JIMMY’S HALL : l’indéfectible amour de Ken Loach pour l’Irlande

jimmy's hall go with the blog - affiche du film JIMMY’S HALL rassemble tous les éléments du cinéma de Ken Loach : la lutte des classes, le communisme, les terres irlandaises et la musique. Il n’est donc pas étonnant de retrouver le réalisateur britannique aux commandes de ce biopic de Jimmy Gralton, personnage qui a bien existé et qui après un exil aux États-Unis, revient sur ses terres natales irlandaises pour s’occuper de sa mère et mener une vie de fermier paisible. Mais c’était sans compter sur l’engouement des jeunes gens du village qui l’incitent à faire renaître ‘Le Hall’, un foyer pour jeunes. Et c’était justement ce Hall qui avait été la cause de son départ précipité.
Porter par son esprit moderniste, Jimmy décide de rouvrir l’établissement qui connaît un vif succès. Mais rapidement, l’Église conservatrice, les propriétaires terriens et les anglais, voient d’un très mauvais œil son retour. Entre l’amour indéfectible pour sa culture irlandaise et la liberté de sa propre vie, Jimmy Gralton doit faire des choix, au milieu du tourbillon des danses traditionnelles d’Irlande.


On sait que Ken Loach s’évertue film après film à faire vivre un cinéma réaliste, et pour JIMMY’S HALL il ne déroge pas à sa ligne de conduite, en prenant notamment des acteurs et des danseurs pour la plupart issus du Comté de Leitrim où s’est réellement déroulé les faits dans les années 30. Et le film a été également tourné sur place. Les paysages sont tout bonnement magnifiques, filmés avec un regard connaisseur et amoureux.
JIMMY'S HALL - image 2 du film Ken Loach - Go with the Blog
Rapidement, le spectateur plonge au cœur de cette Irlande oppressée par l’Église, mais aussi fière de sa culture, en particulier de sa musique qui tient un très grand rôle dans ce film. Les musiciens ont joué dans en direct pendant le tournage afin de retranscrire réellement cette atmosphère et cette chaleur humaine si singulière. Il faut reconnaître que c’est tout à fait réussi. Après avoir vu JIMMY’S HALL, on a follement envie de partir en Irlande ! Une des meilleurs campagnes de l’Office du Tourisme du pays !

jimmy's hall - image du film
Au-delà de ce travail d’ambiance et d’immersion, JIMMY’S HALL raconte une histoire tragique et politique comme les aime le réalisateur britannique. Sans être expert du contexte et de cette époque, on comprend très vite les tenants et les aboutissants, et l’on capte tout l’enjeu du combat de cet homme simple mais passionné, qui lutte contre un conservatisme ambiant. L’histoire est intéressante et nous livre de belles scènes de courage et de tension, où parfois l’humour très irlandais y ajoute son charme.

Un mot aussi au sujet du casting, en particulier l’excellente interprétation de Barry Ward qui incarne de manière élégante, engagée et charmante le personnage de Jimmy. On aime aussi Jim Norton en ecclésiastique intransigeant.

jimmy's hall - image du film

Au final, JIMMY’S HALL, véritable dépaysement, nous séduit totalement ! On pourrait reprocher certaines lenteurs au film, mais ce long-métrage dégage un charme indéniable et un humanisme essentiel, qui nous font tout lui pardonner.

Retrouvez aussi notre article Voyage sur DUBLIN.

JIMMY’S HALL, sortie en France le 02 juillet 2014.

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Article rédigé par Lui.

JIMMY'S HALL - image 3 du film Ken Loach - Go with the Blog

10 réponses sur « JIMMY’S HALL : l’indéfectible amour de Ken Loach pour l’Irlande »

Je suis contente de lire cette critique. Quand j’ai vu Ken Loach, j’avais déjà envie de le voir. Mais quand je lis cet article, je sais déjà que j’irai me perdre 2h dans une salle obscure, parce que j’aime l’Irlande, parce que l’histoire me tente bien.
Merci!

je l’ai bien aimé,
c’est un bon petit film qui m’a fait découvrir l’Irlande de l’époque. j’ai trouvé ça très bien qu’ils mettent des images d’époque.

mais par moment le film est un peu trop « petite maison dans la prairie »

Malgré ce beau rappel qu’il y a toujours, de tout temps, de toute confession, des gens pour empêcher les plus humbles à vouloir sortir d’une misère entretenue, même le temps d’un bal, pour assouvir leur pauvre soif de pouvoir, le dernier Loach semble bien anecdotique.

Contrairement à toi, je trouve les personnages et le casting en retrait, à l’exception du vieux « curé » qui est la force du film. Je n’y ai pas senti véritablement les enjeux. Loach un peu fatigué sur son dernier (?) film n’y met pas assez de vitalité.

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