BABY DRIVER : la route lui appartient

Et si BABY DRIVER était la petite sensation cinéma de cet été 2017 ?! Précédé en tout cas d’un carton au box-office américain tout à fait remarquable, le sixième long-métrage de l’anglais Edgar Wright risque fort d’être celui qui va l’amener à rencontrer (enfin) un succès commercial notoire et populaire.

Le scénario de BABY DRIVER tient certes sur un mouchoir de poche, mais là n’est pas forcément l’essentiel. En quelques mots, le jeune Baby (interprété par Ansel Elgort) est ce qu’on appelle aux États-Unis un getaway driver : il est chargé de conduire les braqueurs jusqu’au lieu de leur braquage, et surtout de les en sortir ensuite. Mais la particularité de Baby, c’est qu’il rythme systématiquement ses missions au son de la musique qu’il écoute en permanence sur son iPod, le seul moyen pour lui de noyer un acouphène issu d’un violent accident de voiture dans son enfance.

Edgar Wright, le réalisateur de BABY DRIVER, est un fanboy assumé, un peu geek sur les bords, et toute sa filmographie jusqu’à présent le prouve. Après un premier film passé inaperçu en 1995, il réalise SHAUN OF THE DEAD en 2004, une parodie de film de zombies qui n’en demeure pas moins un réel hommage au genre (voir pour cela l’hommage de Edgar Wright à la mort de George A. Romero).
Après la comédie délirante HOT FUZZ, l’anglais adapte SCOTT PILGRIM au cinéma avec Michael Cera dans le rôle titre, une série de comics pas forcément ultra populaire mais culte pour les fans du genre. Ensuite, Edgar Wright approche de très près le projet ANT-MAN (dont il signe le scénario mais est finalement évincé pour la réalisation), encore une fois l’univers des comics.

Avec BABY DRIVER, on le retrouve dans un univers cinématographique ultra esthétisé, quelque part à la croisée de Quentin Tarantino et Nicolas Winding Refn en quelque sorte.

Car BABY DRIVER vaut avant tout pour son esthétique, sa mise en scène, ses plans séquences hyper chorégraphiés, ses courses-poursuites en bagnoles dans les rues et sur les highways d’Atlanta, et enfin pour sa bande originale aux petits oignons dans laquelle Edgar Wright joue on-ne-peut-mieux la carte du ‘cool’ !


BABY DRIVER réalise une passerelle intergénérationnelle intéressante et très maligne : ainsi, le héros collectionne les iPod mais écoute principalement des vieux titres indés ou punk (de Jon Spencer Blues Explosion à The Damned, en passant par T-Rex ou encore Jonathan Richman).

Le casting fonctionne exactement sur le même modèle : à côté des (déjà) vieux briscards Jamie Foxx, Kevin Spacey et Jon Hamm (absolument génial dans son rôle de bad guy !), le réalisateur convoque la jeune génération Eiza Gonzalez, Sky Ferreira, Lily James, et bien sûr Ansel Elgort (vu dans NOS ÉTOILES CONTRAIRES et la saga DIVERGENTE).

Ansel Elgort trouve ici un premier rôle qui lui permet de jouer à fond sur sa gueule de poupon mal dégrossi (sa baby face, comme diraient les américains), tout en montrant qu’il est également capable d’afficher une coolitude résolument moderne et totalement séduisante : il danse, exécute des chorégraphies millimétrées, chante, fait du playback, prend la pose, et surtout cultive avec ce personnage un sens du mystère que ne renierait pas un Ryan Gosling dans DRIVE.


On se régale vraiment avec ce BABY DRIVER, et si certains spectateurs trouveront à redire (plutôt à juste titre) au scénario convenu et prévisible, pour le reste il n’y a pas de raison de se priver de ce vrai plaisir de cinéma, de la part d’un réalisateur qui ne cherche jamais à cacher son admiration pour ses pairs et les cinéastes qui l’ont influencé. Attachez votre ceinture, c’est Baby qui conduit !

 

NDLR : À noter la participation de Flea, le bassiste légendaire des Red Hot Chili Peppers, dans un rôle de pied nickelé assez fun.

BABY DRIVER, sortie en France le 19 juillet 2017.

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Article rédigé par Elle.

4 réponses sur « BABY DRIVER : la route lui appartient »

Salut Aurore,

D’abord merci d’avoir lu notre article. 🙂
C’est cool si notre article t’a donné envie de voir BABY DRIVER.
Si tu aimes déjà les précédents films de Edgar Wright, normalement BABY DRIVER devrait être pour toi alors. 😉

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