Est-ce que vous pouvez imaginer un seul instant Elvis Presley, au somment de sa gloire, écrivant une lettre manuscrite au Président Nixon pour lui proposer de devenir agent fédéral, dans le but de lutter contre le trafic de drogues aux États-Unis ?! …
Cette histoire totalement dingue est pourtant bien réelle ! En 1970, le King Elvis se présente à l’improviste à la Maison Blanche à Washington, et vient remettre lui-même son courrier aux agents de surveillance de la demeure présidentielle.
De cette lettre véridique et de la rencontre qui s’ensuivit (dont le contenu reste aujourd’hui encore inconnu), la réalisatrice Liza Johnson en tire toute la matière de ELVIS & NIXON, son quatrième long-métrage. Ou le film probablement le plus farfelu de l’année !
Lorsque Elvis déboule à l’entrée de la Maison Blanche avec sa lettre entre les mains, les agents de sécurité ne sont pas loin d’avoir la mâchoire qui se décroche ! … Pourtant, une fois passé l’effet de surprise (ou le choc, c’est selon), les proches conseillers de Nixon, Egil Krogh et Dwight Chapin, vont expliquer au Président qu’une rencontre avec Elvis au cours d’une année électorale peut améliorer son image. Mais Nixon n’est pas d’humeur à donner si facilement satisfaction à l’artiste !
C’est sans compter sur la détermination du King. Il propose un deal à Krogh et Chapin : il signera un autographe pour la fille de Nixon en échange d’un tête-à-tête avec le Président.
ELVIS & NIXON est avant tout une comédie à prendre avec beaucoup de second degré, même si le film relate des faits bien réels ! Néanmoins, on sent bien que la réalisatrice Liza Johnson a aussi voulu s’amuser, et prendre ainsi des libertés avec la vraie histoire (dont on ne sait pas tout non plus – comme on le disait au-dessus -, ce qui permet finalement d’imaginer et d’inventer).
Quelque part entre le docufiction et la fable politique satirique, ELVIS & NIXON se regarde presque comme un ovni cinématographique, à la fois de par son récit mais aussi par sa mise en scène vitaminée et inévitablement seventies.
Mais ce qui nous plaît surtout – il faut bien l’avouer -, c’est le face-à-face entre Michael Shannon (toutes rouflaquettes dehors) et Kevin Spacey, décidément très à l’aise dans le bureau ovale ! Les deux acteurs s’en donnent à cœur joie, et apportent du mordant à cette comédie.
Ne cherchez pas forcément à savoir si Michael Shannon ressemble au King ou pas, là n’est vraiment pas le sujet ! … Quand on vous disait que le film s’autorisait bon nombre de libertés, il y a également celle de ne pas avoir cherché à copier absolument la réalité, à commencer par le refus du mimétisme.
La performance des deux acteurs principaux n’est pas tant dans leur volonté de ressembler à tout prix aux personnages réels qu’ils incarnent, mais plutôt à leur donner de l’allure, une posture, et tout le charisme qui leur était propre.
À prendre avec beaucoup de second degré, ELVIS & NIXON se révèle être la petite réjouissance inattendue de l’été 2016, entre loufoquerie, plaisir d’acteurs, et esprit résolument rock’n’roll ! Pour ceux qui adhéreront au projet, le plaisir de cette comédie sans prétention, à petit budget, mais pleine de malice et de piquant, devrait faire son effet, à n’en pas douter.
NDLR : À noter de nombreux seconds rôles campés par une pléthore d’acteurs de talent, Evan Peters (le Quicksilver de X-MEN), Johnny Knoxville, Alex Pettyfer (vu dans MAGIC MIKE) notamment.
Elvis Presley : le site officiel.
Bonus : Voici les photos de 1970 de la vraie rencontre à la Maison Blanche entre Elvis Presley et le Président Richard Nixon. Quant à savoir ce qu’ils se sont véritablement dit ce jour-là, on ne le saura peut-être jamais …
ELVIS & NIXON, sortie en France le 20 juillet 2016.
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Article rédigé par Elle.