PRISONERS : l’électrochoc !

PRISONERS - affiche française - Go with the BlogDans la banlieue de Boston, le jour de Thanksgiving, deux familles voisines se réunissent autour d’un bon repas. C’est l’occasion pour les deux petites filles âgées de 6 ans et copines, Joy et Anna, de se retrouver avec plaisir. Elles jouent ensemble dans la rue, puis soudain disparaissent sans laisser de traces.
Rapidement, l’enquête est confiée à l’inspecteur Loki (Jake Gyllenhaal), qui privilégie la thèse du kidnapping. Un suspect (Paul Dano) est très vite arrêté, un marginal présent dans les alentours ce jour là ; mais faute de preuves il est relâché quelques jours plus tard.
Le père d’Anna, Keller (interprété par Hugh Jackman), sombre dans le désarroi et une rage sans bornes devant l’inefficacité d’une enquête qui piétine. Dévasté, il se lance dans une course contre la montre pour retrouver les deux enfants, tandis que l’inspecteur Loki tente de sortir de cette impasse labyrinthique contre laquelle ses investigations semblent buter. Les jours sont comptés pour retrouver les fillettes.

Denis Villeneuve, réalisateur québecois, s’est fait remarquer en 2010 avec le film INCENDIES, primé dans de nombreux festivals et nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur Film Étranger. Avec PRISONERS, il signe là un thriller exceptionnel d’une grande virtuosité, tant sur le plan de la mise en scène que d’un point de vue scénaristique. Pendant 2h30, ce film ne va plus vous lâcher, vous entraînant dans ce récit sombre, douloureux, où la morale est bousculée à chaque instant.
Ce thriller réussit l’équilibre complexe entre l’émotion d’une histoire excessivement sensible et difficile, avec au milieu le désarroi de personnages que la caméra ne lâche jamais, et la force de cette enquête policière captivante, éprouvante, où se mêlent rage, impuissance, et traque humaine.

PRISONERS - image du film - Go with the Blog

PRISONERS s’appuie sur un casting exceptionnel et brillant. En tête, on découvre un Hugh Jackman dans ce qui est sans doute le meilleur rôle qu’il ait eu jusqu’à présent : habité, il nous offre un jeu d’une puissance rare, donnant réellement à voir l’imprégnation physique de la douleur de la perte de l’enfant (manque de sommeil, yeux ulcérés, rage qui se lit sur son visage). Saisissant !
Face à lui (ou à ses côtés), Jake Gyllenhaal, dans le rôle du flic chargé de l’enquête, construit un personnage qui vient contrebalancer la rage dévorante du père de famille incarné par Hugh Jackman, tout en retranscrivant avec justesse et intelligence le tourment et le doute dans lesquels se trouve cet inspecteur. Rappelant inévitablement son rôle dans ZODIAC de David Fincher, Gyllenhaal propose ici une partition beaucoup plus mature, plus subtile, notamment grâce à un remarquable travail sur le regard.

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Les seconds rôles sont tout aussi épatants, notamment Paul Dano, qui ne cesse de nous impressionner film après film, et flippant ici comme jamais. Maria Bello qui interprète quant à elle l’épouse d’Hugh Jackman et la maman d’une des fillettes, se montre terriblement émouvante, une actrice très investie et très marquée par son rôle. La charge émotionnelle livrée par l’ensemble des acteurs du film est particulièrement forte.

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Il faut également saluer la réalisation extrêmement soignée de Denis Villeneuve, qui a travaillé à l’uniformité des couleurs à chaque plan, sur des tonalités sombres mais jamais dans l’excès, préférant le gris ou le marron à un noir trop facile. Sa mise en scène cherche aussi en permanence à être au plus près des personnages.
Sans effets de mise en scène inutiles mais privilégiant la sobriété, le réalisateur québécois utilise la froideur du climat pour mieux restituer l’âpreté des situations, ainsi que cette spirale infernale et étouffante dans laquelle s’enfoncent les parents des petites filles, au fur et à mesure que les jours passent sans nouvelles de leurs enfants.

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Entre virtuosité de la mise en scène, force dramatique décuplée par la multiplicité des points de vue, et une subtilité scénaristique très pertinente, PRISONERS est un électrochoc, une œuvre cinématographique intense, haletante, suffocante.
Film coup de poing sur un sujet ultra délicat, abordé avec un réalisme terrible et saisissant, PRISONERS renvoie chacun d’entre nous à sa propre vie et à ce que seraient ses réactions dans pareille situation effroyable et insoutenable.
Pour nous, on tient là un film qui devrait faire date dans le cinéma nord américain et dans le genre du thriller, porté en plus par un casting impressionnant à tous les niveaux. Si l’Académie des Oscars nous lit …

PRISONERS, sortie en France le 09 octobre 2013.

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Page Facebook Officielle PRISONERS.

Article rédigé par Elle.

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7 réponses sur « PRISONERS : l’électrochoc ! »

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