LADY BIRD : l’oiseau quitte son nid

Neuf ans après sa première co-réalisation NIGHTS AND WEEKENDS, la jeune cinéaste Greta Gerwig revient derrière la caméra avec LADY BIRD, signant ainsi son œuvre la plus aboutie. Véritable muse du réalisateur Noah Baumbach qui l’a révélée dans GREENBERG, FRANCES HA, ou encore MISTRESS AMERICA en 2015, Greta prend maintenant son envole et gagne le soutien de ses pairs en décrochant le Golden Globe 2018 de la Meilleure Comédie avec LADY BIRD !

Lady Bird c’est le surnom que s’est donné Christine, jeune étudiante américaine vivant à Sacramento, qui rêve de quitter sa ville natale pour poursuivre ses études à New York. Rebelle dans l’âme, elle fait tout son possible pour échapper au destin tout tracé que sa mère lui a prévu.

Quand on parcourt la filmographie de Greta Gerwig ponctuée de personnages toujours hauts en couleurs, pleins de fantaisies & d’excentricité, on ne peut que retrouver cet univers qui lui va si bien dans LADY BIRD.

La jeune adolescente aux cheveux rouges et à l’apparence totalement lunaire dans le film, souhaite s’éloigner de l’esprit rigide et austère de l’école catholique qu’elle fréquente, pour laisser exploser sa créativité et baigner dans un environnement plus culturel.

Ce besoin de vivre pleinement ses prochaines années universitaires et de prendre sa future vie de femme en main, contraste avec cette société américaine du début des années 2000 encore traumatisée par les attentats, totalement perdue et dépressive.

Si LADY BIRD ne révolutionne pas le genre auquel il appartient, à savoir le teen movie, il aborde ici le passage de l’adolescence à l’âge adulte de manière plus complexe et profonde. En effet, outre la découverte de la sexualité, de son corps d’adolescent, et l’éclosion des premiers émois amoureux, LADY BIRD nous propose une relation mère/fille où les non-dits & disputes sont perpétuels, à défaut des conversations posées. On est donc loin des relations familiales bien souvent idéalisées dans ce type de film, et du simple train-train quotidien des adolescents.

Et c’est le point fort de la réalisation de Greta Gerwig : mettre en lumière les vraies préoccupations de la société sans avoir peur de montrer une image beaucoup moins idéalisée de l’Amérique.

Greta a également mis les petits plats dans les grands niveau casting, avec des premiers et seconds rôles de qualité qui ont tous une place particulière dans ce scénario bien huilé ! À commencer par son actrice principale Saoirse Ronan (récemment auréolée du Golden Globe de Meilleure Actrice dans une comédie), très inspirée. Le public a pu la voir évoluer et gagner ses galons d’actrice dans de nombreux registres (elle était notamment dans le LOST RIVER réalisé par Ryan Gosling), mais c’est l’une des  premières fois qu’elle s’essaie à jouer un rôle un tant soit peu comique. Et ce n’est pas pour nous déplaire !

C’est Laurie Metcalf (de la série TV THE BIG BANG THEORY) qui interprète le personnage de la mère rigide, un rôle qui lui permet de voir son talent reconnu en obtenant plusieurs nominations pour ce rôle.

LADY BIRD est aussi l’occasion de mieux découvrir Beanie Feldstein (la meilleure amie de Lady Bird), qui voit ici son troisième rôle au cinéma après notamment NOS PIRES VOISINS 2. Gageons que nous la reverrons prochainement dans d’autres productions.
Enfin, dans les seconds rôles nous retrouvons le jeune franco-américain Timothée Chalamet qui joue le rôle de l’un des amoureux totalement antipathique de Lady Bird, et dont la carrière explose actuellement avec sa nomination aux Oscars 2018 pour le film CALL ME BY YOUR NAME.

Greta Gerwig aurait pu choisir la facilité en nous proposant un énième teen movie comme les autres, mais LADY BIRD est plus que cela grâce aux talents de son casting et à la tendresse réaliste de ses personnages.

LADY BIRD, sortie en France le 28 février 2018.

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Article rédigé par Julie.