THE TRIBE : l’expérience inédite

the trib - go with the blog - affiche du filmTHE TRIBE est l’histoire de Sergey et Anna, deux jeunes ados sourds et muets dans un internat ukrainien. Sergey est le dernier arrivé, et il ne tarde pas à être victime de la bande qui règne en maître dans l’établissement. Toutefois, il s’intègre peu à peu au groupe et comprend les règles de fonctionnement du lieu, notamment le trafic qui s’y trame. En effet, une partie des lycéennes de l’internat se prostituent le soir aux abords de l’aire d’autoroute. C’est le cas d’Anna, qui ne rêve que d’une chose : quitter l’Ukraine. Entre Sergey et Anna, une histoire d’amour commence à naître, et les lois du lycée doivent alors être brisées.

Bien au-delà de cette histoire d’amour, THE TRIBE est avant tout une véritable expérience ! En effet, le film est intégralement dialogué en langage des signes, sans aucun sous-titres. En cela, ce long-métrage s’apparente à un défi osé et risqué, et se classe directement dans la catégorie des films originaux et surtout courageux. Est-ce pour autant un bon film ? On vous donne notre réponse.

Nous allons être francs : lorsque nous avons découvert que THE TRIBE était un film ukrainien, de 2h12, et entièrement en langue des signes (langage que nous ne maîtrisons pas), nous avons eu envie de faire demi-tour … Pourtant parfois, il faut accepter de passer outre ses propres préjugés et sortir des sentiers battus.
Et concernant THE TRIBE, nous sommes vraiment contents d’avoir fait un effort ! La première question qui se pose alors légitimement : comment fait-on pour comprendre un film dans une langue que l’on ne maîtrise pas et sans sous-titres ? Et bien on s’en sort très simplement. D’abord, le langage des signes est basé sur la logique et le bons sens, de ce fait on parvient à comprendre certains signes et donc certains mots.

De plus, les acteurs de THE TRIBE – tous amateurs et réellement sourds et muets -, sont très expressifs. On se surprend même à se faire les dialogues dans sa tête lors des échanges entre les personnages du film. Et si l’on avait le script du film avec les dialogues entre les mains, on ne serait sans doute pas si loin de ce qui se dit.

the tribe - go with the blog - image du film

Une fois l’apparent obstacle de la compréhension dépassé, on pénètre dans un univers franchement rare au cinéma. En plein cœur de l’Ukraine et de ses internats pour sourds et muets, on y découvre la dureté des conditions de vie, le climat froid et rude n’aidant pas non plus. THE TRIBE nous livre une histoire touchante, un drame fort, et l’on comprend et ressent les sentiments qui bouleversent les protagonistes. On est véritablement captivé par cette histoire et l’on découvre peu à peu des personnages complexes, en proie aux paradoxes. Rapidement, on oublie leur handicap, qui n’est d’ailleurs pas le sujet du film ! THE TRIBE décrit une jeunesse perdue, en difficulté, et prête à tout pour s’en sortir. En cela, on a à faire à un film universel.

Néanmoins, on peut regretter certaines longueurs dans ce long-métrage, qui aurait mérité d’être un peu plus court pour tenir un rythme plus soutenu et plus tendu. Mais le réalisateur a peut-être eu peur de perdre le spectateur en raison de la spécificité de son récit. Malgré ces quelques longueurs, THE TRIBE est poignant et particulièrement intéressant !

THE TRIBE - image du film sourd et muet - Go with the Blog

N.B. : Une fois n’est pas coutume, nous allons parler de l’interdiction aux moins de 16 ans émise sur THE TRIBE. Cette décision nous parait exagérée et porte un véritable préjudice au film ! Certes, il y a des scènes de sexe mais nous sommes bien loin de scènes pornographiques.
De même, il y a quelques séquences un peu dures en terme de violence, mais nous sommes là aussi très loin de combats à mains nues sanguinolents. Nous regrettons beaucoup cette décision, et même si la thématique principale du film est tragique, elle ne mérite pas une telle mesure !

Allez voir THE TRIBE s’il est en salles près de chez vous ! C’est une véritable expérience comme il en existe rarement au cinéma. Rien que pour cela, ce film mérite le déplacement dans les salles obscures qui, nous l’espérons, seront nombreuses à oser ce défi.

THE TRIBE, sortie en France le 1er octobre 2014.

[youtube]http://youtu.be/8AKeenfMsek[/youtube]

Article rédigé par Lui.

3 réponses sur « THE TRIBE : l’expérience inédite »

Avis divergent:
VO sans st bavarde et trop rapide. N’étant pas particulièrement doué en langues, je n’ai même pas vu prononcer « je t’aime » dans ce film vendu pour l’universalité de ces thèmes compréhensibles par tous: l’amour et la haine.
Ces thèmes semblent se limiter à du sexe et à un jeu de pouvoir. De plus la volonté de ne pas rendre le discours très clair dans les détails empêche une adhésion véritable.
Dés lors tout sonne artificiel, chorégraphié, aussi bien dans les plans séquences que dans les divers rapprochement physiques, qu’ils soient « d’amour » ou de haine. Difficile d’y croire.
Dans cet institut pour sourds ne semble régner que le misérabilisme, le laissé aller. Gangréné par une bande de racketteurs à la petite semaine pour quelques grivnas ou canettes à la sortie de courses, la quête organisée entre bandes rivales ou la prostitution comme accès au visa d’une société visiblement corrompue à tous niveaux.
Trop long, répétitif dans des scènes (les chambres, le parking) que renforce les plans séquences (bon scope) bien moins intéressants que ceux du clip de Massive Attack, Unfinished Sympathy, pour comparaison.
Entre exercice + ou – artistique/intello/de style (à chacun de choisir ou pas) qui rate le coche, sa volonté de choquer – petit en reprenant ici ou là des choses vu ailleurs – me semble plus tenir du racolage que du radicalisme vu par certains.

Bonjour Kub57,

Tout d’abord, je n’ai pas compris. Tu as vu le film sous-titrés ? Je pensais qu’il n’existait pas de version avec sous-titres.

Je suis en revanche d’accord, c’est un peu long sans doute la peur du réalisateur d’aller trop vite et de perdre le spectateur entendant.

Je ne pense pas que le film essaye de choquer pour le plaisir, le sort des handicapés dans ces pays n’est pas des plus joyeux. Il n’y a pas si longtemps, ils étaient dans des internats insalubres et glauques livrés à des traitements inadmissibles. Et dans ce pays en particulier, la prostitution, l’alcool et la pauvreté sont des fléaux pour toutes les couches sociales, et a fortiori pour les laissés-pour-compte. D’où la dureté du film qui n’est pas feinte pour moi. D’ailleurs, le film ne vire pas dans le pathos mais garde une certaine froideur et retenue.

Bonjour,
J’ai bien écrit vo (manière de blaguer) SANS ST. Bcp de gestes que je n’est pas compris.
Je veux bien croire que c’est un problème particulier au pays que le traitement infligé dans les internats. Il aurait été préférable de le faire ressentir de manière plus explicite, voir le système accusé, de la rébellion face aux, mauvaises, règles édictés par les handicapés eux-mêmes (du moins certains, mais on ne voit qu’eux), ce qui m’a déçu.
Sans pathos, oui, sans démonstration (dommage, elle est ailleurs) mais avec un sentiment de laisser faire, sans critique véritable. Mais j’ai peut-être mal compris.

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