Rencontre avec le réalisateur Stephen Frears

Quand on cite le nom de Stephen Frears, on pense d’emblée à des films comme LES LIAISONS DANGEREUSES, HIGH FIDELITY, ou encore le récent THE QUEEN. Le réalisateur britannique nous livre en 2015 un nouveau long-métrage ambitieux et très attendu, THE PROGRAM, qui revient sur l’ascension exceptionnelle et l’inexorable chute en avant de Lance Armstrong, convaincu de dopage organisé.

De passage pour quelques jours à Paris pour promouvoir la sortie de THE PROGRAM sur nos écrans, Stephen Frears a accordé quelques instants aux blogueurs cinéma pour un échange en petit comité. Le cinéaste a répondu à nos questions sur son film et évidemment sur son sujet principal, le cas Lance Armstrong.

En cet après-midi de début septembre, alors que Paris est à l’heure de la rentrée, c’est à l’Hôtel Barrière Le Fouquet’s Paris que nous avons rendez-vous, tout près des Champs Élysées.  Stephen Frears nous attend dans une des suites de l’Hôtel, privatisée pour l’occasion.

Autour d’une table, nous sommes cinq blogueurs à nous entretenir avec le réalisateur, qui enchaîne les cafés et les interviews depuis le début de la journée. Les premières questions sur la genèse du projet de son film THE PROGRAM ne tardent pas à venir évidemment.

Stephen Frears n’hésite pas à avouer qu’il connaît très mal le cyclisme et son univers, et même qu’il n’avait jamais regardé une étape du Tour de France avant de travailler sur la préparation de ce projet. Il nous explique qu’il savait vraiment très peu de choses sur l’histoire de Lance Armstrong, à part quelques titres de journaux dont il avait le souvenir.

Au départ de THE PROGRAM, il y a un article critique sur « The Secret Race« , un ouvrage écrit par le cycliste américain Tyler Hamilton qui fut le coéquipier d’Armstrong entre 1999 et 2001. Dans ce livre paru en 2012, le sportif racontait les pratiques de dopage au sein du peloton.

Mais pour préparer THE PROGRAM, Stephen Frears s’est surtout appuyé sur le livre du journaliste sportif David Walsh, intitulé « Sept péchés capitaux : ma poursuite de Lance Armstrong ». Le journaliste David Walsh est d’ailleurs un personnage important du film, incarné par l’acteur Chris O’Dowd.
Stephen Frears nous explique que le vrai David Walsh a été présent de temps en temps sur le tournage et a un peu accompagné le projet, sans non plus l’influencer.
(Image du film – Chris O’Dowd incarne le journaliste David Walsh dans THE PROGRAM).

Pendant une vingtaine de minutes, Stephen Frears va nous livrer des réponses très succinctes à nos questions. Peu bavard, le réalisateur n’en demeure pas moins très sympathique, mais ne nous donne que des éléments très brefs sur les sujets que l’on évoque avec lui.

On revient sur le cas Lance Armstrong. C’est un personnage complexe et difficile à cerner, aujourd’hui encore. Ainsi, Stephen Frears nous explique qu’il était intéressé par la dimension héroïque de l’homme et du sportif, et en même temps son statut de tricheur qui a menti à tout le monde. Au-delà du sujet même du dopage, c’était cette dualité qui l’intéressait.
Le réalisateur nous déclare : « C’est un film sur un crime presque parfait, en quelque sorte. Et c’est aussi très intéressant de voir à quel point le sport est totalement dominé par l’argent. »

Comme souvent, les questions sur le casting du film sont des incontournables, et d’autant plus lorsqu’il s’agit de raconter une historie vraie. Dans THE PROGRAM, c’est l’acteur américain Ben Foster qui incarne Lance Armstrong. Pour Stephen Frears, il n’y a eu aucune hésitation. C’était le seul nom qu’il avait mis sur la liste pour tenir le rôle principal dans son film. C’était Ben Foster et personne d’autre !

En revanche, nous n’en apprendrons pas beaucoup sur la préparation du comédien en amont du tournage. Si on savait déjà que Ben Foster avait perdu plusieurs kilos avant d’endosser le maillot jaune pour le film, Stephen Frears ne nous livrera guère d’autres informations.

Enfin, un peu chauvins, nous ne pouvions pas éviter d’interroger le réalisateur sur la présence de Guillaume Canet dans le film, interprétant le rôle du médecin italien Michele Ferrari. Stephen Frears a longtemps cherché un acteur italien capable de jouer en anglais. N’en trouvant pas, quelqu’un de son entourage lui a alors suggéré le nom de  Guillaume Canet. « Je l’ai rencontré et j’ai trouvé qu’il serait parfait. Évidemment, Guillaume Canet n’aime pas autant le cyclisme que l’équitation, mais c’est un bon acteur et un homme charmant. »

Cette rencontre se termine comme elle a commencé, en parlant évidemment de Lance Armstrong ! Selon Stephen Frears, le cycliste n’a vraisemblablement pas vu le film pour le moment, mais il est au courant de son existence bien entendu. Armstrong n’a pas cherché à exercer de pression pour empêcher le projet de voir le jour, en tout cas rien dont aurait été informé Stephen Frears.

Un dernier mot sur les projets à venir du réalisateur (un téléfilm pour HBO sur Mohammed Ali, déjà tourné, et un long-métrage avec Meryl Streep qu’il vient juste de terminer, intitulé FLORENCE FOSTER JUNKINS du nom d’une soprano dans les années 40), et il est temps de saluer le cinéaste britannique. Très courtois, il se prête volontiers à une rapide séance photos improvisée. Stephen Frears nous salue alors, nous confiant que c’est sa dernière journée à Paris pour la promotion de THE PROGRAM.

Notre article critique du film THE PROGRAM.

THE PROGRAM, sortie en France le 16 septembre 2015.

Remerciements à Marc-Antoine et à Lamia.

Article rédigé par Elle.

Photos par Elle.
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