LES POINGS CONTRE LES MURS : le cœur et les yeux en prison

LES POINGS CONTRE LES MURS - images du film - go with the blogLES POINGS CONTRE LES MURS est une réaction face à la rage que l’on n’arrive plus à contenir. Et c’est un phénomène qu’Eric connaît bien. Incarcéré, mineur et pourtant transféré dans le quartier pour adultes (en anglais Starred Up, titre original du film par ailleurs) en raison de son degré élevé de violence, il doit faire face à ses nouveaux co-détenus, ainsi qu’aux gardiens et au directeur de la prison. Mais pour lui, il faut surtout s’imposer, ne pas se laisser marcher sur les pieds, et répondre, toujours répondre.
Eric accepte toutefois de participer à un programme mis en place justement pour canaliser sa rage et sa colère. Et il va en avoir bien besoin car dans ce quartier pour adultes de la prison, il y a un détenu qu’il ne connaît que trop bien – ou plutôt justement qu’il ne connaît pas si bien, faute d’avoir été présent à ses côtés – : son propre père. L’homme y est emprisonné depuis des années. Eric a vraiment de quoi être en colère, et il doit plus que tout apprendre à vivre dans cette prison, en commettant parfois des erreurs qui se payent douloureusement.

D’entrée de jeu, LES POINGS CONTRE LES MURS met le spectateur au cœur du sujet : l’univers carcéral, sa violence et ses codes. On comprend vite les enjeux et les difficultés que vont rencontrer les protagonistes de cette histoire, sans pour autant tomber dans les clichés habituels, surtout concernant le rôle du psychologue. Quant aux décors, ils sont criants de vérité car le film a été entièrement tourné dans une ancienne prison désaffectée.

Le point fort de ce huis clos, ce sont les acteurs, et en premier lieu le trio composé de Ben Mendelsohn déjà très bon et inquiétant dans ANIMAL KINGDOM (film australien sorti en 2011), Rupert Friend (popularisé pour son rôle dans la série HOMELAND), et surtout Jack O’Connell que nous avions déjà bien aimé dans 300 : LA NAISSANCE D’UN EMPIRE, connu pour son rôle de James Cook dans la série anglaise SKINS. Il interprète d’ailleurs ici un personnage assez proche de celui de la série, à savoir une tête brûlée, un garçon impulsif et écorché vif.

Les poings contre les murs - go with te blog

Le jeu des comédiens étant impeccable, on s’attache alors vraiment aux personnages et on se soucie de leur sort, bien qu’ils soient tous loin d’être des saints ou d’avoir toujours raison. La réalisation de David Mackenzie met en avant ses acteurs, tout en restant épurée et en maintenant un aspect réaliste permanent. Pas besoin d’en faire trop, l’histoire et les acteurs font le reste, et le font bien. Une mise en scène maîtrisée et singulière aussi, puisque toutes les scènes du film ont été tournées dans l’ordre chronologique du récit.

LES POINGS CONTRE LES MURS est un film violent de par son univers, mais aussi de par ses scènes d’intimidation et de bastons. Celles-ci sont dures car très réalistes, dénuées d’artifices. Poings nus, corps contre corps, tête contre murs, la violence omniprésente pèse, même lorsqu’elle n’est pas visible. On tremble à chaque pas que font les personnages, errant dans un environnement qui impose une proximité étouffante. La vie en prison que nous montre ce long-métrage, bénéficie d’une reconstitution soignée dans les moindres détails, sans ajout inutile, tout est brut.

les poings contre les murs - go with the boog - images du film

Film réellement très intéressant, LES POINGS CONTRE LES MURS marque le spectateur grâce à une grande puissance émotionnelle. Particulièrement bien interprété, il est nerveux comme le sont ses acteurs. Un regard sur le monde carcéral et les humains qui y vivent, sans fioriture ni concession.

LES POINGS CONTRE LES MURS, sortie en France le 04 juin 2014.

[youtube]http://youtu.be/jgvRelN89TY[/youtube]

Article rédigé par Lui.

3 réponses sur « LES POINGS CONTRE LES MURS : le cœur et les yeux en prison »

La violence physique n’a d’égal que la violence des sentiments de personnages peux aptes à choisir la raison. La tension est inscrite dans les images dès les premiers plans ou l’on sent la rage qui à peine à se contenir. S’il y a bien une tentative de suivre une voie d’apaisement, celle-ci tient plutôt de la récréation et est tjs mis à mal par l’incapacité des personnages ou de l’institution carcérale à échappé à leurs règles ou égos. Si les scènes par certains égards sonnent comme de véritables coups de poings, certains frappent l’air, faute à quelques raccourcis schématiques. Reste que le film offre de forts moments dramatiques, une tension quasi constante et de bons acteurs.

Bonjour kub57,

Au risque de faire un mauvais jeu de mot, c’est un film percutant ou coup de poing. Les scènes d’apaisement sont finalement un peu caricatural, certes, mais elles sont finalement peu nombreuses. Et lorsque le film se veut réaliste, il est fort et dramatique grâce, c’est vrai à de très bons acteurs.

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