DE GUERRE LASSE c’est l’histoire d’Alex, qui vient de quitter la légion étrangère pour revenir dans sa ville natale, Marseille. Mais il n’est pas vraiment le bienvenu. Fils d’un ancien caïd marseillais, il a dû quitter la ville pour une sombre histoire qui l’accusait d’assassinat sur le fils d’un parrain local.
Dès son retour, il est donc activement recherché. Esseulé, marqué par son engagement militaire et ne connaissant plus les rapports de force à Marseille, Alex veut simplement régler une dernière affaire avant de quitter définitivement la cité phocéenne. Mais rien n’est facile, et au milieu de cette vendetta, se mêlent un drame familial pesant, et son amour pour Katia.
Trahison, rivalité, vengeance et secrets de famille, voilà les ingrédients de ce long-métrage réalisé par Olivier Panchot, DE GUERRE LASSE, qui se positionne entre le drame et le polar à la française.
C’est donc en plein cœur de la ville anciennement surnommée la Chicago française, que se déroule l’intrigue de DE GUERRE LASSE, un film qui tente de faire se rencontrer le gangster movie avec le drame plus traditionnel. En cela, le projet affiche clairement son ambition, et l’idée de départ est plutôt judicieuse, offrant ainsi des décors appropriés au genre, entre rues sombres malfamées et le port où se croisent des populations très diverses. Malheureusement, DE GUERRE LASSE échoue dans cette tentative de jouer sur deux genres de cinéma différents, et finit même par se prendre les pieds dans le tapis.
En effet, les scènes dramatiques interviennent au début du film de manière aléatoire et plombent finalement le rythme. Puis peu à peu, le drame prend le pas sur le polar, l’éclipsant beaucoup trop. Cette partie du récit pâtit alors de ce traitement expéditif et de ce déséquilibre narratif.
Mais le rythme n’est malheureusement pas le seul défaut. DE GUERRE LASSE n’épargne pas ses personnages qui frôlent la caricature, et le scénario comporte quelques invraisemblances ou incohérences grossières.
Quant aux acteurs, ils ne sont pas non plus au mieux de leur forme, qu’il s’agisse de Tchéky Karyo ou bien de Jalil Lespert (qui tient le rôle principal), se contentant bien souvent de froncer les sourcils. Nous le préférons nettement derrière la caméra (YVES SAINT LAURENT).
Pour leur défense cependant, les dialogues et certaines situations ne les aident pas non plus : menacer un gros malfrat de la cité phocéenne d’un dépôt d’une main courante, il fallait oser …
En conséquence, la tension dramatique espérée n’arrive pas à passer l’échelon supérieur. Trop de scènes d’action manquent de conviction. Et il en va de même pour la romance, partie de l’histoire qui nous laisse finalement assez indifférent.
Au final, DE GUERRE LASSE nous laisse lourdement sur notre faim et sur beaucoup de déceptions. Jamais le film d’Olivier Panchot ne réussit vraiment à nous captiver ni à nous transporter dans les bas-fonds de Marseille, comme on pouvait l’espérer.
DE GUERRE LASSE, sortie en France le 07 mai 2014.
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Article rédigé par Lui.