SILS MARIA, réalisé par Olivier Assayas

Sils Maria - Go with the Blog - affiche du filmSILS MARIA c’est le nom d’un petit village isolé dans les Alpes Suisses qui sert de cadre au nouveau film du réalisateur français Olivier Assayas  (le précédent était APRÈS MAI). C’est au fin fond de cette vallée que l’actrice Maria Enders (Juliette Binoche) s’isole pour apprendre un rôle bien particulier. En effet, il y a vingt ans, sa carrière prenait naissance aux yeux du monde grâce au personnage de la jeune Sigrid dans une pièce de théâtre. Aujourd’hui, on lui propose de rejouer cette pièce mais cette fois de l’autre côté du miroir, en interprétant le rôle d’Helena, le personnage plus âgé. Un changement de rôle qui annonce un changement de vie ?
À travers ce projet de théâtre, ce sont les atermoiements et les incompréhensions de l’actrice qui sont mis à mal. Et lorsque la fiction rejoint la réalité, il est parfois difficile de s’y retrouver aisément, même au cœur d’un paysage de montagnes envoûtant. En proie au doute et seulement aidée par sa fidèle assistante Valentine (Kristen Stewart), Maria Enders doit alors affronter ce démon qu’est le temps qui passe.

Olivier Assayas s’est certainement pris de passion à mettre en scène ce film qui mêle et entremêle la réalité et la fiction. En effet, SILS MARIA joue un drôle de jeu de miroirs et de mise en abîme, aux détails subtils. Tout comme dans le scénario du film, l’actrice principale Juliette Binoche retrouve le réalisateur Olivier Assayas qui a lancé sa carrière (et le metteur en scène dans le film, Wilhem Melchior, a d’ailleurs réellement existé).
Éblouissante, Juliette Binoche nous livre une fois encore une prestation exceptionnelle, criante de vérité, débordante de talent. Mais un peu à l’instar de l’histoire du film, celle qui crève également l’écran est l’étonnante Kristen Stewart. Elle est d’une justesse parfaite, et ce duo complice est ici un vrai plaisir !

De même, on reconnaît tout le talent du réalisateur dans sa faculté à sublimer l’image, aidé tout de même par ces paysages alpins vénéneux. Avec une maîtrise de la caméra de tous les instants, il nous offre un voyage à la fois dans cette nature à l’état brut, et aussi un voyage spirituel. Et la musique se rend alors complice de cet écrin. Olivier Assayas nous livre une fois de plus un bel objet cinématographique.

Sils Maria - image du film - Go with the Blog

L’histoire quant à elle interroge la vieillesse et le temps qui passe, et cette fameuse expression « la roue tourne ». Évidemment, cette expression trouve encore plus son sens dans le monde du théâtre et du cinéma.
Cependant, si SILS MARIA est très beau et très bien interprété, le scénario quant à lui est un peu monotone. De plus, les sentiments sont parfois trop démonstratifs, ou à l’inverse trop dans le non-dit (même si on comprend bien que dans ces variations à l’extrême du jeu des actrices et des acteurs, il y a aussi une forme de métaphore du monde du cinéma). De ce fait, on reste un peu pantois face à ce long-métrage qui aurait peut-être mérité d’aller un peu plus loin dans son discours.

Certains détails, situations ou traits de caractère des personnages n’échappent pas par moment à la caricature un tantinet grossière ou trop appuyée. Et c’est fort dommage tant le reste du film est plaisant, et les thèmes abordés, de par leur portée universelle, peuvent interpeller tout un chacun.

sils maria - image du film - sils maria

Emmené par des actrices étincelantes et prodigieuses, en parfaite communion avec leur réalisateur, SILS MARIA construit un récit complexe mais passionnant, et dessine le portrait de femmes de générations différentes. Néanmoins, en dépit de sa mise en scène toute en nuances, ce film reste tributaire d’un rythme un peu monotone, qui nous empêche de vraiment nous extasier totalement.

SILS MARIA, sortie en France le 20 août 2014.

[youtube]http://youtu.be/KQnY0bDPTq4[/youtube]

Article rédigé par Lui.

5 réponses sur « SILS MARIA, réalisé par Olivier Assayas »

J’ai adoré ce film . Même si au debut (la première partie) je ne comprenais pas ou ils voulaient en venir.
Et j’ai aimé comment le role qu’elles répétaient été le « miroir » de leur vrai vie.

et j’ai trouvé que Kristen stewart joue tres bien . Comme quoi sortie des films pour ados ils jouent très bien.

Du cinéma dans le cinéma cela peut le faire pour le cinéphile et Assayas avec son avec son jeu de lise en abîmes sur le statut de ses 2 actrices principales, un commentaire drôle sur les genres et leur valeur, les relations des artistes, la « frilosité » à rentrer dans un lac pour actrice us vs fr, la dérive people… le fait. Et le talent de Binoche et les autres, K. Steward réussi à avoir une présence dans le rôle d’une assistante particulièrement bien écrit (what a job !), complètent. + en creux un regard sur la techno et le repli cynique et égoïste du monde.
Mais il y a aussi les scènes de lectures de la pièce en préparation et là c’est plutôt bavard, surlignant les rapports que peuvent avoir la vedette et son assistante de manière balourde.
Et si, dieu que la montagne est belle, on peut quand même regretter le manque de la caméra des Larrieu en guest.

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