BULLHEAD : l’uppercut du cinéma belge

Chouette, un film belge, on va rire.

Non. BULLHEAD est d’abord un film flamand, alors il n’y a pas de place pour les facéties d’un Benoît Poelvoorde. L’ambiance ici est plutôt fermes d’élevage, mafias d’hormones animales, assassinat de flics. Pour la rigolade, on repassera.

BULLHEAD, c’est l’histoire d’un homme qui au cours d’un rendez-vous d’affaires -à savoir un trafic d’hormones pour bœufs- va replonger dans un douloureux souvenir d’enfance, amenant alors le film vers un sujet singulier et sans doute encore très peu traité au cinéma. De là s’ensuit pour ce personnage une descente infernale qui va finir par le broyer.

On suit ainsi le parcours de Jacky Vanmarsenille, magistralement interprété par Matthias Schoenaerts au physique surpuissant, alimenté dans le film par de nombreuses piqûres au contenu explosif. Cet acteur parvient à dégager une rage et une puissance comme rarement vues. Et s’il a l’allure du bourreau, il va pourtant se révéler davantage victime, la clé du film sans nul doute.
L’ensemble du casting est brillant. Tous les personnages ont des gueules qui sentent la magouille, la dureté, le monde rural. Nous sommes clairement plongés au cœur de ce village perdu des Flandres.
BULLHEAD - Matthias Schoenaerts film 2012 - Go with the Blog
On retrouve ici tous les ingrédients d’un grand film : trahison, haine, amour impossible, amitié, vengeance. Ce qui fait surtout de BULLHEAD une vraie réussite, c’est son atmosphère générale. Le son, l’image plus souvent sombre que lumineuse, ainsi que ce casting déjà évoqué, nous enferment dans un univers glauque, sombre, viril. Il n’y a pas de place pour le répit ou le repos. Tout est colère et violence. Les différentes scènes dans la chambre de Jacky où l’on peut voir sa musculature robuste, contribuent à cet esthétisme suffocant. Et l’on ne peut s’empêcher de faire évidemment le parallèle entre lui et ces bœufs dopés aux hormones.

BULLHEAD est scotchant, la tension continue de ce film cloue le spectateur sur son siège. L’histoire, la réalisation et les acteurs participent ensemble à créer un vrai grand moment de cinéma. À voir absolument.

BULLHEAD, sorti en France le 22 février 2012.

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Article rédigé par Lui.

10 réponses sur « BULLHEAD : l’uppercut du cinéma belge »

Le film vaut surtout pour la présence (pas juste physique) de Matthias Schoenaerts, qui s’est préparé pendant 3 ans pour ce rôle. Il incarne avec beaucoup de justesse un enfant prisonnier dans un corps d’homme hypertrophié. Sinon, l’histoire est cousue de fil blanc à mon goût et les touches d’humour tombaient un peu à plat mais je ne me suis toujours pas remise de la scène finale, avec la « bête humaine » dans l’ascenseur… À voir pour en discuter après.

Je n’ai pas trouvé l’histoire si prévisible, sans rien dévoiler de plus. Et en effet, la prestation de Matthias Schoenaerts est fantastique et vaut à elle seule, l’intérêt de voir ce long-métrage.

Merci, pour ce commentaire, n’hésitez pas, surtout si vous n’êtes pas d’accord sur un avis !
Je ne sais pas quand le film est sorti au Canada, par ailleurs.

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