Derrière son titre anglais, A BIGGER SPLASH est pourtant un film franco-italien tourné en Italie, et porté par le réalisateur sicilien Luca Guadagnino. Sorte de remake, ou plutôt de variation du film culte LA PISCINE tourné en 1969 avec Alain Delon et Romy Schneider, A BIGGER SPLASH tente à la fois une modernisation de cette histoire d’amour et de jalousie, tout en souhaitant lui insuffler le charme intemporel de l’Italie insulaire.
Alors que la rockstar Marianne Lane, qui vient de se faire opérer des cordes vocales, tente de trouver le repos avec son compagnon Paul sur l’île de Pantelleria, le couple voit débarquer Harry, un producteur de musique iconoclaste avec qui Marianne a eu autrefois une liaison. Celui-ci n’est pas venu seul, puisque sa fille Pénélope l’accompagne, une séduisante jeune femme qui aime à semer le trouble autour d’elle dans un jeu de séduction sensuel.
Avec A BIGGER SPLASH, le spectateur se voit tout d’abord invité au voyage à travers les paysages sauvages et brûlants de l’île de Pantelleria. Tout le charme de l’Italie du sud est ici largement mis en valeur, entre ses villages isolés et ses habitants qui semblent être paisiblement restés loin du tumulte de nos sociétés modernes.
Pour ajouter à cette douceur de vivre italienne, le réalisateur a opté pour un rythme lent et constant tout au long de son récit, ne brusquant jamais aucune séquence, et n’interrompant jamais cette dolce vita omniprésente à l’écran.
Mais cette quiétude n’est ici qu’apparence, car derrière le souffle du vent à travers les arbustes et la chaleur du soleil au bord de la piscine, A BIGGER SPLASH raconte avant tout un drame psychologique à la tension bien palpable.
Pourtant, le film de Luca Guadagnino ne parvient jamais vraiment à atteindre l’ambition évidente qu’il semble s’être fixé. Certes, on distingue bien le projet de cette intrigue passionnelle entre résurgence des amours passées, tentation de la sensualité de la jeunesse (incarnée par le personnage de Pénélope), et jalousie dévorante.
Malheureusement, le film s’égare dans les méandres de thématiques culturelles, politiques (que vient faire d’un coup le sujet de la crise des migrants dans cette histoire ??!), et sociétales que l’on a bien du mal à saisir au milieu de ce carré amoureux et sensuel …
Alors certes, A BIGGER SPLASH nous offre la réunion d’un casting plus qu’élégant, avec Tilda Swinton dans le rôle principal de Marianne, le belge Matthias Schoenaerts (dont les lignes de dialogues sont vraiment réduites au minimum syndical), le toujours impeccable Ralph Fiennes, et la jeune Dakota Johnson (actrice star de CINQUANTE NUANCES DE GREY), qui se retrouve ici avec un rôle bancal et passablement écrit, qui ne lui laisse guère les moyens d’exprimer autre chose que la sensualité de son corps longiligne.
On a beau être plein de bonne volonté et adorer ce casting, on n’a jamais réussi à être captivé par A BIGGER SPLASH, qui cumule pourtant de nombreux ingrédients qui auraient dû nous séduire. Mais son rythme terriblement linéaire, son manque de cohérence thématique, et ses personnages mal écrits et mal travaillés, sont trop de points négatifs pour réussir à transformer ce voyage en terres italiennes en autre chose qu’une excursion ensoleillée mais loin d’être mémorable. Vraiment dommage.
A BIGGER SPLASH, sortie en France le 06 avril 2016.
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Article rédigé par Elle.
2 réponses sur « A BIGGER SPLASH : tout au fond de la piscine … »
Les critiques que j’ai lu vont dans le même sens.
Dans tous les cas la bande annonce m’ayant donné cette impression de manquer d’intensité, j’avais décidé de passer mon chemin.
Bonjour Aurore,
D’abord merci d’avoir lu notre article sur A BIGGER SPLASH. 🙂
Comme tu as pu le lire, on va effectivement dans le sens des critiques que tu avais déjà vues précédemment.
C’est vraiment dommage, car ce film avait pourtant de quoi nous enthousiasmer …
À Bientôt sur Go with the Blog ! 😉