[e-cinéma] REDIVIDER : d’un monde à l’autre

Pur film de science-fiction, REDIVIDER arrive en France en e-cinéma.
Réalisé par Tim Smit (spécialiste en VFX effets spéciaux depuis une petite dizaine d’années) dont c’est ici le premier long-métrage, REDIVIDER imagine un futur proche dans lequel une société puissante, Alterplex, aurait trouvé un moyen d’utiliser la fameuse formule d’Einstein liant la masse et l’énergie pour transformer de la masse en énergie utilisable, assurant donc les besoins énergétique et électrique de toute la planète pour les siècles futurs.

Afin de faire cela, ils ont construit une immense tour qui produit de l’énergie. Mais des phénomènes étranges se produisent depuis la création de la fameuse tour, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour : la compagnie Alterplex exploite un univers parallèle de l’espace-temps, une terre miroir appelée « l’Echo », pour puiser son énergie. Will Porter, ancien pilote et physicien de la NASA, est alors utilisé par la compagnie Alterplex pour aller dans ce monde parallèle apporter un objet pour – selon la compagnie – , équilibrer les deux mondes et remettre tout en ordre. Mais il va peu à peu découvrir la véritable raison de sa présence dans l’autre monde …

Comme on peut le lire, le pitch de REDIVIDER paraît de prime abord faussement complexe, mais une fois le film lancé, ces éléments du récit ne relèvent vite que du simple détail.
Non, ce n’est pas du côté de l’histoire que REDIVIDER trouve sa singularité, mais du côté de sa mise en scène. En effet, la majeure partie du film est filmée comme un FPS (= first person shooter), c’est-à-dire comme un jeu vidéo de tir à la première personne, en caméra subjective.
Le spectateur voit ainsi les choses tel que le héros du film les voit, avec les mêmes angles de vue, le même rapport de proximité avec les autres protagonistes, avec la même surprise parfois, et la même soudaineté.

Ce parti-pris de mise en scène se révèle assez intéressant, même s’il n’est malheureusement pas toujours très bien exploité ni travaillé ; mais il représente incontestablement l’attrait majeur de REDIVIDER.
Pour le reste, le déroulé narratif se montre finalement plutôt classique : derrière cette histoire de monde parallèle où l’on cherche à y puiser une énergie inépuisable pouvant alimenter tout un pays, voire toute la planète, on y dissimule un conflit écologique (plutôt tiré par les cheveux et pas très bien abouti), et le lobbying d’une obscure multinationale qui ne veut peut-être pas vraiment le bien de l’humanité. Somme toute du déjà-vu en science-fiction.

Si du côté des effets spéciaux, avec son budget limité, REDIVIDER s’en sort plutôt honorablement (les drones sont assez réussis par exemple, de même que les séquences de destruction massive), le réalisateur Tim Smit gère par contre moins bien le rythme de son film, ainsi que le montage assez laborieux, trop répétitif avec ses scènes de flashback qui reviennent à intervalle (trop) régulière notamment.

En revanche, on apprécie nettement le fait que tout le film se déroule à Amsterdam et dans ses alentours (il faut dire aussi que les Pays-Bas ont co-financé le projet), offrant ainsi des décors que l’on voit très rarement dans la science-fiction au cinéma, souvent centrée aux États-Unis.

Côté casting, le britannique Dan Stevens (vu en 2017 dans LA BELLE ET LA BÊTE, et connu pour ses rôles dans les séries télévisées DOWNTOWN ABBEY et LEGION depuis 2017) remplit parfaitement et pleinement sa mission.
En revanche, la française Bérénice Marlohe (découvert dans SKYFALL de la saga James Bond) est franchement totalement à côté de la plaque ! Alors certes, son personnage est mal écrit dès le départ (le look, les costumes, le maquillage, rien n’est cohérent pour ce personnage), mais elle ne lui apporte strictement rien ; pire, elle le décrédibilise. Sachant qu’elle est le véritable second rôle de REDIVIDER, sa piètre prestation pose réellement un handicap au film, on ne peut pas le dire autrement.

Premier long-métrage un peu bancal, malhabile, perfectible et pas toujours maîtrisé, REDIVIDER vaut donc principalement pour son aspect immersif en caméra subjective, et des effets spéciaux franchement honnêtes et louables. Tim Smit a encore du travail devant lui pour se faire remarquer comme cinéaste, mais on a plutôt envie de garder un œil sur la suite de sa filmographie.

 

REDIVIDER, sortie en e-cinéma* le 26 octobre 2017.

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Article rédigé par Elle.

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