La chaîne franco-allemande Arte consacre deux soirées au réalisateur Paul Verhoeven, « l’homme par qui le scandale arrive » comme on le surnomme. L’occasion de revenir sur le parcours d’un cinéaste atypique et qui a toujours refusé de se plier aux diktats de Hollywood.
Né en 1938 à Amsterdam aux Pays-Bas, Paul Verhoeven se fait d’abord remarquer dans son pays et en Europe, avec ses premiers longs-métrages comme TURKISH DÉLICES en 1973 ou encore SOLDIER OF ORANGE en 1977, pour lequel il obtient d’ailleurs une nomination au Golden Globe du Meilleur Film Étranger.
Mais au début des années 1980, entre difficultés à faire financer ses films aux Pays-Bas, une critique presse qui l’accable, et la tentation d’aller travailler aux États-Unis, Paul Verhoeven cède aux sirènes de Hollywood et entame un nouveau volet de son parcours de réalisateur.
(Paul Verhoeven et Arnold Schwarzenegger sur le tournage de TOTAL RECALL en 1989).
Adoubé par Steven Spielberg, le cinéaste hollandais aligne alors les longs-métrages qui deviennent tous cultes les uns après les autres. ROBOCOP en 1987, TOTAL RECALL en 1990 avec Arnold Schwarzenegger et Sharon Stone, BASIC INSTINCT en 1992 qui propulse Sharon Stone comme nouvelle icône sexy de Hollywood, Verhoeven navigue entre les genres et signe à chaque fois des films qui marquent le public, on pourrait même dire les publics.
Le réalisateur bouscule les codes de Hollywood en étant souvent à l’avant-garde, et déconstruit les prérequis trop établis du cinéma américain. Paul Verhoeven aime appuyer là où ça fait mal, et déclare que le sexe, la violence et la religion sont « les trois principaux éléments sur terre ». Il nourrit ses films tournés aux États-Unis de ces thématiques qu’il triture sans retenue. Surtout, il parvient à chaque fois à délivrer des œuvres à la fois subversives et grand public.
(Elizabeth Berkley dans SHOWGIRLS en 1995).
Mais la machine s’enraille en 1995 avec la sortie de SHOWGIRLS, un film qui relate le parcours d’une jeune femme venue du fin fond des États-Unis, et qui compte bien réaliser son rêve de gloire à Las Vegas comme danseuse et strip-teaseuse. Dans le rôle principal de Nomi Malone, Elizabeth Berkley (sortie de la série TV pour ados SAUVEZ PAR LE GONG) est annoncée comme la nouvelle Sharon Stone.
Mais SHOWGIRLS se fait allumer par la critique qui qualifie le film de « plus vulgaire de tous les temps », les actrices et les acteurs s’en prennent plein la tête, et le long-métrage réalise un fiasco au Box Office.
Avec deux soirées spéciales, Arte propose de découvrir ou redécouvrir certains des films majeurs de Paul Verhoeven, pour mieux saisir la transgression et la radicalité d’un cinéaste plus complexe qu’il n’y paraît.
Infos pratiques.
Dimanche 21 janvier 2018
20h55 – TOTAL RECALL
22h45 – Paul Verhoeven, cinéaste de la provocation (documentaire – durée 1 heure).
Lundi 22 janvier 2018
20h50 – SHOWGIRLS
22h55 – LA CHAIR ET LE SANG
Le documentaire « Paul Verhoeven, cinéaste de la provocation » est disponible gratuitement en replay sur le site de la chaîne Arte ICI.
Article rédigé par Elle.