Voilà un film que vous n’êtes pas prêts d’oublier. Réalisé par le cinéaste belge Hans Herbots, THE BEAST s’inscrit dans la veine actuelle du film noir européen. Ce thriller a le même co-producteur que l’excellent BULLHEAD, et il est surtout l’adaptation du livre « L’Homme du Soir » de Mo Hayder, publié en 2002.
À Anvers en Belgique, on suit Nick Cafmeyer (interprété par le charismatique Geert Van Rampelberg), un flic très investi dans son son boulot, mais aussi marqué au fer rouge par la disparition jamais élucidée de son jeune frère Bjorn alors qu’ils étaient enfants.
Lorsqu’une sombre affaire de kidnapping d’enfant sous les yeux de ses parents fait l’actualité dans la ville, Nick se plonge corps et âme dans cette enquête avec ses coéquipiers et épaulé par sa supérieure. Mais ils ignorent encore la complexité de cette enquête et l’abyssale horreur qui les attend.
THE BEAST est un film policier, un film d’enquête, un thriller, mais ce serait bien trop réducteur que de limiter ce long-métrage à une catégorie.
Vous ne ressortirez pas totalement indemnes de THE BEAST, à la fois en raison de son sujet ultra sensible, mais aussi parce que ce film n’a pas l’intention d’épargner son spectateur. Comprendre en cela non pas une débauche d’hémoglobine et de violence frontale à l’écran, mais plutôt un refus des sous-entendus. Ce qu’il faut dire est clairement dit dans ce film.
THE BEAST raconte une traque, une chasse à l’homme dans la ville d’Anvers, une course contre la montre pour éviter une nouvelle jeune victime. Car on parle ici de pédophilie, mais dans sa forme la plus abominable qui soit (on n’en dit pas davantage, car cet élément du récit fait partie du puzzle permettant d’identifier le coupable).
Dans sa structure narrative au sens strict, ce film est plutôt classique : le récit est construit de telle manière qu’il livre quelques fausses pistes (souvent trop évidentes et que l’on devine forcément comme étant fausses) et quelques rebondissements. L’intrigue avance lentement, et la narration mêle la chasse à l’homme du présent avec les souvenirs indélébiles du sombre passé du personnage de Nick concernant la disparition de son jeune frère, vingt ans plus tôt.
Mais THE BEAST trouve son identité propre dans sa mise en scène et une lumière assez singulières, ce grain d’image bien particulier qui semble être la signature d’un certain cinéma flamand, et aussi dans ce rythme méticuleusement travaillé. De plus, le réalisateur Hans Herbots opte pour des choix assez radicaux et se démarque ainsi du cinéma américain quand il traite du même genre de sujet.
Même si on pensera à des films comme SE7EN et surtout PRISONERS (sur le même délicat sujet), THE BEAST nous livre une histoire glaçante et violente qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer sur l’échelle de la cruauté humaine. Tourmenté, terrifiant, sans concession, ce film ne peut laisser personne de marbre, notamment quand l’enquête finit par démêler les fils pour laisser apparaître l’impensable.
Porté par d’excellents acteurs aussi bien dans les premiers que dans les seconds rôles, THE BEAST n’est pas un film à mettre forcément devant tous les yeux (âmes trop sensibles s’abstenir). Encore une fois, il ne montre pas l’horreur, mais il la dit et la fait comprendre, ce qui est d’une violence presque plus extrême (il y a trois ou quatre scènes qui sont vraiment dures à encaisser).
Mais quelque part, ce film se révèle nécessaire d’une certaine façon, nous rappelant que l’humain est capable des pires monstruosités, et qu’il faut absolument veiller sur nos enfants et tout faire pour les protéger. Car la bête est bien souvent humaine.
THE BEAST, sortie en France le 30 décembre 2015.
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Article rédigé par Elle.
Une réponse sur « THE BEAST : la monstruosité de la bête humaine »
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