MAD MAX : FURY ROAD : la folie furieuse de George Miller

MAD MAX FURY ROAD - Affiche France définitive Warner Bros Tom Hardy George Miller 2015 - Go with the BlogFilm évènement de cette année 2015 – on n’a pas peur de le dire -, MAD MAX : FURY ROAD sort en France en même temps que sa présentation en avant-première (hors compétition) au Festival de Cannes 2015. Plus de trente-cinq ans après le premier film de la trilogie MAD MAX, le réalisateur australien George Miller reprend lui-même les rênes de sa saga apocalyptique culte !

Exit Mel Gibson qui avait construit sa légende en 1979 avec la sortie en salles du premier MAD MAX, c’est l’acteur Tom Hardy qui incarne cette fois-ci l’anti-héros solitaire et jusqu’au-boutiste. Au milieu du désert, dans un monde sans foi ni loi où chacun se doit de lutter pour sa propre survie, Max Rockatansky ne peut compter que sur lui-même.

Kidnappé par les War Boys de Immortan Joe, Max se retrouve à servir de vache à sang pour nourrir ces guerriers juvéniles mi vivants mi morts, qui ne survivent que par des transfusions régulières.
Enfermé dans La Citadelle dirigée par le despotique Immortan Joe, Max parvient à s’échapper. Dans sa fuite, il croise le convoi de Furiosa, rebelle et prête elle aussi à survivre à n’importe quel prix !

Le réalisateur George Miller a construit sa légende sur la trilogie MAD MAX entre 1979 et 1985, véritable ovni cinéma à l’époque, de par sa dimension post-apocalyptique et sa vision radicale.
On est donc de prime abord surpris de le voir reprendre sa propre saga (dont il est aussi le scénariste) ; mais le réalisateur a la ferme attention d’en proposer une relecture clairement plus moderne, profitant notamment des moyens techniques mis à sa disposition aujourd’hui, et qui n’existaient pas dans les années 80.

FURY ROAD
Avec ce MAD MAX : FURY ROAD, on se prend deux heures d’une folie furieuse et vertigineuse en pleine figure, dans une frénésie permanente, haletante et démentielle !
N’allez pas chercher du côté du scénario l’originalité ou la prise de risques : sans trop en dévoiler, ce long-métrage se résume à un voyage complètement barge à travers le désert, à bord de véhicules déglingués et armés jusqu’aux dents. Mais l’intérêt de MAD MAX : FURY ROAD est bien ailleurs.

La séquence d’ouverture du film, qui s’étale sur quinze bonnes minutes, frappe un grand coup d’entrée de jeu ! À la fois complètement dingue et visuellement époustouflante, cette séquence nous prend aux tripes sans crier gare, et comme en apnée, le spectateur retient son souffle, happé par cette étourdissante première course-poursuite.

MAD MAX FURY ROAD - image du film 2 Tom Hardy George Miller 2015 - Go with the Blog
Non seulement George Miller nous embarque dans un road movie hallucinant, avec des cascades impressionnantes, extrêmement bien filmées, lisibles et ébouriffantes (il faut savoir que plus de 150 véhicules ont été utilisés sur le tournage), mais il met surtout en place un univers total, où aucun détail n’est négligé.
Véritable freak show où se croisent des warriors cancéreux aux crânes rasés et aux corps scarifiés, des femmes obèses qui fournissent du lait maternel toute la journée, des motards à cornes, et des génitrices à l’allure virginale, ce désert chaotique ressemble à une Cour des Miracles au milieu de l’Enfer.

La richesse créative de l’univers de MAD MAX : FURY ROAD impressionne et se révèle être clairement une des pierres angulaires de la réussite du film. À cela s’ajoute une bande son venue des enfers, signée par le musicien néerlandais Junkie XL, qui participe pleinement à la construction de cette atmosphère démente.

MAD MAX FURY ROAD - image du film 10 Tom Hardy George Miller 2015 - Go with the Blog
On se doit également de souligner la grandeur visuelle du film, dont les couleurs sont superbes et très soignées, exploitant ainsi toute la palette offerte par les déserts namibien et australien (les lieux du tournage). Par ailleurs, MAD MAX : FURY ROAD bénéficie d’une 3D plutôt bien exploitée, qui n’assombrit pas le film, et c’est suffisamment rare pour être noté.

Avec un budget d’environ 100 millions de dollars, George Miller dépoussière sa saga mais avec un souci de réalisme constant : c’est la raison pour laquelle près de 80% des effets visuels que l’on peut voir dans le film ont été réalisés sans trucages informatiques, avec de véritables véhicules, de vrais cascadeurs, des maquillages authentiques. Cela se ressent vraiment, et on peut le dire, ça fait du bien de voir un film contemporain qui échappe aux fonds verts et au tout numérique !

MAD MAX FURY ROAD - image du film 5 Tom Hardy George Miller 2015 - Go with the Blog

Côté casting, Tom Hardy endosse avec aisance la veste en cuir de Max le loup solitaire, sans jamais chercher à singer son prédécesseur Mel Gibson. Avec une grande économie de paroles, quasi muet pendant la première heure du film, Tom Hardy travaille ses regards pour donner vie à son personnage, en particulier dans la seconde partie lorsqu’il commence à échanger avec Furiosa, jouée par Charlize Theron.

L’actrice sud-africaine est presque finalement le véritable personnage principal de ce nouveau volet de la saga. Sans aller jusqu’à dire qu’elle vole la vedette à Tom Hardy, Charlize Theron ne se ménage pas en tout cas dans son interprétation très physique ; surtout son personnage trouve plus de densité, plus de background que Max, suscitant ainsi davantage d’empathie et d’attachement.

À ses côtés, elle retrouve Nicholas Hoult (avec qui elle partageait récemment l’affiche dans DARK PLACES) en jeune chien fou guerrier, en quête de lui-même.
Il faut également parler de l’acteur anglais Hugh Keays-Byrne, seul rescapé de la trilogie MAD MAX originelle, où il incarnait le personnage du Chirurgien Toecutter. Ici on le retrouve sous le masque ultra flippant de Immortan Joe, despote déglingué du cerveau et à l’allure ahurissante !

FURY ROAD

Sommet du film d’action visuellement étourdissant, MAD MAX : FURY ROAD ressuscite son propre mythe avec une épatante maîtrise formelle. Pur road movie d’une rare intensité, le film ne souffre peut-être que d’un dernier tiers un peu répétitif, et pas forcément très enrichissant.

Néanmoins, George Miller nous secoue la tête pendant un peu plus de deux heures sans jamais nous lâcher, nous embarquant dans un monde d’une grande richesse créative et aussi d’une radicalité extrême. Seuls les fous survivent, vous êtes prévenus !

MAD MAX : FURY ROAD, sortie en France le 14 mai 2015.

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Article rédigé par Elle.

MAD MAX FURY ROAD - Visuel Large image du film 8 George Miller 2015 - Go with the Blog

12 réponses sur « MAD MAX : FURY ROAD : la folie furieuse de George Miller »

Ce film c’est l’ennui total, il y a beaucoup trop d’action. Le film se résume très simplement, un fast and furious post apocalyptique et une course poursuite de 2H. Un film de genre ? Vous plaisantez j’espère.

Salut Latoupie,

Merci pour ton avis sur le film ! 🙂
On comprend ton ressenti, de toutes façons les films ne sont pas là pour plaire à tout le monde, et ce qui est intéressant aussi, c’est d’avoir des avis différents.
Oui tu as raison, c’est 2 heures de courses poursuite, mais filmées avec tellement de maestria, de beauté, d’énergie, de folie, et surtout sans concession … On a adoré !
Et puis derrière cette frénésie, MAD MAX : FURY ROAD dit aussi beaucoup + de choses qu’on ne peut le penser de prime abord, ne serait-ce que dans la place donnée aux rôles féminins dans un tel film 😉

Spectacle survitaminé magnifique que le FA, pas menteur pour autant, nous avait tant, juste trop, fait espérer.

Le scénario est le point faible du film. Pas tant à cause de sa relative simplicité.
Plutôt par un manque d’explication sur certains traits comme les vision de Max, ce qui tourne autour des war boys, des différents forces présentes chez les « méchants », comme si l’univers, délirant, n’était pas complet. Certaines ellipses donnent aussi un sentiment d’incohérence sur cette longue et furieuse route.
POSSIBLE SPOILER
Mais surtout, Max, n’est plus le personnage principal, le plus actif, a tel point que le film devrait s’appeler Mad Furiosa.
FIN DU POSSIBLE SPOILER
C’est là un glissement qui constitue l’erreur majeure du film.
Par ailleurs aussi louable que soit la réalisation de cascades lives, le look hyper travaillé manque parfois singulièrement de réalisme.

Pourtant l’histoire est noire. Voir le sort réservé à certains personnages. Loin, très loin, de ce qui est habituellement toléré dans un cinéma hollywoodien, comme ce plan à demi off proprement hallucinant…
Hallucinant aussi le démarrage du film, une intro à la James Bond version post apocalypse. Au montage dément qui ne seras pas en reste tout le long.
Savoureux les nombreux clins d’œil discrets aux films précédents.

Reste que par le manque d’une histoire et de personnages réellement empathiques, la somme du tout de ce reload, puissance au carré niveau spectaculaire, du 2 laisse sur la faim. Faim qui seras peut-être rassasié dans les suites, préquelles, spin off, quoi que ce soit déjà envisagés.

Bonjour widescreen,

Merci pour ton commentaire très complet sur le film. Tu fais des remarques très intéressantes, avec lesquelles je suis globalement d’accord.
Pas mal d’ellipses en effet, et des éléments narratifs imposés sans explications. Sur les War Boys par exemple, on déduit a priori les raisons de leur état ( = ce sont probablement des descendants de parents contaminés ou malades, donc des enfants faibles, malades permanents, d’où les transfusions de sang). Mais chacun peut imaginer ce qu’il veut et construire sa propre mythologie.

Disons que ces ellipses sont à la fois un espace ouvert pour le spectateur y imaginer ce qu’il souhaite, sans qu’on lui impose une narration toute faite & prête à consommer ; et ce sont aussi parfois des faiblesses narratives, tu as raison.

Sur le passé de Max & les raisons de ses visions, il est fort probable qu’on en sache davantage dans les prochains films. Pour rappel, il a été annoncé que la Warner aurait fait signer un contrat pour 4 films (celui-ci inclus) à George Miller.

Reste, comme tu le dis, un film sans concessions et particulièrement noir & violent, jusqu’au-boutiste, alors qu’on parle quand même d’un film produit par les Studios hollywoodiens. Une performance en soi déjà ! 🙂

Bonjour,

On peut parfaitement voir MAD MAX : FURY ROAD sans avoir vu la première trilogie avec Mel Gibson, comme c’est ton cas. Ce nouveau film fonctionne très bien de façon autonome.
C’est super intéressant ce que tu dis sur l’ambiance de la salle où tu étais ! Cet engouement fait plaisir, faut dire aussi qu’il y a véritablement des séquences spectaculaires à couper le souffle !!

À bientôt sur Go with the Blog 😉

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