FREE LOVE est film dramatique réalisé par le new-yorkais Peter Sollett, et basé sur le documentaire de l’américaine Cynthia Wade intitulé FREEHELD en VO. Peter Sollett a déjà été récompensé pour deux de ses œuvres précédentes, à savoir le Grand Prix du Festival Américain de Deauville en 2002 pour LONG WAY HOME, et le 1er Prix de la CinéFondation au Festival de Cannes en 2000. Ici, le réalisateur aborde deux sujets très forts au cœur de notre société : le cancer et le mariage homosexuel.
L’histoire se déroule dans les années 2000. Nous assistons à la rencontre et l’histoire d’amour entre Laurel Hester, inspecteur de police du New Jersey, et la jeune Stacie Andree. Les deux femmes coulent ensemble des jours heureux, jusqu’à la découverte du cancer de Laurel en phase terminale. Outre son combat contre le cancer, Laurel et Stacie vont mener de front une bataille judiciaire pour faire valoir leurs droits conjugaux mis à mal en raison de leur homosexualité.
FREE LOVE est un film émouvant notamment parce que les deux personnages principaux sont ordinaires : ces deux femmes ont une vie tout à fait simple, mais le cancer de Laurel ainsi que sa relation avec Stacie leur font vivre une situation extraordinaire, relayée dans les médias.
Le cancer est malheureusement devenu une maladie de plus en plus courante, et n’importe qui peut un jour être concerné de près ou de loin par ce drame. Le spectateur s’identifie et/ou se sent proche rapidement des personnages, y compris s’il est hétérosexuel. Mais en même temps, FREE LOVE peut faire office de film préventif. Car si le cancer peut frapper n’importe qui et n’importe quand, s’il est diagnostiqué à temps, les chances de guérison augmentent considérablement ! Ce récit est donc également un appel pour être attentif et à l’écoute de son corps.
Mais le personnage de Laurel ne se bat pas uniquement contre le cancer. Elle se bat également contre la justice américaine avec l’aide de sa future femme Stacie, ainsi que son compagnon d’arme Dave Wells et le militant gay Steven Goldstein.
En effet, la hiérarchie policière refuse catégoriquement que la pension de Laurel revienne à sa compagne Stacie, après le probable décès de Laurel. À cette époque, les couples homosexuels n’avaient pas les mêmes droits que les couples hétérosexuels. Il faut savoir que ce n’est qu’à partir des années 2000/2010 que les débats sur l’acceptation du mariage entre personnes du même sexe ont vu le jour aux États-Unis.
Avec FREE LOVE, Peter Sollett s’est donc attaqué à un sujet épineux, et s’est également frotté à quelques obstacles, comme le refus du tournage d’une scène au sein du lycée Salesian (dans la ville de New Rochelle), un refus décidé par la direction de l’établissement en raison de dialogues jugés choquants.
Julianne Moore (Oscar de la meilleure actrice en 2015 pour STILL ALICE) incarne Laurel Hester. Si l’actrice transmet au spectateur toute la détresse et la détermination de cette femme de poigne mais aussi fragile, en revanche le choix d’Ellen Page pour lui donner la réplique dans le rôle de Stacie Andree, est moins judicieux. En effet, son visage angélique et trop enfantin a tendance à la décrédibiliser. On a plutôt le sentiment de voir une relation entre une mère et sa fille, et non entre deux femmes amoureuses. Le spectateur peut être gêné par cela.
Le militant de la communauté gay est joué par l’excellent Steve Carell (THE BIG SHORT, FOXCATCHER), qui amène de l’humour et de la légèreté dans ce récit complexe et intense. C’est en partie grâce à lui que FREE LOVE échappe à une ambiance trop pesante due aux sujets très sérieux qui y sont abordés.
FREE LOVE sortie en France le 10 février 2016.
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Article rédigé par Julie.