KILL LIST est le fruit du réalisateur britannique Ben Wheatley qui s’est inspiré de ses propres cauchemars pour en écrire le scénario. Apparemment, ses nuits étaient agitées …
L’histoire est celle de Jay, un ancien soldat qui peine à joindre les deux bouts au grand dam de son épouse, inquiète pour leur couple et pour leur jeune enfant. Seul moyen de s’en sortir : reprendre le boulot. Toutefois ce n’est pas si facile quand celui-ci consiste à être un tueur à gages. Poussé par les dettes et aussi par son ami et associé, Jay accepte une mission : éliminer des personnes sur une liste.
KILL LIST pose ses bases sur un défi et une idée assez originale. Le but est de filmer un tueur à gages dans son quotidien et surtout les tracas de la vie de tous les jours. Le spectateur assiste dans les premières minutes à une comédie sociale, où on découvre un homme en proie au syndrome du « retour du combattant », aux engueulades de couple et aux problèmes d’argent. L’idée est d’humaniser ce personnage et de le rendre aussi banal que s’il était banquier. Il s’agit alors de faire en sorte que l’on s’attache davantage au héros en acceptant ses travers.
Toutefois, cette introduction est assez ennuyeuse et le pari de départ est un peu manqué. Le réalisateur ne semble pas à l’aise avec cette entame très sociétale de son film, pour tout dire c’est plutôt confus et bâclé : on passe d’une scène d’engueulade à une scène de rire, sans doute dictées par l’envie de vite passer à la seconde partie.
Et celle-ci contraste fortement ; une fois le contrat accepté, le duo de tueurs s’engage alors à éliminer une à une les cibles qu’on leur a listées. On bascule soudain dans un film violent et froid. Force est de constater que dans ce registre, KILL LIST est une réussite. Les scènes sont puissantes et intenses. Les éliminations saisissent le spectateur de par leur aspect glacial et sans concession, et raviront les amateurs du genre. Mais ces quelques – trop rares – moments ne peuvent faire oublier le reste, et surtout la fin du film qui tel un (mauvais) rêve, part dans l’invraisemblable et surtout l’incompréhensible.
Le plus agaçant est surtout d’utiliser certaines facilités pour masquer de lourdes lacunes. Afin de faire croire à une histoire complexe, de créer une mythologie à l’intérieur du film, on nous envoie des signaux, quelques amorces d’intrigues mystérieuses, mais aucune n’est tout à fait expliquée. On peut très clairement appeler cela des leurres et des artifices.
Le résultat est déroutant mais laisse un goût amer, celui d’un projet ambitieux mais raté, voire qui se joue un peu du spectateur.
KILL LIST, sortie en France le 11 juillet 2012.
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Article rédigé par Lui.
Une réponse sur « KILL LIST : pas forcément dans la to do list »
[…] du britannique Ben Wheatley (à qui on doit KILL LIST en 2012, ou encore HIGH RISE en 2015), FREE FIRE aurait pu se contenter de n’être […]