Bachir Lazhar, immigré algérien à Montréal, arrive dans une petite école primaire pour remplacer une institutrice au pied levé.
Choc culturel, méthodes d’enseignement d’un autre temps, son intégration va être très lente et progressive. De plus, le contexte n’est pas facile au sein de l’établissement scolaire ni même dans sa vie personnelle. Il attend avec anxiété que les autorités administratives québécoises lui donne le statut de réfugié politique afin de pouvoir rester sur le territoire.
Adaptation d’une pièce de théâtre de Evelyne de la Chenelière, ce MONSIEUR LAZHAR est une très agréable surprise !
Autant le dire toute de suite, MONSIEUR LAZHAR est réussi notamment parce qu’il évite tous les écueils du genre. En effet, à aucun moment il ne se veut moralisateur, et se refuse à toute forme de pathos malvenu et maladroit. Bien au contraire, l’un des qualités de ce long-métrage est sa simplicité, tant dans la réalisation que dans le jeu des comédiens. Il en ressort une grande sincérité au niveau des émotions et un rendu très réaliste. Le spectateur plonge réellement au sein de cette petite classe tourmentée par un drame terrible, et regarde tantôt avec affection tantôt avec humour les protagonistes.
Cette immersion ne pouvait se faire sans des acteurs très convaincants, que cela soit Mohamed Fellag en instituteur tendre, ou encore les enfants eux-mêmes qui sont assez époustouflants. Dans un jeu très épuré et simple, ils parviennent à nous faire comprendre leurs conflits intérieurs sans qu’à aucun moment le réalisateur ne cherche à nous tirer les larmes.
Le film parvient en plus à atteindre une forme de poésie et de candeur alors que certains des thèmes abordés sont graves (le deuil ou l’asile politique par exemple) ; mais grâce à quelques scènes plus légères, le réalisateur donne du souffle à son projet.
Tout en abordant des sujets de société intéressants comme l’intégration des immigrés et les préjugés envers l’étranger (préjugés accrus par un choc culturel et par le questionnement autour des méthodes d’éducation), le long-métrage nous donnent à voir des scènes qui ont le mérite à la fois de nous faire sourire et réfléchir.
MONSIEUR LAZHAR relève le délicat défi de traiter avec justesse et sans fausses notes de sujets plutôt compliqués. Cette comédie dramatique et sociale, sans complaisance, se montre pleine de sincérité et offre un moment de cinéma à la fois tendre et grave.
MONSIEUR LAZHAR, sortie en France le 05 septembre 2012.
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Article rédigé par Lui.