoccupations de la galaxie … Et si cette partie du film – racontée par intermittence entre deux séquences à bord de la flotte de la Résistance -, se révèle clairement la plus intéressante d’un point de vue narratif et surtout du point de vue développement de la saga, elle n’est qu’un fil rouge auquel se raccroche le réalisateur pour tenir en haleine la fanbase de l’univers imaginé par George Lucas.
On en apprend davantage sur les raisons de l’éloignement de Luke Skywalker, et même sur ses liens avec Ben Solo devenu Kylo Ren. Entre sentiment de culpabilité et d’échec, le dernier Maître Jedi (toujours aussi formidablement incarné par Mark Hamill) permet au film de s’inscrire pleinement dans la saga, en convoquant (visuellement, ou dans les dialogues) les grandes figures Jedi (attention, retour surprise en vue le temps d’une séquence).
Après J.J. Abrams pour STAR WARS – LE RÉVEIL DE LA FORCE, c’est Rian Johnson qui prend ici les commandes de la réalisation de cet Épisode VIII (J.J. Abrams est tout de même présent en qualité de producteur). Essentiellement connu pour l’étonnant et passionnant LOOPER sorti en 2012, Rian Johnson se permet davantage de libertés avec la saga que n’avait pu en prendre J.J. Abrams il y a deux ans. On est un peu moins dans cet état d’esprit d’héritage à porter et à honorer ; mais c’est finalement assez normal, puisqu’à la différence de l’Épisode VII en 2015, il s’agit moins ici de renouer avec l’univers STAR WARS que de le déployer vers de nouveaux horizons.
Rian Johnson a ainsi moins cherché à se connecter avec l’héritage STAR WARS. S’il ne manque pas tout de même de citer le passé et de s’y référer subtilement (un hologramme vintage par-ci, la remise en service de vieux vaisseaux de la Résistance par là, le souvenir de Han Solo, une bataille dans un décor blanc rappelant clairement la planète Hoth de L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE, etc.), il mise avant tout sur la bataille que se livre sans relâche le Premier Ordre et la Résistance.
Visuellement, STAR WARS – LES DERNIERS JEDI est un quasi sans-fautes ! À l’exception de quelques ratages dans les SFX (notamment dans la bataille de fin – les tranchées -, ainsi que dans des plans sur l’île où vit Luke Skywalker), les effets spéciaux bénéficient comme toujours du gros boulot des équipes des studios Lucasfilm et consorts. L’ensemble est très maîtrisé, et Rian Johnson imprime un rythme percutant tout du long de son film, renforcé notamment par un montage très découpé qui ne fait qu’accentuer cette dimension nerveuse et frénétique du rythme.
Si l’émotion n’est pas forcément à aller chercher du côté de l’histoire à proprement parler, on ne peut pas passer sous silence la prestation de Carrie Fisher, disparue brutalement à la fin du tournage. Éternelle Princesse Leia, l’actrice nous bouleverse (malgré elle) à chacune de ses apparitions.
Il faut dire aussi que la charge symbolique contenue dans ses répliques est immense : on aurait voulu lui écrire le texte de son ultime rôle au cinéma par avance, on ne s’y serait pas mieux pris. Tout cela est évident involontaire et absolument pas prévu, mais ses dialogues prennent une dimension incroyablement prophétique à peine croyable … Il sera difficile de ne avoir les yeux humides à au moins une ou deux reprise(s).
On l’a dit, STAR WARS – LES DERNIERS JEDI est avant tout un épisode de transition. Moins enclin à honorer l’héritage de la saga mais plus axé sur l’énergie et l’action, le film signé Rian Johnson ne déçoit pas, si ce n’est qu’il ne fait guère progresser le récit dans son ensemble.
Il y a bien quelques voiles levés sur le passif et le passé de personnages clé comme Rey, Kylo Ren, ainsi que Luke Skywalker ; mais pour le reste, on se délecte avant tout de séquences d’affrontement épiques et impeccablement gérées. Plus que jamais, STAR WARS est une bataille de tous les instants où chacun lutte en son for intérieur entre le Bien et le Mal, l’espoir et le renoncement.
NDLR : « In Loving Memory of our Princess Carrie Fisher ». Le film est dédié à l’actrice Carrie Fisher, brutalement disparue à la toute fin du tournage.
NDLR : On ne l’a pas mentionné, mais BB-8 (notre chouchou) se dévoue par monts et par vaux à la lutte, et sans lui, la Résistance serait bien dans le pétrin ! 😉
Notre article critique sur STAR WARS – LE RÉVEIL DE LA FORCE.
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STAR WARS – LES DERNIERS JEDI, sortie en France le 13 décembre 2017.
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Article rédigé par Elle.