LE GUETTEUR, réalisé par Michele Placido

Alors que le commissaire Mattei est sur le point d’arrêter un gang de braqueurs de banques, l’opération tourne mal : un sniper décime à lui seul les policiers du dispositif, avec une précision diabolique. À partir de ce moment là s’engage un duel entre le commissaire, désirant se venger, et le sniper lui aussi à la recherche d’un homme.
Avec LE GUETTEUR, Daniel Auteuil renoue avec le polar français dont il est une figure récurrente. Polar français mais réalisateur italien, principalement connu pour ROMANZO CRIMINALE, Michele Placido nous embarque à travers les rues de Paris et de sa banlieue pour une chasse à l’homme !

Malheureusement, si le casting peut paraître intéressant (Auteuil, Kassovitz, Gourmet) et l’histoire classique mais efficace, on se rend compte rapidement que nous allons passer de déception en déception.

Tout d’abord, il y a cette réalisation très agaçante, notamment sur le jeu de lumières. En effet, un polar se déroule souvent la nuit, ou dans des lieux glauques où la luminosité est faible. On parle très logiquement souvent de film noir ou sombre. Toutefois, pour retranscrire une telle ambiance, il ne suffit pas de mettre un léger filtre sur la caméra pour assombrir l’image ! Pire, les scènes nocturnes ont la fâcheuse tendance à donner l’impression d’un éclairage totalement artificiel. Le spectateur est constamment dans un faux clair-obscur qui fait perdre toute crédibilité à ces scènes. À cela s’ajoute des décors tout aussi mal inspirés : les quelques séquences en prison sont assez ridicules tellement tout paraît trop propre.

Le scénario quant à lui contient beaucoup d’invraisemblances qui donnent lieu à des situations assez grotesques : ainsi, certains personnages préférent parfois s’enfuir à pied à travers un bois, plutôt que de reprendre un véhicule juste à leurs côtés.
De plus, tout est beaucoup trop linéaire, on passe d’une dénonciation à une autre, les personnages se renvoient sans cesse la balle comme dans une mauvaise passe à dix bien ennuyante. Par conséquent, on suit les scènes sans vraiment les vivre.

Tous ces défauts (scénario, décors, narration sans relief) font qu’il y a une absence de tension flagrante. Un bon polar se résume bien souvent à une ambiance ; malheureusement LE GUETTEUR en est dépourvu. De plus, les quelques rebondissements scénaristiques sont ultra prévisibles et ne parviennent à donner du rythme à ce long-métrage, qui en aurait pourtant tant besoin.

Quant aux acteurs, distinguons d’un côté les trois protagonistes déjà nommés, et de l’autre côté les seconds rôles. Les premiers semblent avoir du mal à trouver leurs repères, et surtout à dessiner précisément leurs personnages. Daniel Auteuil, de par son expérience et son talent incontestable, parvient à s’en tirer à bon compte, tout comme Olivier Gourmet, de plus en plus présent dans le cinéma français et qui une fois de plus est très juste. Mathieu Kassovitz est davantage en peine, mais plus en raison d’un personnage bancal et trop policé. En revanche pour le reste du casting, c’est assez catastrophique, on assiste à un enchaînement de dialogues sans âme ou qui sonnent faux.

Au final, LE GUETTEUR déçoit beaucoup tant par son absence d’ambiance et d’atmosphère que par sa réalisation approximative, rendant alors l’ensemble sans saveur et ennuyant. Le spectateur quant à lui reste en marge de ce polar, désespérément à la recherche d’une histoire haletante et captivante.

LE GUETTEUR, sortie en France le 05 septembre 2012.

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Article rédigé par Lui.

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