ÇA le film : ÇA s’en va, et ÇA revient

Le célèbre roman horrifique « Ça » (« It » en VO) de Stephen King arrive sur grand écran, après une première adaptation à la télé dans les années 90. Connu pour avoir réalisé le film d’horreur MAMA, c’est l’argentin Andrès Muschietti qui a été choisi pour cette version cinématographique de « Ça ».

Pourquoi cette peur des clowns ? C’est quoi ce cirque ?! D’où Ça vient ? … Afin de comprendre le pourquoi du comment, et d’en apprendre davantage sur les différentes adaptations dont a bénéficié ce roman, nous vous invitons à lire notre article sur Tout ce qu’il faut savoir sur ÇA.

L’histoire de ÇA est finalement assez banale à la base : plusieurs disparitions d’enfants sont signalées dans la petite ville de Derry, dans le Maine aux États-Unis. Le ‘Club des Ratés’, un groupe d’adolescents de la ville, décide d’enquêter sur ces mystérieuses disparitions ; jusqu’au jour où ils tombent nez à nez avec un clown maléfique et sanguinaire, nommé Pennywise … Ils doivent alors faire face à leurs pires angoisses. Malgré le soleil, leurs vacances d’été vont virer au cauchemar.

Nous avons eu l’occasion de découvrir ÇA lors d’une avant-première évènement – et infectée de clowns flippants – au Max Linder à Paris ! Cet article critique traitera du film en tant qu’œuvre à part entière, sans comparaison avec le roman.

Cette adaptation ancre le film dans les années 80, où de nombreux clins d’œil et références y figurent assez logiquement. Pleinement assumée, la structure du scénario s’avère classique et efficace. Dès les premières minutes, ÇA nous happe à travers une première scène assez forte. Nous y découvrons pour la première fois le terriblement célèbre clown Pennywise.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ‘l’attraction’ commence plutôt bien. Le ‘Club des Ratés’ formé de William, Benjamin, Beverly, Richard, Eddie, Mike et Stanley, décide de se frotter à Pennywise avec intensité et férocité. ÇA nous harponne violemment, notamment grâce à ses personnages attachants mais aussi surprenants.

L’interprétation que nous livrent les acteurs est bluffante ! À commencer par Pennywise : vêtu de son costume blanc et maquillé, Bill Skarsgard, le jeune acteur qui prête ses traits à Pennywise, est loin de faire le clown quand il s’agit de faire peur … Il incarne cet être maléfique avec talent, à travers son interprétation horriblement nuancée. Sa gestuelle ainsi que son sourire nous coupent le souffle, face à son flot de ricanements maléfiques.

Ce terrifiant sourire lui est venu à l’âge de dix ans, alors qu’il essayait d’imiter le sourire de son grand frère. Pour mieux isoler son visage, Bill Skarsgard se recouvrait les cheveux d’une capuche, puis effrayait ensuite son frère avec ce sourire diabolique.

Pour le reste du casting les acteurs campant les protagonistes sont tous aussi bon les uns que les autres. Nous retrouvons d’ailleurs Finn Wolfhard découvert dans la série Netflix STRANGER THINGS. De plus, l’écriture des personnages est bien ficelée.

À cela s’ajoute un humour distillé à travers le bon sens du personnage de Ben, les punchlines de Richard, ou les remarques de Eddie. Une proximité s’installe à travers l’amitié, l’empathie, et l’humanité des personnages. Il y a de bonnes idées en terme de réactions à certaines situations du quotidien : cela ajoute alors une forme de légèreté au film, nous faisant relâcher un peu la pression.

Le réalisateur Andrès Muschietti aime jouer avec ses acteurs. Ne voulant pas divulguer l’aspect du clown aux jeunes comédiens avant de tourner, ceux-ci n’avaient aucune idée de ce qu’allait être Pennywise.
Ce stratagème avait pour but de capter leurs réactions les plus naturelles possible lors de l’apparition de Pennywise. De mèche avec son ami le clown, le cinéaste argentin réussit ainsi à surprendre ses acteurs, pour son plus grand plaisir.

La mise en scène, certes assez clichée, nous effraie par son rythme intense et dynamique. Andrès Muschietti suscite la peur chez le spectateur en utilisant des procédés variés. Les deux scènes marquantes sont incontestablement la scène des diapositives, et celle de la maison hantée.

Par ailleurs, le montage, le mixage son, ainsi que la musique signée de Benjamin Wallfisch (ANNABELLE 2, A CURE FOR LIFE) nous font nager à contre-sens. Le monteur du film Jason Ballantine (qui a travaillé sur MAD MAX : FURY ROAD) impose un rythme effréné à ÇA. Ce rythme est délicieusement hors normes, tout comme le clown monstrueux, ainsi que les épreuves auxquelles sont confrontés les enfants, ce qui est finalement assez déstabilisant, mais pour la bonne cause … ÇA va en surprendre beaucoup !

Mention spéciale également aux costumes et aux décors qui sont magnifiques. En revanche, s’il y a un reproche que nous puissions faire au film, c’est qu’il contient quelques passages un peu kitsch.

Vous l’aurez compris, ÇA est une ‘tu ris’. Vous aimez les clowns ? Vous aimez les films d’horreur ? … Voici nos petites astuces pour passer une bonne soirée : Une fois le ballon gonflé, les billets achetés, et le projecteur allumé, l’attraction est sur le point de commencer. Nous vous conseillons de vous accrocher à tout ce que vous pouvez, en essayant de ne pas vous faire entraîner par le courant … Bon cauchemar !  😉

NDLR 1 : ÇA aura droit à une version longue au moment de sa sortie vidéo (Blu-ray et DVD) : quinze minutes supplémentaires, pour un total de 2h30.
NDLR 2 : Le deuxième chapitre de ÇA est d’ores et déjà annoncé, et devrait se concentrer sur le retour à Derry des personnages principaux devenus adultes. Cette suite est prévue courant 2019.

Pour en savoir plus sur le film ÇA : secrets de tournage, box-office américain, casting.

ÇA, sortie en France le 20 septembre 2017.

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Article rédigé par Théotime.

4 réponses sur « ÇA le film : ÇA s’en va, et ÇA revient »

Salut !
Je te remercie d’avoir écrit cette chronique car elle ne fait que confirmer à quel point l’adaptation d’un des meilleurs romans de Stephen King est une belle réussite. Par contre, j’ai failli tomber de ma chaise quand j’y ai lu que l’histoire était plutôt banale. Elle est tout sauf classique. J’ai rarement lu un livre aussi dense que celui-ci car il aborde toute une série de thèmes qui vont au-delà de sa dimension horrifique et fantastique. Il se peut que l’adaptation n’ait pas fait ressurgir la densité narrative du récit mais quoiqu’il en soit, l’histoire ne peut pas se résumer à un clown qui effraie et cherche à éliminer un groupe d’enfants téméraire.
A bientôt ! 🙂

Bonjour MangoandShamallow,

D’abord merci d’avoir lu notre article, et merci beaucoup pour ton message ! 🙂

Disons qu’en écrivant « banale », on voulait dire (et peut-être c’était maladroit) que le point de départ de l’histoire de ÇA est basique.
Mais ça ne signifie pas pour autant que le développement de cette histoire est « banal », bien au contraire.

Par ailleurs, comme tu évoques beaucoup le roman : on en profite pour rappeler, comme c’est dit dans l’article, qu’on ne parle QUE DU FILM, et pas du roman ici. 🙂

Merci encore en tout cas pour tes remarques et ton message.
À Bientôt sur Go with the Blog ! 😉

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