CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES : on sombre dans l’ennui …

Nous avions laissé Anastasia Steele et Christian Grey de part et d’autre d’une porte d’ascenseur à la fin de CINQUANTE NUANCES DE GREY. Avec plus de 4 millions d’entrées en France en 2015, et plus de 570 millions de dollars de recettes au box office Monde (pour un budget de production de 40 millions de dollars, maxi rentabilité !), le premier film de cette trilogie avait été largement à la hauteur du succès des bouquins qui le précèdent.

On prend donc les mêmes et on recommence, pour une suite que l’on nous annonce ‘plus sombre’ dès le titre du film. Dans CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES, Anastasia et Christian donnent une second chance à leur relation tumultueuse, mais à la condition de tout se dire, de ne plus rien se cacher, y compris leur part d’ombre respective et leur trauma du passé (ce dernier point concernant surtout Christian Grey).


Vous l’avez sans doute compris dès le titre de notre article, CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES nous a impressionné par son vide abyssal et sa façon d’envoyer tout valser ! C’est bien simple, on ne s’encombre même plus ici d’un scénario, d’une narration cohérente, ni de dialogues un tantinet écrits et réalistes. C’est le grand ménage, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la production n’a pas fait dans la dentelle (excepté peut-être pour la lingerie du personnage d’Anastasia, tout au plus).


Si nous n’avions pas forcément été hyper tendres au sujet du premier film (notre article est à lire ICI), nous lui avions au moins reconnu les qualités d’une romance tout à fait convenable, répondant correctement au cahier des charges du genre, même si les promesses d’originalité lui faisaient défaut.

Là avec CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES, on attend désespérément qu’il se passe quelque chose, que le récit progresse, que cette annonce d’une histoire plus sombre et plus mystérieuse prenne corps à l’écran … Toute la première heure du film est une succession de scènes incroyablement ennuyeuses, où les deux personnages principaux échangent des lignes de dialogues inconsistantes.

Le spectateur (ou plutôt la spectatrice) est clairement pris(e) pour un pigeon à qui il est demandé de patienter jusqu’au prochain volet ; car tout dans CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES crève les yeux qu’il n’est ici question que d’un film de ‘remplissage’ pour attendre jusqu’au prochain.

Mais au-delà de cela, c’est qu’on ne prend même pas la peine ici de faire semblant … La production se fout totalement de savoir si les scènes qui se succèdent sont cohérentes entre elles ; on passe dans le plus grand des calmes d’une séquence interminable et sans intérêt sur un voilier (filmée à partir d’un hélico, parce qu’il faut bien dépenser le pognon quelque part quand même), à une séquence de dialogues entre Anastasia et Christian, le tout avec un montage au hachoir proprement stupéfiant de maladresse.

À la réalisation ici, on est allé chercher l’américain James Foley, 63 ans au compteur, et qui a connu  son heure de gloire dans les années 1980 et au milieu des années 1990, notamment en se liant d’amitié avec Madonna. Il réalise COMME UN CHIEN ENRAGÉ en 1986 avec Sean Penn (le mari de Madonna à l’époque), un film pour lequel la chanteuse signe la chanson principale de la bande originale. Et un an plus tard, James Foley dirige WHO’S THAT GIRL (le long-métrage), une comédie romantique censée booster la carrière de la Madone au cinéma …

On ne sait pas bien ce qui a pris à James Foley d’aller se fourrer dans une telle galère (pour info, il tiendra aussi la caméra pour le troisième volet de CINQUANTE NUANCES, les films ayant été tournés en même temps). On espère en tout cas qu’il a comme excuse de ne pas avoir eu le final cut ici, histoire de se dédouaner de cette mise en scène sans rythme, décousue, pâle, et réellement invraisemblable par moments.

Par ailleurs, on a aussi envie de dire un mot au sujet des rôles secondaires comme Kim Basinger (sortie du placard), ou bien Bella Heathcote (vue dans THE NEON DEMON) qui incarne Leila une conquête du passé de Christian Grey, revenue lui pourrir la vie. Sincèrement, il est bien triste de voir le peu de place laissée à ces personnages, alors qu’il y avait pourtant moyen d’en faire des éléments scénaristiques un tout petit peu intéressants. La malheureuse Kim Basinger se contente de trois scènes et quatre répliques, et son personnage est évacué à la fin avec une gifle et un verre d’eau dans le visage, merci bonsoir.

Car le pire dans cette histoire – et ce, même si nous ne sommes pas fans de cette saga littéraire/cinéma (autrement dit, pour être tout à fait honnêtes, elle n’aurait jamais existé que nos vies n’en auraient pas vu la différence) – , c’est qu’il y avait malgré tout un espace (même étroit) pour faire un film potable, ou pour au moins tenir une trame narrative avec un minimum d’intérêt, voire peut-être même de suspense (sur un malentendu vous savez …). Mais là franchement, c’est pas possible de rendre une copie si sale et si bâclée en 2017, surtout pour un film qui ne se cache même plus de n’être qu’une machine à fric …

Retrouvez notre article complet sur CINQUANTE NUANCES DE GREY.

CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES, sortie en France le 08 février 2017.

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Article rédigé par Elle.

 

2 réponses sur « CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES : on sombre dans l’ennui … »

Je ne pensais pas que je serais capable de m’endormir dans une salle de ciné. Maintenant grâce à ce film je sais !!!
Le spectacle était davantage dans la salle où quelques spectatrices, prenaient en snapchat l’écran et gloussaient par moment !!!
J’aurais dû retourner voir La la land ou revoir Basic Instinct. Au moins il y’a des scènes de sexe digne de ce nom !!!

Salut Anne,

Que puis-je ajouter à ton avis & ton expérience de spectatrice ?! … Tu résumes bien ce que j’ai ressenti aussi.

Et c’est vrai que si on repense à BASIC INSTINCT par exemple, ce CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES est sidérant par son vide et son manque d’énergie, de prise de risques … de tout en fait. 🙁

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