DANS LA COUR, Antoine balaie pour oublier. Quarantenaire un peu paumé, il se sent fatigué de tout et surtout de la vie. Il décide alors de prendre un petit boulot de gardien d’immeuble paisible. Entre deux coups de balais et la distribution du courrier, il s’évade via l’alcool et la drogue, en silence, en toute discrétion.
Dans cet immeuble, il rencontre Mathilde, une jeune retraitée qui tente de s’occuper. Et elle est très préoccupée par une fissure sur le mur de son salon. Une préoccupation qui finit par en devenir maladive et obsessionnelle. En effet, elle est persuadée que l’immeuble va s’effondrer !
Ce duo d’individus perdus mais pleins de tendresse, se rapproche petit à petit pour mieux affronter l’adversité du quotidien, tout en prenant soin d’éviter soigneusement de trop s’attacher, la hantise de tout écorché de la vie.
DANS LA COUR est le nouveau film du réalisateur français Pierre Salvadori (LES APPRENTIS, HORS DE PRIX), et il nous gâte ici avec un duo improbable et détonnant : Catherine Deneuve et Gustave Kervern ! Et c’est la grande réussite de ce long-métrage. Seuls ou face à face, ils sont tous les deux brillants et épatants. Kervern interprète un personnage triste dont on sent la fêlure intérieure ; et Catherine Deneuve prête ses traits à cette femme qui peu à peu perd la raison et succombe à ses propres peurs.
Ensemble, ils se montrent touchants et sincères. Et comme l’ensemble du casting, ils nous font aussi rire. En effet, DANS LA COUR cultive l’humour noir, parfois cynique et pince-sans-rire, et aussi le comique de situations plus léger. On se prend à sourire bien plus qu’à pleurer, mais toujours avec cette même sincérité. Cette alternance entre les deux genres (comédie et film sensible) fonctionne ainsi parfaitement.
Le réalisateur Pierre Salvadori maîtrise parfaitement le rythme de son récit, et parvient à varier les situations. De même, il évite tous les écueils d’une éventuelle comédie romantique – ce que n’est pas du tout le film – et ceux de la comédie dramatique. Sobre et plein d’empathie pour ses personnages, héros du quotidien, DANS LA COUR nous offre un beau voyage humain au cœur de la solitude et de la dépression.
Jamais moralisateur, DANS LA COUR livre un moment d’humanité magnifié par sa simplicité et le jeu de ses acteurs. Ce duo fonctionne à merveille, et nous livre avec beaucoup de finesse et d’intelligence le portrait d’une société où s’entrecroisent des moments de solitude, de tendresse et de drôlerie. Un vrai coup de cœur !
DANS LA COUR, sortie en France le 23 avril 2014.
[youtube]http://youtu.be/aF5nw4ZrIqM[/youtube]
Article rédigé par Lui.
2 réponses sur « DANS LA COUR, réalisé par Pierre Salvadori »
Bonjour,
Coup de coeur pour moi aussi. J’ai trouvé ce film touchant, drôle et juste.
Touchant grâce aux personnages auxquels on s’attache vite. Des personnages qui essaient de vivre ensemble et que l’on pourrait croiser dans notre immeuble. Des personnages proches de notre quotidien qui rendent le film crédible et nous permettent de nous immerger rapidement. Pour moi, la réussite du casting va au-delà du duo principal , les acteurs secondaires étant très pertinents également.
Drôle malgré les sujets qu’il aborde : l’angoisse, la solitude, la folie, la peur, la fatigue de vivre, la dépendance. Entre sourire et rire, on est tout de même pris dans la tristesse et la compassion par moments.
Juste comme le sont l’interprétation des acteurs, les dialogues et le scénario qui n’en fait ni trop, ni pas assez.
Un film sincère à effet miroir qui nous renvoie à la façon dont on essaie de gérer nos vies sans sombrer.
Bonjour Mike,
Voilà un commentaire enthousiaste, passionnant et passionné ! Cela fait plaisir !
Et en effet, cette galerie de personnages pourraient être nos voisins et cela rend l’histoire encore plus touchante et contemporaine.
Encore merci pour ton message, n’hésite pas à nous laisser ton avis sur d’autres films ! 😉