Sarah Moss (Brit Marling) est une ex-agent des services secrets qui travaille aujourd’hui pour une société privée d’espionnage et de sécurité, au profit de grands groupes internationaux. Sa nouvelle mission l’envoie au cœur d’un mystérieux groupuscule éco-terroriste nommé THE EAST, qui s’attaque aux multinationales coupables de dissimuler leurs agissements criminels.
Sarah doit infiltrer ce réseau aussi prudent que radical, et elle y fait notamment la rencontre du leader du groupe (le séduisant Alexander Skarsgård), aux allures de gourou. Face au danger de sa mission et à un syndrome proche de celui de Stockholm, Sarah n’a pas d’autre choix que d’être très méfiante, et surtout celui de prendre les bonnes décisions.
Produit par Ridley Scott et Tony Scott, THE EAST s’appuie sur un sujet de départ hyper intéressant : la lutte anti-terroriste, mais pour une fois non pas contre des mouvances religieuses, mais écologistes. Ce thème pose rapidement tout un tas de questions, notamment celle des moyens employés au profit d’une cause juste (l’écologie), et aussi la question de nos limites morales.
Toutefois, THE EAST démarre tel un film d’espionnage avec le suivi d’une infiltration au sein de ce mouvement écologiste radical. Peu à peu, on découvre les têtes pensantes, leur mode opérationnel, et surtout leur vie au quotidien quasi sectaire et franchement déroutante. Cette première partie offre des séquences réellement dignes d’intérêt et bien menées, en particulier celles témoignant des opérations coup de poing du groupuscule.
La seconde partie de ce long-métrage bascule dans une toute autre atmosphère, puisqu’elle se rapproche d’une histoire d’amour assez prévisible entre l’infiltrée et un membre du groupe terroriste. On se doit de reconnaître que cette partie est plutôt anodine car finalement assez classique. De même, on devine rapidement que l’héroïne va se perdre entre sa mission et la cause qu’elle doit combattre, ne sachant plus vraiment qui est réellement son ennemi …
C’est en fait le principal souci du film, les ficelles scénaristiques se révèlent un peu trop vite, gâchant tout effet de surprise et rendant l’ensemble assez linéaire. De plus, le fait de jongler entre deux genres différents (espionnage et romantisme), aboutit à un final mi-figue mi-raisin, somme toute plutôt désarticulé. La partie espionnage est un peu bâclée, sa conclusion perdant d’ailleurs en réalisme ; quant à l’histoire d’amour, elle s’achève sans réellement de chute, laissant le spectateur dubitatif.
En dépit de vraies bonnes intentions affichées, THE EAST ne parvient pas à échapper à des schémas très classiques, même si on peut lui reconnaître un thème de départ original – mais finalement trop peu exploité -. La réalisation est suffisamment maîtrisée pour que l’ensemble soit correct, mais on regrette que le film n’arrive pas à donner une dimension supérieure à des problématiques pourtant très contemporaines et qui auraient pu permettre de sortir des sentiers battus.
THE EAST, sortie en France le 10 juillet 2013.
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Article rédigé par Lui.