MAPS TO THE STARS : Hollywood, ton univers impitoyable

maps to the stars - affiche du filmMAPS TO THE STARS, c’est le nom de la petite carte où sont indiquées les différentes maisons de stars à Hollywood. Et sur cette carte, il doit certainement y avoir celle de Benjie, enfant star de treize ans, ainsi que celle de Havana Segrand, actrice de Sunset Boulevard vieillissante et pour qui les opportunités de tournage sont de plus en plus rares. À cela s’ajoute pour elle un complexe d’infériorité vis-à-vis de sa mère, ancienne gloire du cinéma elle aussi. Au milieu de tout ce petit monde, des assistants à tout faire et des chauffeurs de limousine, ou disons plutôt des comédiens qui se rêvent tout en haut de l’affiche, et qui faute de mieux conduisent les voitures sublimes des stars à travers les rues de Los Angeles.

David Cronenberg nous livre ici sa vision personnelle d’Hollywood sous la forme d’un brûlot sans concession, et nous montre les affres de la célébrité avec un œil acerbe. À Hollywood, tout le monde se connait mais ne s’apprécie pas forcément ; mais surtout, c’est là où le paraître et le regard des médias font et défont des carrières.

MAPS TO THE STARS est composé d’une galerie de personnages avec un casting assez riche (John Cusack, Olivia WilliamsSarah Gadon qui a déjà tourné avec le réalisateur, Julianne Moore …). Ils sont tous très bons, mais nous retiendrons avant tout le duo Mia Wasikowska (ONLY LOVERS LEFT ALIVE, THE IMMIGRANT) qui prête ses traits à une jeune femme très énigmatique et intéressante en même temps, et le jeune Evan Bird, l’enfant star particulièrement excellent, très crédible, un gros coup de cœur !

Quant à Robert Pattinson dont c’est déjà la seconde collaboration avec David Cronenberg (COSMOPOLIS), il semble important de préciser qu’il est fort peu présent dans le film, contrairement à ce que laisse pourtant penser la promo ! Il incarne Jerome Fontana, un comédien et scénariste en peine à Los Angeles et qui pour arrondir ses fins de mois, est chauffeur de limousine. Il est bon mais répétons le, si peu présent à l’écran qu’il est difficile de s’en faire une opinion plus approfondie.

maps to the stars - images du film - go with the blog

MAPS TO THE STARS a le mérite de se doter d’un véritable esthétisme recherché et travaillé. L’univers où déambulent les personnages est souvent froid, ultra moderne mais impersonnel. Ce long-métrage se veut être une critique envers Hollywood et son dévorant star-system. Les quelques scènes (principalement au début du récit) qui en dressent un portrait au vitriol, sont cruelles par leur justesse et cyniques par leur réalisme. Malheureusement, elles ne sont que trop peu nombreuses. Reste donc de longues minutes particulièrement nombrilistes et probablement hermétiques pour beaucoup de spectateurs.

De plus, MAPS TO THE STARS n’arrive pas à trouver un second souffle, et le temps semble s’être arrêter par manque de fond et d’un propos un peu plus creusé, malgré une tentative de spiritualité un peu ratée. Pire, le film s’engouffre dans la voie de la subversion, mais cela ne fonctionne pas et en devient presque grotesque, en tout cas assez vulgaire et vain.

maps to the stars - go with the blog - images du film

En dépit d’un casting intéressant et très investi, MAPS TO THE STARS ne décolle jamais vraiment et n’atteint pas vraiment ses ambitions, une sorte de coup d’épée dans l’eau finalement.

MAPS TO THE STARS, sortie en France le 21 mai 2014.

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Article rédigé par Lui.

MAPS TO THE STARS - bannière du film - Robert Pattinson - Go with the Blog

9 réponses sur « MAPS TO THE STARS : Hollywood, ton univers impitoyable »

J’ai adoré ce film, ils sont tous plus névrosés les uns que les autres.
J’ai eu peur du jeu de Pattinson mais finalement ça allait .

Par contre la VF est vraiment pourrie, allez le voir en VO .

Bonjour Xiaofeng,

Question névrosés, on a une belle galerie de personnages. Tous, sans exception ont de sacrés problèmes.
Pattinson, en effet, on ne peut pas lui reprocher grand chose, après il est également peu présent donc difficilement de se faire un avis plus net.

Nous l’avons vu en VO, et comme toujours c’est sans doute mieux que des doublages parfois catastrophiques, surtout un film de dialogues !

Merci pour ton commentaire 🙂

Bonjour,

J’ai trouvé que le film manquait un peu de « muscle » et n’exploitant pas suffisamment le ton proposé dans les scènes liminaires…

Bonjour,
Il y avait tous les ingrédients pour faire un bon film, mais effectivement le résultat manque de fond. Le casting est en effet très bon et offre à travers des personnages intéressants des scènes jouissives et percutantes. Malheureusement, pour moi, il ne s’agit que d’une successions de scènes comiques ou dramatiques qui n’arrivent pas à faire un projet complet dans sa globalité.
J’ai attendu jusqu’à la fin que l’intrigue monte en puissance, mais finalement non. Heureusement que le jeu des acteurs nous fait tenir jusqu’au générique de fin.
J’ai quand même pris du plaisir à le regarder et la Palme d’interprétation pour Julianne Moore est entièrement méritée.

Bonjour Mike35,

En effet, le film est plus un ensemble de scènes qui manque d’une matrice pour devenir un réel film avec une consistance.

Et bravo pour Julianne Moore.

Merci pour ton commentaire.

Continuation de la veine plus bavarde de Cronenberg (reste sa manière, ici, d’inclure des « fantômes » efficace). Comme cela se passe à Hollywod et son monde (im)pitoyable, la chose est plus digeste que dans ses précédents.
Plus que dérangeant son film ne propose qu’un peu de provoc genre american pie filmé façon Larry Clarke PG-13. De plus, une actrice mainstream sur le pot, c’est du déjà-vu en mieux, surtout avec une J. Moore plus généreuse (il-y-a, c’est vrai, qq années – désolé ma(mes)dame(s), féministes…). Pour dire que cela ne vas pas bien loin. En conclusion: de bons moments parmi d’autres un rien soporifiques.

Voilà un avis qui met le doigt là où cela fait mal. La provocation est finalement très sobre ou assez déjà vu. Le film essaye d’être un pamphlet mais n’y arrive pas tant il est assez conformiste et surtout prétentieux et finalement très Hollywoodien.

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